Depuis quelques années, le phénomène de la “viande cellulaire” ou “viande in vitro” ne cesse de prendre de l’ampleur.
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La vision purement utilitaire de l’alimentation est en effet à l’opposé de la tradition française qui voit d’abord dans l’alimentation un fait culturel et social.
Les entreprises du secteur se justifient en précisant que leurs produits sont destinés à se substituer à la viande importée bas de gamme, produite dans de mauvaises conditions environnementales et de bien‑être animal. Mais remplacer de la “malbouffe” par une autre “malbouffe” n’est pas un progrès !

Ces entreprises sont encore aujourd’hui en phase de recherche et développement, mais bien évidemment, cela représente d’ores et déjà une menace réelle pour l’élevage français, déjà fragilisé.
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“Art. L. 654‑21‑1. – Dans l’intérêt de la santé humaine, de la santé animale et de l’environnement, il est interdit de produire, de transformer et de commercialiser de la viande de synthèse sur l’ensemble du territoire national.”
[PROPOSITION DE LOI N°1965 tendant à interdire la production, la commercialisation et la vente de viande de synthèse en France]

Assez affligeant de voir l’absence réelle d’arguments quand tout ce qu’ils cherchent à faire c’est protéger les intérêts de l’industrie de la viande.

Quand on en vient à brandir l’argument des traditions, c’est qu’on n’a clairement rien à avancer.

Et puis mettre en avant l’intérêt de la santé animale pour interdire une pratique qui vise à remplacer l’abattage systématique de milliards d’animaux chaque année, je ne vois pas trop ? Même chose concernant la santé humaine d’ailleurs.

Pour l’environnement, c’est plus compliqué.

Comme le reconnaît plus ou moins la proposition de loi, l’industrie de la viande cellulaire est toute récente. Non seulement en termes de production pure, mais surtout en termes rationalisation de celle-ci.
Aujourd’hui ce sont en grande majorité des startups qui produisent à très petite échelle et la technologie évolue chaque jour.

Résultat, le peu d’études qui existent sur le sujet sont déjà dépassées et font une analyse plutôt partielle de la chose.

Il faut aussi se poser la question de la consommation d’eau, de l’occupation des surfaces (est-ce qu’une usine d'1 ha produit autant qu’une pâture d'1 ha ?), de la pollution des sols…

Ce qui est inquiétant, c’est également le terrible manque de vision de ce genre d’individus.
Vouloir appliquer le principe de précaution est une chose.
Interdire tout simplement une pratique naissante est bien différent.
Si cette industrie et ce marché venaient à se développer comme beaucoup le président, une telle loi serait alors un handicap énorme pour la France.
Alors qu’en encadrant correctement son développement, on pourrait, au contraire, montrer la voie tout en y trouvant de vrais intérêts économiques bien plus porteurs qu’une industrie sur le déclin et totalement subventionnée.

À titre personnel, je préfèrerai que les consommateurs apprennent simplement à réduire leur consommation de protéines animales, sous quelque forme et de quelque origine que ce soit.

Evidemment c’est tout aussi problématique pour les industries prédatrices, mais c’est la véritable solution pour l’intérêt des humains, des (autres) animaux et, surtout, de l’environnement.