Les Misérables (Cosette) - Victor Hugo : Grosse chute d’intérêt. Déjà parce que le premier livre qui raconte Waterloo, j’ai rarement lu plus chiant.
Même chose sur l’histoire du monachisme.
À côté de cela, les personnages principaux évoluent trop lentement.
Cependant, ça reste un régal.
En espérant que la suite reprenne du poil de la bête.

On a calculé qu’en salves, politesses royales et militaires, échanges de tapages courtois, signaux d’étiquette, formalités de rades et de citadelles, levers et couchers de soleil salués tous les jours par toutes les forteresses et tous les navires de guerre, ouvertures et fermetures de portes, etc., etc., le monde civilisé tirait à poudre par toute la terre, toutes les vingt-quatre heures, cent cinquante mille coups de canon inutiles. A six francs le coup de canon, cela fait neuf cent mille francs par jour, trois cents millions par an, qui s’en vont en fumée. Ceci n’est qu’un détail. Pendant ce temps-là les pauvres meurent de faim.
[…]
Martin, onzième général des chartreux, a donné cette devise à son ordre : Stat crux dum volvitur orbis. – Amen, dit Fauchelevent, imperturbable dans cette façon de se tirer d’affaire toutes les fois qu’il entendait du latin.1
[Les Misérables (Cosette) - Victor Hugo]

Cunk on Earth (Intégrale) : À pleurer de rire. Absolument génial !

Inside No. 9 (Saison 4) : Toujours très solide. Une perle d’écriture et de jeu. Même si parfois, on arrive à anticiper des éléments ; ils arrivent systématiquement à surprendre avec un énorme twist, attendu mais imprévisible !

Les meufs c’est des mecs bien - Mourad Winter : Différent de son premier livre, où cette fois l’histoire est moins fluide et un peu mise de côté pour aller un peu plus dans la réflexion.
Le style est toujours incroyable, des punchlines à chaque phrase, des références dans tous les sens, des balles qui fusent dans toutes les directions.
Un régal !
Avec pour prétexte une situation volontairement un peu grossière (sa copine, bonne française de souche, décide de se convertir à l’Islam et de porter le voile), il se lance dans une réflexion sur l’amour, la société, la politique et, évidemment, la relation à la religion.
Là où c’est rafraîchissant, c’est qu’au-delà du style, il exprime un point de vue que je partage en très grande partie et qui est malheureusement inaudible bien que, je pense, partagé par beaucoup.
À savoir celui qui consiste à ne pas prendre de positions franches et extrêmes, mais à plutôt tenter de naviguer avec bienveillance dans le bordel ambiant.
C’est d’ailleurs en celà que, si dans son premier livre, il tirait un peu facilement sur l’extrême droite, cette fois, il décide d’aborder l’autre côté et explique comment, à ses yeux, la gauche ne fait que servir ses propres intérêts en prétendant lutter pour les minorités.
Propos illustrés à merveille par Margaux, personnage qu’il n’est que trop facile d’associer à des personnes bien réelles.
Encore une fois ce n’est pas pour tout le monde, tant sur le fond que la forme ; mais bordel ce que ça fait du bien de lire ce genre de livre et de savoir que ça existe !

La gauche, ça nous parle plus. C’est une banane, les gars veulent juste nos voix et se donner bonne conscience. Au moment de compter, d’avoir des rôles importants, ça nous met de côté. Pendant trop longtemps ils nous ont pris pour leurs petits. Tiens un logement, tiens un CDI, va m’acheter une canette… Z’ont oublié un truc : on est instruits, on a de l’oseille, on a grandi. Et le pire c’est qu’on la veut même pas, ta main tendue. Y a vingt piges, t’en avais encore qui rêvaient. Maintenant, on veut juste qu’on nous laisse tranquilles. Qu’on arrête de parler de nous, de parler à notre place. Ils m’ont dégoûté de la politique. Et j’suis persuadé que c’était voulu.
[…]
Galvanisé par la culture du martyr, Junior ne sait que trop bien qu’aujourd’hui, tu peux tout réinterpréter et mettre ton interlocuteur en porte-à-faux. Tu dis que les Noirs courent vite ? Raciste. Que les Blancs doivent arrêter d’attendre qu’un serveur vienne prendre leur commande au grec ? Raciste. L’obsession du méchant. Plein de petits groupes plus susceptibles les uns que les autres qui s’mettent sur la gueule et déterrent les morts pour avoir raison. Des cases qu’on s’efforce de remplir, des silences qu’on remplace par du bruit. Avoir son avis sur tout, tout le temps. Et si tu sais pas quoi penser, prends l’avis du plus retweeté. Des veaux qui agissent en bouchers. Se trouver des ennemis, les décimer avant qu’ils ne le fassent. Et puis toi t’es forcément du bon côté. C’est évident.
[…]
“Putain j’viens encore de me prendre la tête avec ma mère. Laisse tomber, elle m’a encore fait son speech sur le voile. Elle comprend toujours pas.” Je réponds rien parce que moi non plus. Toujours pas saisi l’idée. Toute cette histoire m’a quand même permis d’apprendre deux-trois trucs sur moi, mes croyances et celles des autres. Est-ce qu’elle est dans le vrai ou pas avec son voile ? C’est même pas la question. Y a pas de réponses. Le porter ou pas, c’est les deux faces d’une même pièce gravée “liberté”. On pourra jamais fuir c’qu’on porte en nous ni comprendre ce qui nous anime. C’est son choix, sa façon de se trouver, peut-être même de s’aimer.
[Les meufs c’est des mecs bien - Mourad Winter]

Whitechapel (Saison 2, Saison 3) : J’avais conservé un plutôt bon souvenir de la première saison et la reprise était plutôt correcte ; mais le côté horreur trop mis en avant, avec un montage inutilement trop agressif, c’est lassant. Le passage d’une enquête à trois par saison était cependant le bienvenu.

Hobbit in London

The Lord of the Rings: The Fellowship of the Ring (2001), The Lord of the Rings: The Two Towers (2002), The Lord of the Rings: The Return of the King (2003) : De mémoire, cela faisait plus d’une décennie que je n’avais pas revue la fameuse trilogie.
C’est-à-dire que c’est la première fois que je les revoyais après avoir vu Game of Thrones et la trilogie The Hobbit. Ajoutée à cela l’épreuve du temps sur les souvenirs, et on peut presque considérer cela comme une première fois.
Rapidement, j’ai retrouvé mes marques, des scènes complètes ont ressurgi de ma mémoire, et surtout un flot impressionnant de souvenirs a commencé à me submerger.
Je n’avais en effet rien oublié de cet après-midi où l’on m’avait amené au cinéma regarder un film dont je n’avais jamais entendu parler auparavant et qui en approximativement trois heures a totalement chamboulé ma vie.
La Fellowship était complètement conforme à mes souvenirs et avait étonnement bien résisté à l’épreuve du temps : un vrai régal.
Les Two Towers marquaient quelques signes surprenants, mais restaient plaisantes.
C’est cependant le Return of the King qui fut une véritable douche froide.
Un de mes grands souvenirs de la trilogie, c’était, entre autre millier de choses, ses scènes de batailles incroyables avec, la plus grande de toutes, à Minas Tirith ; qui offrait des heures de plaisir.
Je ne sais pas si c’est parce que ma notion du temps a évolué depuis : si, relativement aux 4h du film2, c’est forcément court ; si le dernier volet de la trilogie The Hobbit a changé ma notion de bataille équipe ; ou si simplement ma mémoire me faisait défaut ; quoi qu’il en soit j’ai été très déçu, car elle s’est terminée alors qu’elle venait tout juste de commencer.
À côté de cela, il ne se passe concrètement pas grand-chose dans ce dernier film.
Et surtout, techniquement, il semble très en deçà des deux premiers.
Les effets spéciaux apparaissent grossiers, que ce soit les incrustations dans les décors, la gestion des échelles entre Hobbits et Humains…
Mais le plus difficile à accepter, je trouve, ce sont les incohérences numériques.

  • Sur le temps : Théoden annonce qu’ils ont deux jours pour se regrouper puis deux jours pour rejoindre Minas Tirith. Entre son annonce et leur arrivée, il ne s’écoule pourtant ce qui apparaît n’être que quelques heures… ?
  • Sur les unités : Théoden annonce qu’ils n’ont réussi à regrouper que 3000 combatants. Pourtant lorsqu’ils arrivent à Minas Tirith, on en voit facilement le triple.
  • Sur les distances : entre Osgiliath et Minas Tirith, il peut exister une distance couverte en quelques dizaines de secondes au galop, soit quelques centaines de mètres tout au plus ; et une distance qui permet d’accueillir plusieurs dizaines de milliers de combattants de tailles très diverses et ce à perte de vue, soit probablement plusieurs dizaines de kilomètres ; de la même manière, Minas Tirith est supposée s’élever à environ 300m de hauteur, cependant, que ce soit un magicien à cheval ou un Hobbit aux pieds velus, ne mettent que quelques dizaines de secondes à passer de son sommet à son pied ; et inversement.

Bref, le Return of the King n’était pas du tout à la hauteur de mes souvenirs, bien au contraire.
La trilogie garde cependant une place très importante dans mon cœur, mais je vais surtout conserver cet amour particulier pour la Fellowship.
Dans les autres remarques en vrac, je me souvenais avoir eu un du mal avec Frodon et, surtout, Sam, qui pleurnichait en permanence ; tandis que le trio Aragorn / Gimli / Legolas étaient les vrais MVP.
C’est toujours vrai : cependant maintenant, je comprends pourquoi Jackson a fait ce choix brillant.
Rendez-vous dans dix ans pour le prochain visionnage ?
Ou peut-être avant pour les livres ?3

The Neverending Story - Michael Ende : Après être tombé par hasard sur des extraits de la série en dessin animé que j’avais vue étant plus jeune, je me suis senti de lire le livre original.
Et comme c’était la période de Noël, pourquoi pas replonger en enfance ?
C’est plutôt un échec.
Déjà parce que le style est particulièrement lourd, avec un vocabulaire tout à fait daté (oserais-je dire prétentieux ?) qui semble totalement inadapté à des enfants (ou des ESL) ; et des discours à ralonge sans grand intérêt.
Résultat, même si l’on comprend où souhaite en venir l’auteur, ça reste très compliqué de rester accroché à la chose.
Mon plus gros problème cependant avec cette histoire, c’est qu’elle est beaucoup plus sombre que les souvenirs que j’avais du dessin animé.
Tant le comportement du personnage principal que ses interactions avec les autres ne donnent à aucun moment l’envie de sourire.
Étonnant pour une histoire pour enfants.
Pas trop compris l’intérêt de la chose et pourquoi elle connaît un tel succès avec les années.

You wish for something, you’ve wanted it for years, and you’re sure you want it, as long as you know you can’t have it. But if all at once it looks as though your wish might come true, you suddenly find yourself wishing you had never wished for any such thing.
The Neverending Story - Michael Ende


  1. Je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec le c’est pas faux ! de Perceval↩︎

  2. J’ai regardé la trilogie dans sa version Extended ; par définition plus longue que celle diffusée initialement au cinéma. ↩︎

  3. De mémoire, j’avais lu au moins le premier, mais de façon beaucoup trop sporadique pour en garder un quelconque souvenir précis. ↩︎