Aujourd’hui, j’ai surpris une discussion entre une mère (la quarantaine) et son fils (8 ans maximum).

Après s’être vu refusé l’achat d’un bien dont je n’ai pu entendre le nom, le garçon s’est également vu expliquer que, “plus tard, quand [il] sera grand, [qu’il] travaillera et gagnera de l’argent, [il] pourra s’acheter ce [qu’il] souhaite”.

La conversation s’est alors développée, jusqu’à ce que l’enfant affirme : “moi, pour commencer ma vie, je m’achèterai une canne à pêche; comme ça même si un jour je n’ai plus d’argent, je pourrai toujours manger en pêchant”.

Grand haïsseur des personnes n’ayant pas atteint la puberté, leur comportement me répugne majoritairement. Mais en tant que fervent fidèle du proverbe de Lao Tseu*, et devant une telle intelligence si précoce, je suis totalement tombé sous le charme.

Malheureusement ce bonheur ne fut que de courte durée, puisque l’Homo Sapiens de sexe féminin l’ayant mis au monde, lui répondit, le plus sérieusement et avec un regard réprobateur : “non, pour bien commencer dans la vie, il faut acheter une machine à laver, comme ça, tu sera toujours propre”.

Mon désespoir fut aussi soudain et puissant que la joie que j’avais éprouvée quelques secondes plus tôt.

Depuis, j’essaie tant bien que mal de me convaincre qu’un enfant aussi clairvoyant, même si il est élevé par une idiote, finira forcément par devenir quelqu’un de bien, avec une canne à pêche rangée dans un coin.

  • Il est ici question du proverbe : “Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours.”. Mais tout le monde ne semble pas d’accord sur son auteur.