Troisième et dernier article de la série dédiée aux matières, après le lin et la laine mérinos.

A l’origine, je me suis intéressé au titane un peu par hasard mais avec le temps j’y aurai été contraint, bien malgré moi.

En effet, lorsque je me renseignais à l’époque pour acquérir ma nouvelle monture, je découvrais l’existence d’une version en titane sur le site du fabricant; mais plus généralement, dans le monde du cyclisme, le titane occupe une place de choix, en particulier chez les weight weenie car, même s’il s’avère plus lourd que du carbone, il offre des propriétés physiques et mécaniques similaires à l’acier qui est beaucoup trop lourd. C’est une sorte de compromis, avec en plus l’avantage sur l’aluminium d’être bien plus cher et donc d’avoir pour lui une certaine image de prestige.

S’il fallait grossièrement résumer les principaux matériaux utilisés pour les pièces d’un vélo :

  • aluminium pour l’entrée de gamme ou pour le milieu de gamme léger
  • acier pour l’entrée de gamme ou pour le milieu de gamme durable (car il existe différents types d’acier)
  • carbone pour le haut de gamme léger
  • titane pour le haut de gamme léger et/ou durable

Il existe aussi d’autres matières exotiques type magnésium ou bambou mais c’est une infime minorité et surtout pas le sujet ici.

Cette histoire de titane et de vélo c’est bien beau mais finalement ça ne me concerne pas vraiment puisque je n’ai, à ce jour, aucun vélo et aucune pièce de vélo faits de titane. A part un porte bagage pour le Brompton mais c’est venu bien plus tard dans mon aventure avec ce doux métal.

Ce n’est que quelques mois plus tard, par hasard, que je découvrais l’existence de vaisselle en titane avec la fameuse spork (contraction de spoon, cuillère, et fork, fourchette) de chez Snow Peak, marque japonaise. Car la recherche de la légèreté et de la durabilité, c’est aussi une préoccupation chez les randonneurs pédestres, évidemment.

Bien plus abordable qu’un vélo de cette matière, je me laissais tenter.

Snow Peak Titanium Cutlery Set

Et c’est là que tout a basculé.

Dire que c’est incroyable et que cela a révolutionné ma façon de manger serait totalement malhonnête. Mais, cette sensation de légèreté, de résistance souple, de durabilité, de douceur… ça fait quelque chose ! En bouche c’est quand même différent; et moi qui aime les choses simples, c’est dur de faire plus simple qu’un couvert tout à fait uniforme.

Résultat avec le temps, beaucoup de choses y sont passées :

Et systématiquement cette même sensation plaisante, de ne pas avoir de l’acier ou de l’aluminium entre les mains.

C’est donc tout à fait Marie Kondo compliant puisqu’à chaque fois que j’utilise l’un de ces objets, il sparks joy en moi.

Vargo Titanium Water Bottle

Pourquoi c’est bobo ?

Facile : c’est totalement dispensable et ça coûte cher.

Cependant, c’est cher, certes, mais ça l’est moins que d’autres métaux réellement luxueux comme l’argent, l’or ou le platine. Ce qui le place vraiment au milieu.

Je n’irai pas chercher s’il existe des études qui démontrent que l’extraction et la production du titane s’avèrent moins polluantes que celles de l’acier ou de l’aluminium. Même chose sur le gain de masse des objets; il faudrait probablement une quantité astronomique de kilomètres de vélotaf pour que l’écart avec une gourde en acier apporte un gain significatif.

Par contre à titre personnel, je sais que faire un achat conscient, réfléchi et potentiellement coûteux, va me pousser à prendre bien plus grand soin de l’objet pour le conserver plus longtemps ce qui va nécessairement réduire son impact avec le temps.