21h, alors que je m’apprêtai à aller me coucher après une journée plutôt fatigante, alarme incendie.
Même si j’en avais plus que l’habitude à l’INSA (environ deux par semaine), c’est la première ici. Des portes claquent, des gens crient… Hum, par réflexe, je mets mon ordinateur portable dans mon sac, récupère mes papiers, les clés de voiture, et sort.
Arrivé devant le bâtiment, beaucoup de têtes inconnues (j’ai croisé maximum dix personnes différentes depuis mon arrivée), quelques-un en pyjama, mais personne de vraiment inquiet. Visiblement, c’était un exercice.
Après quelques minutes d’attente, l’alarme s’arrête, une responsable arrive, et nous indique qu’ils nous ont fait évacuer car il y a plusieurs essaims dans certaines chambres, que deux personnes ont déjà été piquées, et qu’ils ont donc appelé une société afin de pratiquer un “nettoyage”. Malheureusement, ils ne sont pas encore là, et une fois présents, ils vont disperser, via le système d’aération du bâtiment, un gaz visant à tuer les guêpes. Donc, en plus d’attendre leur arrivée ainsi que le temps nécessaire à la dispersion du produit, il faudra également attendre la dispersion du gaz, pour éviter une intoxication. Soit entre deux et trois heures d’attente. Elle nous propose donc d’aller rejoindre des amis dans d’autres bâtiments.
Et là, c’est le drame.
Il est 21h, je suis claqué, et je suis officiellement sans abris pour les deux prochaines heures, puisque je suis à 150km de mon vrai chez moi, je ne connais personne à proximité, et, surtout, je n’ai pas la voiture.
Après quelques secondes de réflexion, et m’être rendu compte que j’ai la chance (ou pas…) d’avoir tous mes cours sur moi, je me dirige vers une salle de travail située dans un autre pavillon de la résidence.
Résultat, un peu plus de deux heures plus tard, je retourne voir si on est autorisé à retrouver nos chambres. Devant, un groupe d’étudiant s’est rassemblé autour d’un feu de camp improvisé. L’entrée est de nouveau ouverte. J’entre. Ca sent bizarre. Je monte. J’arrive dans le couloir qui est éteint, mais des bruits familiers arrivent à mes oreilles : mes voisins font leur vaisselle. J’ouvre donc la porte de ma chambre et y pénètre. Rien n’a changé, ma lampe est resté allumée. Réflexe, j’ouvre le fenêtre, pour aérer. Ça y est, j’ai de nouveau une “maison”.
J’ai rédigé cet article juste après avoir sorti l’ordinateur de mon sac, non pas que cette histoire soit exceptionnelle, c’est juste une expérience de plus sur mon incroyable (…) tableau, mais surtout parce que le sentiment que j’ai ressenti lorsque je me suis rendu compte que j’étais “homeless” pour un temps, m’a surpris, et donc j’espère pouvoir le garder en mémoire plus facilement si j’écris cet évènement.
Pour la petite histoire, pendant la rédaction de l’article, environ vingt minutes, j’ai éternué trois fois (soit une fois de trop), malgré l’aération totale de la chambre.