Depuis bientôt deux ans que j’utilise presque quotidiennement le service de vélos en libre-service V’Lille, j’ai remarqué parmi les autres utilisateurs un comportement auquel je n’échappe pas.
Nous savons tous très bien que les vélos que nous empruntons ne nous sont pas réservés et qu’ils ont été utilisés par un certain nombre d’inconnus avant nous. Que ce soit la position de la selle, les déchets laissés dans le panier, ou même l’état général de l’engin, tout cela nous le rappelle à chaque fois. C’est comme cela que ça fonctionne, et on s’en accommode. On essaie simplement de prendre la bicyclette la plus correcte de la station et voilà.
Par contre, si on a le malheur de voir une personne reposer un vélo, alors il sortira définitivement de notre champ de sélection. Voir qu’il a été utilisé par un inconnu juste avant et se retrouvé en présence cette personne apporte une sorte de dégoût qui ne permet au vélo d’être choisi qu’à la seule condition qu’il ne soit que le seul disponible sur la station.
En y réfléchissant un petit peu, et en en discutant avec d’autres utilisateurs, j’en suis arrivé à faire un parallèle avec les clients des filles de joie. N’étant pas moi même l’un d’eux, je ne peux l’affirmer avec certitude; mais j’imagine que le phénomène doit être identique. Ils savent qu’ils ne sont pas les seuls à emprunter l’entrejambe de la prostituée, mais ils arrivent à faire abstraction; par contre, dans le cas où ils verraient le client précédent en sa compagnie, alors il deviendrait impossible pour eux de faire appel à ses services. Le dégoût l’emportant alors sur le désir.
A creuser ?