Profitant d’un de ces jours de congés à solder avant le 31 Mai, je me rendais, en Mars dernier, au Musée du Louvre-Lens, alias Louvre II; ouvert depuis le 4 Décembre 2012.

Comme tout bon touriste, je commençais ma visite en allant sur le site dédié pour prendre quelque renseignements.

Se voulant moderne, on remarque surtout que le site est très laid et peu user-friendly.

Ainsi, pour consulter les horaires et la localisation, il faut passer par le menu Musée, puis Informations pratiques.

Pour un site vitrine, c’est déjà pas terrible. Sur le site du Louvre, le lien Informations pratiques est visible directement sur la page d’accueil. Beaucoup plus logique.

Arrivé sur la page Informations pratique, encore un semblant de menu qui demande de choisir l’information souhaitée.

Les tarifs ? C’est ici. On y apprend que :

GRANDE GALERIE ET PAVILLON DE VERRE
Entrée gratuite jusque fin 2013
(billet gratuit obligatoire à disposition à la billeterie ou aux bornes automatiques)

Les horaires ? C’est là. On y apprend que :

Le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h (Dernier accès à 17h15)
Accueil des groupes dès 9h

Comment y accéder ? C’est par ici. On y apprend que :

En voiture
La ville de Lens est desservie par un important réseau autoroutier qui facilite les liaisons avec les communes environnantes :
Nationale 25 d’Arras à Lille.
Nationale 43 d’Hénin-Beaumont à Béthune.
Départementale 947 vers La Bassée.
Ceinturée par l’A21 et l’A26, Lens est reliée aux autoroutes A1 (Lille-Paris) et A26 (Calais-Reims).

En complément, on trouve ce magnifique plan. Respect éternel à ceux qui en tirent la moindre information pour s’y rendre facilement.

On notera également que, pour une raison qui m’échappe, les liens générés par le site sont immondes alors que leur version simple, sans paramètre, marche parfaitement.

Décision est donc prise de partir vers 10h, pour une arrivée estimée 1h15 plus tard.

Tout se passe bien jusqu’à l’arrivée dans Lens même.

Vu les indications très faibles sur le site, j’étais déjà légèrement inquiet. Mais la situation se confirme rapidement : il n’y a pas de véritable affichage. De minuscules panneaux (50cm de long sur 10 de haut) ont été ajoutés rapidement sur les poteaux existants. Et ce n’est pas partout. Et ces panneaux ne possèdent pas tous le même code couleur…

Le stade Bollaert est indiqué partout, avec d’immenses panneaux. Mais comme on vient visiter un musée et pas assister à un match du Racing, on se dit que ce n’est pas là. Et pourtant.

Après quelques divagations dans la ville, on se retrouve à traverser le parking du stade pour, une fois arrivé de l’autre côté, tomber sur un petit parking flambant neuf, signalé comme celui du musée.

Le parking lui même est situé à environ 500m de l’entrée du parc du musée, qu’il faut donc parcourir via un petit chemin aménagé. Mais toujours sans grandes indications.

Enfin, on entre sur le terrain du musée. Ouvert en Décembre, visité en Mars, cela ressemble donc à… rien. De la terre nue à gauche, de la terre nue à droite, des arbres frêles et tout aussi nus disséminés un peu partout. L’ensemble traversé par un chemin de béton brut d’environ 300m.

Déjà 800m entre le parking et l’entrée du musée. Pourquoi donc ? Bonne question. Le visuel étant complètement inintéressant tout le long.

Entrons dans le bâtiment, et le vif du sujet.

Première étape, passer un portique de sécurité. Ah ? J’apprendrai plus tard que c’est maintenant la norme dans les musées récents. Dommage que les marqueurs ne contiennent pas de métal.

Puis récupération des tickets, car comme cela était indiqué sur le site, l’entrée à la Grande Galerie (l’exposition permanente) est gratuite jusque fin 2013. Mais quand même, ce n’est pas un moulin, alors il faut un ticket. Ticket que l’on retire gratuitement à la billetterie, sans la moindre condition. Ticket indispensable sans lequel on ne passe pas le contrôle à l’entrée de la Grande Galerie. Entrée située à 20m de la billetterie. Ticket avec un talon qui sera retiré au moment du contrôle. Il faudra donc demander un nouveau ticket si l’on souhaite entrer de nouveau. Oui, oui, oui…

Le contrôle passé, nous voici enfin dans la Grande Galerie. 120m de long, 3000m2. C’est moderne, c’est impressionnant. C’est beau même.

Le principe ? Exposer les œuvres dans un ordre chronologique. Pas de regroupement par nationalité, courant… Non, simplement les organiser selon leur date de création. Et c’est plutôt pas mal.

Par contre ça s’arrête là. Pour le reste, ce n’est pas terrible du tout. Les petits panneaux d’informations accompagnant chaque œuvre sont placés de façon hasardeuse, ne facilitant pas vraiment leur lecture, et les informations qu’on y trouve sont plutôt pauvres.

De plus, pour un musée ayant environ trois mois, voir un sol en béton ciré (Damido style ?) complètement usé comme-ci il avait vu passer des millions de visiteurs au cours de plusieurs décennies de service, ça ne le fait pas trop.

Point culminant de la visite, l’œuvre principale exposée, La Liberté guidant le peuple de Delacroix. Fortement mise en avant à l’origine, elle a encore gagné en importance suite à l’attaque dont elle a été victime en Février dernier. Résultat, elle est aujourd’hui protégée par un cordon de sécurité qui retient le visiteur à quelques cinq mètres d’écart. Le tout surveillé en permanence par un bodyguard.

Pour terminer la visite il faut ensuite traverser la salle en sens inverse.

On se retrouve alors dans le hall d’accueil dans lequel se trouver une cafétéria aux tarifs corrects, ainsi qu’une libraire/boutique ridiculement immense et qui doit proposer plus de références qu’il n’y a d’œuvres exposées. Un vrai restaurant avec à sa tête le chef Marc Meurin devrait aussi être de la partie, mais la seule information que l’on a est qu’il ouvrira prochainement.

Voilà. Au final, c’est plutôt une déception, tant par le contenu que par l’expédition que cela représente pour y aller. J’ai surtout l’impression de pouvoir dire I Was Here, et que j’ai vu La Liberté guidant le peuple, mais c’est tout. Rarement la visite d’un musée m’aura laissé aussi indifférent.

Le seul sentiment que j’aurai eu est une impression de gâchis. Gâchis d’argent, où l’on comprend rapidement que des millions ont été injectés dans ce projet et que le résultat est loin d’être celui escompté. Vouloir aider la région à rattraper son retard culturel est une bonne idée, mais le faire via un projet d’envergure nationale voir internationale, je ne pense pas que ce soit la bonne façon de s’y atteler.