Après avoir lu l’article d’Antoine Mairé dans Télérama, j’ai recommencé à tendre l’oreille pendant les matchs et après, que ce soit à la télé ou à la radio.

Un peu à la façon de Canal+ et de Youtube pour les Vuvuzela, j’avais appliqué un filtre “anti-bullshit” à mes oreilles, afin d’éviter le pire et de ne prendre que le meilleur; c’est à dire très peu.

Et, effectivement, c’est assez affligeant. On dit quelque chose, et cinq minutes plus tard, l’exact contraire. C’est l’avantage quand on est de mauvaise foi journaliste et caché dans une tribune ou un studio de radio : personne ne viendra nous dire, et encore moins les joueurs, qu’on a dit que le joueur X était excellent depuis le début du match, et que, deux minutes plus tard, on se demande pourquoi X est sur le terrain, “c’est une vraie chèvre!”. L’autre avantage des journalistes, c’est qu’ils n’ont jamais eu à faire leurs preuves, ils sont spécialistes du football, non pas parce qu’ils y ont joué, mais parce qu’ils se disent spécialistes. Il est alors facile de dire d’un sportif de haut niveau qu’il est plus nul que sa grand mère, quand on est probablement incapable de courir pendant 5 minutes

Un exemple parmi tant d’autres : hier soir, sur RMC, ils s’amusaient à se moquer de l’entraineur ghanéen qui disait que les 1/4 allaient être compliqués car André Ayew serait suspendu. Ils ne comprenaient pas comment un “pauvre joueur de L2 évoluant à Arles-Avignon” pourrait manquer au Ghana. Malgré leur expertise footballistique, ils n’avaient pas dû voir son excellente prestation contre les USA; et, surtout, ils avaient sûrement oublié que Ayew a un contrat à l’OM, qu’il est donc prêté à Arles-Avignon (qui a fini 3ème de L2, et va donc évoluer en L1 la saison prochaine), et que Didier Deschamps a dit qu’il comptait utiliser au maximum le potentiel de ce joueur en 2010-2011…