Au mois de mai 2023, via la mise à jour 1.39, Zwift a lancé la feature Coffee Stop.

Le concept est simple : permettre à utilisateur de quitter son vélo pour régler un problème sans perdre la roue du groupe avec lequel il se trouve.

Plus concrètement : quelqu’un qui roule avec un groupe et a besoin d’aller remplir un bidon ou vider sa vessie, peut le faire sans que son avatar s’arrête.
Grâce au Coffee Stop, son avatar continue d’avancer avec le groupe et quand il recommence à pédaler, il reprend son activité de groupe comme ci de rien n’était.
Sans le Coffee Stop, arrêter de pédaler signifie que l’avatar s’arrête, le groupe continue sans lui. Bonne chance pour revenir dans le groupe ensuite…

Présentation en détails par le Lama Chauve.

Forcément, lorsque la fonctionnalité a été annoncée, il y a eu un grand nombre de critiques : “c’est de la triche !” ou encore “c’est pas réaliste !”.

Sur le papier, effectivement, ce n’est pas réaliste ; lors d’une activité en extérieur, il serait impossible de faire cela ; et ça peut être vu comme de la triche, car cela permet de parcourir des distances et d’accumuler de l’XP sans pédaler.

Pour la triche, des garde-fous ont été mis en place dès le départ ; typiquement cette fonctionnalité n’est pas active sur les courses, sa durée est limitée à 3 minutes, il faut attendre 30 minutes entre chaque utilisation… Ça me semble plutôt fair.

Pour l’aspect réaliste, on s’en cogne complet. Zwift n’a jamais eu vocation à être une simulation. C’est un outil qui permet d’accéder à une pratique nouvelle du cyclisme.

Il serait impossible de faire cela dans la vraie vie ; mais profiter du côté virtuel de la plateforme pour proposer une solution à un vrai problème, c’est au contraire une idée géniale.

Personnellement, je ne l’ai jamais utilisé.
Car j’ai tendance à trop bien préparer mon activité en amont, donc le bidon ou la serviette oubliée, ça ne m’arrive que très exceptionnellement.
Et quand cela m’arrive ; ou que je dois par exemple descendre du vélo pour ouvrir/fermer une fenêtre ; je vais plutôt faire un effort pour prendre de l’avance sur le groupe dans une montée et profiter de la descente pour faire ce que j’ai à faire très rapidement.
Ça a en plus l’avantage de me servir de leçon si c’est à cause d’un oubli que je dois faire tout ça…

Cependant, là où je trouve un intérêt personnel à cette fonctionnalité, c’est qu’avant son arrivée, un membre du groupe qui avait besoin de s’arrêter pour une raison quelconque1 amenait l’une des quatre situations suivantes :

  • il ne s’arrêtait pas et devait suck it up
  • il s’arrêtait seul et abandonnait tout espoir de continuer l’activité avec le groupe
  • il s’arrêtait seul, mais le groupe ralentissait et s’organisait pour l’aider à rentrer
  • un arrêt collectif était organisé pour tout le monde

Les deux premières n’étaient pas terribles pour l’individu.
Les deux autres étaient une punition pour le collectif.

Je ne compte plus le nombre de sorties où le leader se mettait à balancer une palanquée de messages pour inciter tout le monde à ralentir pour attendre un pélo qui s’était arrêté. Résultat la dynamique de groupe explosait totalement et tout le monde était puni.

Zwift Coffee Slacker

Grâce au Coffee Stop, c’est terminé : si Jean-Michel veut s’arrêter pour pisser, il peut le faire sans faire chier quiconque, tout en restant un membre actif du groupe dès son retour. Génial !

Et les boomers qui disent que ce n’est pas réaliste, ce sont les mêmes qui se plaignent de devoir s’arrêter pour attendre un mec qui a crevé. Jaron !

Malheureusement, comme toute bonne chose, il a fallu que des individus malveillants viennent ruiner cela en travestissant l’usage du Coffee Stop.

En effet, quiconque a participé à un group ride depuis la mise à disposition du Coffee Stop, a pu constater que la majorité d’entre eux est utilisée : en montée.

Puisque cet outil permet à un utilisateur de voir son avatar continuer à avancer avec le groupe sans qu’il ait lui-même à pédaler ; l’utiliser lorsque la route s’élève permet de continuer l’activité sans faire l’effort nécessaire pour passer cette difficulté.

Son objectif n’a jamais été de rendre une activité plus simple physiquement ; et pourtant, c’est à cela qu’il sert la plupart du temps.

En soi, c’est déjà chiant de subir ce genre de comportement, mais sur les évènements un peu gros, cela va également donner lieu à une vague de messages de complainte de la part des personnes qui participent à l’effort dans la montée et va ensuite casser la dynamique de groupe puisque certains, dégoûtés, vont décider d’arrêter de travailler à l’avant.

D’autant plus qu’avec une durée de trois minutes, ça permet de passer gratuitement l’immense majorité des bosses de Zwift.

Le pire étant, comme sur mon dernier group ride, où un Coffee Slacker a placé une attaque juste après la fin de sa pause, ce qui a complètement fait exploser le groupe qui coopérait correctement depuis le départ…

Et pour avoir vu certaines réactions de ce genre d’individus, il semble qu’ils se trouvent totalement légitimés dans leur pratique puisqu’ils ont mérité leurs trois minutes de Coffee Slacking en pédalant au moins 30 minutes.

D’un point de vue sportif ça n’a d’ailleurs aucun sens de vouloir éviter de faire les plus gros efforts d’un parcours ; puisque c’est justement là que les progrès vont se faire. En les évitant, on ne fait que se compliquer la tâche sur le long terme.

Après, tenter de raisonner avec des idiots, c’est clairement une perte de temps et d’énergie.

Mieux vaut se consacrer sur ses propres performances et faire le dos rond devant ce genre d’attitude antisociale ; même si, encore une fois, c’est agaçant de voir qu’une minorité d’individus arrive à gâcher l’expérience de tout le monde.

Conclusion : tout le monde déteste les Coffee Slackers.


  1. Tout le monde n’est pas aussi con que moi et certains ont des raisons totalement légitimes de s’arrêter, comme un gamin qui braille. ↩︎