De Facebook, je n’ai jamais été un power-user. Aussi loin que je m’en souvienne, lorsque j’ai été le plus actif, c’était il y a quelques années, la folie FarmVille régnait alors et je me connectais plusieurs fois par jour pour entretenir mes fraisiers, ainsi que mes relations de voisinage avec mes friends.

Depuis, je suis plus que passif. La dernière entrée sur mon profil date d’il-y-a huit mois. Il faut remonter dans le passé d’encore deux mois supplémentaires pour trouver la publication qui précède.

Mais si je ne suis pas actif, je suis activement passif : j’ai ainsi pour habitude de me connecter au moins une fois par jour, voir ce qu’il se raconte.

Ma liste d’amis n’est pas à rallonge ; elle compte une centaine d’éléments, parmi lesquels se trouvent mon cercle rapproché, une majorité d’anciens connus de diverses manières, depuis l’école primaire jusqu’aux études. Aucun ami pro. J’y tiens. Et enfin, de la famille.

Cousins, cousines, oncles, tantes…

Les concernant, Facebook m’aura permis une chose : découvrir de nouvelles facettes de leur personnalité.

Cela commence par la maîtrise du français. Si à l’oral il est aisé d’éviter les fautes d’orthographe et d’arriver à avoir une discussion avec un vocabulaire très pauvre, une note écrite, si courte soit-elle, ne pardonne pas. Surtout lorsque cela commence dès le message envoyé lors d’une demande d’amitié. Un oncle de vingt ans mon ainé qui se lol et mdr en permanence ? Non. Non…
Peu importe l’image que j’avais de la personne avant, j’ai à chaque fois ressenti une sorte de tristesse en lisant sa bouillie bourrée de fautes.

Il y a également l’activité. Les photos duckface, les like sur des pages attrape noobs, le relai des chaînes ridicules, les discussions parent/enfant en commentaires de photos pas très catholiques…

Enfin, et en plus parce que c’est un sujet sensible, tout ce qui concerne la politique. Comme bien souvent sur Internet, les personnes qui ne s’expriment pas ou peu IRL deviennent parfois des militants passionnés dès qu’ils sont à l’abris derrière leur écran et que leur clavier remplace leur langue.
On s’étonne alors de découvrir les penchants de certains pour une droite visiblement aspirée vers l’extérieur.
On s’amuse des critiques d’autres concernant le pouvoir, peu importe l’orientation du Président en fonction.
On se tire les cheveux en lisant les publications quotidiennes de l’une reprochant le Printemps catastrophique au Président quelques semaines avant de lui mettre sur le dos les grosses chaleurs du moment.

Ces trois points sont valables pour n’importe quel ami actif sur le réseau social, mais en ce qui me concerne, l’effet n’est pas du tout le même lorsque c’est un membre de ma famille qui agît de la sorte que quand c’est un simple ami. Est-ce parce qu’étant attaché à vie à ces personnes, mes attentes envers eux sont plus grandes ? Aucune idée.

Une chose est certaine, j’en voudrai toujours à Facebook d’avoir définitivement réduit en cendres l’image de héros que j’avais d’un de mes oncles et qui était une sorte de modèle depuis mon plus jeune âge. Depuis ce jour, les choses ne sont plus pareilles.

Vouloir ressembler à ce loser ? Quel idiot j’étais ! Merci Facebook !

Vivre sans héros et détruire d’heureux souvenirs d’enfance ? Facebook, je te déteste !