Entre le printemps 2023 et l’été 2024, la MEL a mis fin à une injustice qui durait depuis au moins une dizaine d’années.

En effet, la véloroute de la Deûle, ou plus simplement le chemin des berges de la rive droite, emprûnté quotidiennement par des centaines de piétons, cyclistes… connaissait une grosse discontinuité au niveau du pont de la M57 entre Saint-André et La Madeleine.

Impossible de passer en dessous (trait jaune), il fallait (trait rouge) emprûnter la route, monter sur le pont, redescendre vers La Madeleine puis traverser pour redescendre vers les berges.

Berge Deule

Quand on venait du sud, c’était assez simple de comprendre qu’il n’y avait pas le choix, car il n’y avait aucune ouverture. En continuant tout droit, on arrivait à comprendre là où il fallait passer.
Tandis que lorsque l’on venait du nord, le blocage ne se faisait qu’à quelques mètres du passage sous le pont, et une fois l’erreur réalisée, il fallait faire demi-tour puis monter le pont.

Pour les cyclistes venant du sud, cela voulait dire s’arrêter au stop en montée, puis devoir couper la route pour tourner à gauche.
Pour ceux venant du sud, cela voulait dire monter sur le pont, puis devoir couper la route pour tourner à gauche et redescendre.
Dans les deux cas, le faire avec la pression des motorisés arrivant derrière.

Pour les piétons, cela voulait dire devoir traverser deux fois la route.

Pour tous, c’était d’autant plus dangereux que le traffic y est important et que les motorisés ont tendance à rouler (trop) vite au niveau d’un pont : ceux qui montent accélèrent pour faciliter l’ascension, ceux qui descendent ne font pas l’effort de ralentir pour respecter les limitations.

C’était clairement un gros point noir sur cet itinéraire bien isolé de la circulation automobile par ailleurs.

D’autant plus que l’autre côté des berges s’aménageait de plus en plus au fil du temps, pour rejoindre (presque) le Pont de l’Abbaye à Saint-André.

La première fois que j’y suis repassé cet été, j’ai pu découvrir, à mon plus grand bonheur, qu’un chemin avait été aménagé exactement le long du trait jaune.

Cela fait, semble-t-il, parti d’un chantier de rénovation plus large, dont j’ai pu constater les effets positifs, mais qui n’ont aucune commune mesure avec ce changement !

Alors que j’empruntais ce nouveau passage, je remarquais que certains usagers continuaient à prendre le détour nécessaire auparavant.

Je décidais de m’arrêter quelques minutes pour observer.
Ce que je reproduisis à chaque fois que je passais à cet endroit, que ce soit par cette rive ou par l’autre.

Le même constat : une bonne moitié des usagers continue d’emprûnter le détour par la M57, comme ci le nouveau raccourci n’existe pas ; peu importe le sens dans lequel ils se déplacent et leur moyen de locomotion.

City Runners

Ne voyant aucune raison pour préférer le détour au confort du nouveau chemin, j’en suis arrivé à la conclusion que ces personnes, coincées dans leurs habitudes, n’ont même pas réalisé l’ouverture de celui-ci, bien qu’il soit très visible et loin d’être caché.

Venant de la part d’automobilistes cloitrés dans leur cage en métal, ça pourrait se comprendre ; mais quand on est piéton ou cycliste, l’un des grands avantages, c’est d’être bien plus au fait de son environnement ; et potentiellement de chercher à éviter la difficulté/le danger.

Faut-il que la MEL ajoute des panneaux qui annoncent son ouverture pour inciter ces récalcitrants et monotonistes ?

Je serai d’ailleurs curieux de savoir si le détour n’était pas source d’accidents entre motorisés et usagers des berges.

Quoi qu’il en soit, c’est une évolution positive dans l’aménagement de la Métropole, et il reste à espérer qu’il faudra attendre un peu moins longtemps pour assister à la fin de la discontinuité de la rive gauche entre Saint-André (Pont de l’Abbaye) et Marquette (Pont Mabille).

Le titre.