Quand je me suis installé dans mon premier appartement, l’une de mes principales préoccupations a été de m’équiper d’un ordinateur à la hauteur de mes ambitions : du code, des gonzos en 1080p et un peu de jeux vidéo.
Je m’équipais également d’écrans et de périphériques de choix, plutôt que de faire de la récup’ ou de prendre du premier prix, comme d’habitude.
Pourtant, il y a une chose à laquelle je n’apportais que peu d’attention : ma chaise.
À l’époque, j’avais récupéré une Werner de chez Ikea que je traînais depuis quelques années et dont le simili-cuir commençait déjà à s’émietter.
Quelques années plus tard, c’était devenu une vraie nuisance.
Il y avait constamment des miettes noires partout dans l’appartement, malgré un passage hebdomadaire de l’aspirateur, et, collés aux vêtements, certaines se retrouvaient dans le lave-linge.
Alors, j’ai fait ce que j’appréciais déjà : bench. Articles, avis, vidéos… tout y passait.
Je pouvais retourner le problème dans tous les sens, un modèle se démarquait clairement : le Aeron de Herman Miller.
Oui, quand une chaise de bureau a sa propre page Wikipédia, déjà, on sait qu’on n’est pas sur une énième merde jetable.
Problème : à ce moment, la marque ne fait pas de vente directe en France, il faut forcément passer par des revendeurs, majoritairement destinés aux professionnels, et, en fait, la chaise, elle coûte au moins 1800€.
Mille.
Huit.
Cent.
Euros.
Pour une chaise.
Page Wikipédia ou non, c’est cher sa race !
Après avoir cherché différentes combines, regardé du côté de l’occasion… je me résigne et je pars sur un modèle bien (bien !) moins cher et livré en 48h par Jeff.
Cette fois pas de simili-cuir, c’est beaucoup plus réglable et ça semble plus durable.
Par contre, c’est difficile à maintenir propre et tous les six mois, je dois lubrifier les différentes pièces mobiles pour éviter que ça grince en permanence.
Régulièrement, je mets à jour mon bench pour m’assurer qu’une nouvelle perle, plus accessible que l’Aeron, n’ait pas fait surface.
Sans succès.
Puis, en novembre 2021, je tombe par hasard sur une promotion sur la boutique Herman Miller France.
Première nouvelle, ils ont maintenant une boutique locale pour les particuliers !
À cette époque, je suis en télétravail complet depuis le printemps 2020, passant plus d’heures que jamais sur ma chaise de bureau personnelle ; quelques jours plus tôt, j’ai reçu un remboursement de la DGFIP d’un montant très légèrement supérieur au prix auquel est proposé le Aeron ; et, en plus, il est disponible en version all black, pile celle que je voulais !
L’occasion est trop belle, je craque.
Quelques-jours plus tard, deux livreurs se pointent en bas de l’immeuble avec, sur leur diable, un carton immense, qu’ils viennent déposer au milieu de mon salon avant de partir en me souhaitant un bon déballage.
Oui car, contrairement aux chaises habituelles qui sont vendues en kit à monter soi-même, pour économiser évidemment en coûts de stockage, transport et montage, chez Herman Miller, on te livre le produit prêt à l’emploi.
Aucun risque d’avoir une pièce manquante, de pêter un truc en serrant trop fort, ou d’avoir une assise peu stable à cause de deux pièces qui s’assemblent mal.
À l’intérieur, le carton est peint en noir et, en bas, il est légèrement incliné vers l’avant pour que la chaise sorte toute seule.
C’est complètement inutile, mais ça permet d’oublier rapidement combien on a dépensé pour une chaise.
La chaise, parlons-en.
Si, en photos, elle est agréable à l’œil, elle l’est d’autant plus physiquement.
Et dès l’instant où l’on pose la main dessus, on comprend pourquoi elle possède sa propre page Wikipédia.
C’est un tank, toutes les pièces sont solidement reliées entre elles, rien ne bouge.
Sauf la chaise elle-même ; grâce à ses roues, il suffit de la pousser un tout petit peu pour qu’elle se déplace aisément à travers le salon.
Les réglages, nombreux, sont accessibles, faciles à manipuler et, surtout, stables.
Là où d’habitude, avoir des accoudoirs réglables en hauteur veut dire qu’ils sont toujours un peu mobiles, même si théoriquement bloqués dans la position choisie ; ici, une fois réglés, ils sont fixes comme s’ils n’étaient pas réglables.
Enfin, l’assise.
Le full mesh peut surprendre au premier abord, car ça semble à la fois très fragile et en même temps très ferme.
On est loin des fauteuils avec planches en bois et gros renforts de mousse qui enrobent le corps.
On aurait même tendance à le trouver inconfortable au départ.
Heureusement pour moi, j’ai l’habitude des selles de vélo : l’impression de confort initiale est inversement proportionnelle au confort ressenti après plusieurs heures.
Ici, c’est la même chose.
La première impression passée, on comprend vite que sur la durée, on est gagnant, d’autant plus que ça force un apprentissage musculaire qui fait que toute notion d’inconfort à rester assis à son bureau disparaît complètement, même sur des journées de travail de plus de 12h.
Si je n’ai jamais eu trop de soucis en hiver, encore plus maintenant que je suis doublement équipé, j’ai toujours eu des soucis en été.
L’absence d’aération fait que j’ai le cul qui surchauffe, ce qui amène un premier inconfort, et la production de fortes quantités de sueur qui, avec le temps et le caractère absorbant des mousses, apportent une moiteur permanente vraiment très inconfortable.
Finies ces conneries avec le mesh : ça respire à merveille !
On est assis, mais on n’a pas plus chaud qu’en étant debout.
L’entretien est enfantin : un coup d’aspirateur tous les trimestres pour retirer la poussière accumulée sous le mesh, un coup d’éponge pour les autres parties, et le tour est joué : comme neuf !
Les bruits ? Absolument aucun ! Comme neuf, j’ai dit !
Le mesh ? Comme. Neuf.
Non seulement il ne montre aucun signe d’usure/fragilité, mais, surtout, contrairement aux autres produits élastiques de ce type, il reprend systématiquement sa forme initiale quand on n’est pas assis.
Aucune détente, aucun bâillement.
Vous l’aurez compris, après trois ans, je n’ai vraiment que du positif à dire sur la chaise Aeron.
Son seul problème, c’est son tarif qui, forcément, va sembler complètement absurde à la majorité de la population.
Pourtant, quand on y réfléchit, étant donné le temps qu’on passe assis dessus, les multiples gains de confort apportés, et surtout la durabilité du produit (garanti 12 ans et pièces détachées disponibles puisque modèle simple et commercialisé depuis plus de vingt ans), ça commence à se justifier de plus en plus.
Notamment si on peut en trouver une d’occasion.
Ou alors profiter de leur vente annuelle avec 25% de réduction (ceci n’est pas un article sponsorisé !).
À défaut de s’équiper, cette chaise reste intéressante par son côté icônique : une fois qu’on a imprimé son design, on réalise qu’elle est visible dans énormément de films, séries et aussi dans de nombreux bureaux du monde réel.
En France la marque est encore peu connue, mais quand on tombe sur un endroit qui est équipé, on sait tout de suite que les décideurs ne rigolent pas avec le confort, plutôt que de forcer les gens à se casser le dos et se cuire le cul sur du jetable Ikea.