Dernièrement, j’ai eu une discussion à propos de Dieu. Et non pas avec.
D’aussi loin que je m’en souvienne, je n’ai jamais cru en l’existence d’une entité suprême qui régirait les hommes, la Terre ou même l’Univers. De fait, je n’ai jamais pratiqué ce que l’on définit sous le terme de religion.
S’il m’est arrivé d’éprouver un certain attrait pour le catholicisme étant enfant, celui-ci concernait en réalité uniquement l’esprit de communion qui régnait durant les diverses cérémonies auxquelles j’assistais alors. Une fois que je m’étais penché un peu plus sérieusement sur la question, notamment en lisant une partie des textes sacrés, j’ai tout de suite compris que toutes ces histoires de Résurrection, de fork de pain et de vin, ou encore de marche sur l’eau, ce n’était vraiment pas pour moi. A Jude et Bartholomé, je préférais Fred et Jamy.
En grandissant, je n’ai pas changé d’avis sur la question, mais face aux nombreuses injustices de la vie et à la confiance de plus en plus limitée que j’accordais au système judiciaire humain, j’en suis venu à imaginer l’existence de ce que l’on pourrait voir comme un juge suprême. Celui-ci fonctionnerait sur certains principes du Karma et d’autres du Jugement dernier. Son jugement et sa sanction pourraient tomber n’importe quand. Pendant la vie d’un individu sous forme d’un grosse difficulté pouvant aller jusqu’au décès; ou une fois mort avec l’empêchement du repos éternel, remplacé par la condamnation à une nouvelle vie dans des conditions beaucoup moins favorables, par exemple sous forme de Scathophaga stercoraria.
Nouvelle faiblesse de l’esprit, j’ai fini par tenter de personnifier ce juge suprême qui serait la sagesse incarnée et c’est une personne de mon entourage qui a endossé ce rôle; à savoir mon grand-père paternel. Non pas parce que c’est un vieil homme aux cheveux et à la barbe blanche (à 90 ans, ses cheveux sont gris et il continue de se raser tous les matins) mais plus simplement car à mes yeux, il a toujours agit comme le ferait cet individu dont je lui assigne le rôle.
D’une sérénité permanente, il se montre bienveillant envers chacun de ses descendants, écoutant avec attention leurs histoires et réagissant avec honnêteté et franchise, en ne se montrant ni trop proche, ni trop éloigné de son interlocuteur. C’est ainsi auprès de lui plus que quiconque que je vais chercher conseil et approbation lorsque le besoin s’en fait sentir.
Alors lorsque l’on me demande si je crois en Dieu ou en un dieu, je réponds simplement que non. Mais s’il fallait déterminer quelque-chose ou quelqu’un qui aurait le rôle de juge suprême de mon existence, ce serait sans le moindre doute mon grand-père paternel.