A l’approche des fêtes de fin d’année, pour son pic d’activité, Amazon recrute des milliers d’intérimaires. C’est ainsi que fin 2012, le journaliste Jean-Baptiste Malet, 25 ans,  a décidé de s’installer à Montélimar et de postuler pour s’immerger dans un entrepôt logistique du géant du e-commerce.  Il raconte ce qui se passe dans cette fourmilière […] dans un livre: “En Amazonie: Infiltré dans le “meilleur des mondes”” paru jeudi chez Fayard. Bienvenue dans le monde du stakhanovisme.
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Vous décrivez des conditions de travail très difficiles…

Au départ, je travaillais cinq nuits par semaine puis six. Je faisais 42 heures. C’était éreintant. Je n’avais plus de vie sociale. J’étais abruti par le fait de me réveiller à 16h, et je ne faisais rien à part rester sur un canapé à manger des pâtes quand je me disais que j’allais encore marcher 20 kilomètres toute la nuit. Et après il y a tout ce que fait Amazon pour essayer de resquiller quelques minutes aux employés. Un exemple: la pointeuse est placée au bout de l’entrepôt. Quand on y entre, on marche deux minutes pour l’atteindre. C’est du travail non payé. Vous perdez ces minutes à chaque fois que vous allez en pause. Au final, ça fait des milliers d’heures qu’Amazon spolie aux travailleurs.
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Et quand on finit le travail on est systématiquement fouillé. On passe par un portique qui ressemble à un portique d’aéroport. Il n’y a pas de menace terroriste, chaque employé est considéré comme un voleur potentiel.
[“Ce qui m’a le plus impressionné chez Amazon, c’est le conditionnement psychologique” sur 20Minutes.fr]

Petit rappel nécessaire concernant le stakhanovisme.

J’ai ici bas expliqué à plusieurs reprises à quel point j’appréciais Amazon. Les prix bas, la rapidité, et, surtout, le S.A.V. Mais contrairement à ce que M. MALET laisse entendre à propos des clients d’Amazon, je ne suis pas idiot, j’ai bien conscience que pour arriver à cela, derrière, ce ne sont pas des doubles SMICs pour un mi-temps de manutentionnaire, ce ne sont pas des salles de pause enjouées… Ça bosse, et certainement durement.

Et que faire contre cela ? Bonne question. Alors en tant que bon citoyen d’un pays dit développé, je me contente, comme pour mon iPhone adoré probablement assemblé par des personnes bien plus jeunes que moi, de baisser la tête en me disant que de toute façon, que j’achète ou non, ça ne changera rien. Bon lâche que je suis.

Par contre, ce que je n’essaie pas de faire c’est de tirer profit de tout cela. Non. Encore moins en essayant de retourner la situation à mon entier avantage :

Actuellement Amazon vend le livre sur son site. Comme quoi ils ne sont pas rancuniers et l’argent n’a pas d’odeur.
[“Ce qui m’a le plus impressionné chez Amazon, c’est le conditionnement psychologique” sur 20Minutes.fr]

Hilarant n’est-ce pas ? Il écrit donc un livre nous présentant la face cachée du monstre géant, livre qui est ensuite vendu par ce même géant. A qui la faute ? D’après lui Amazon, qui n’hésite pas à s’enrichir (sur un bouquin à 14,25€, j’imagine qu’Amazon gagne 1 cent maximum) sur sa propre critique. Pourtant je suis certain que si Amazon avait décidé de ne pas le vendre, il n’aurait pas hésité une seconde à les accuser de censure.

Il a en tout cas adopté le système Amazon à fond puisque, en plus d’être proposé en hardcover, et pour lequel chaque exemplaire vendu va faire se déplacer un pickeur, le livre est également vendu en tant qu’eBook au format Kindle, système 100% maison.

Tant d’hypocrisie…

Le livre étant déjà indisponible, j’imagine que ça se vend bien. Tant mieux pour lui. Et pour Amazon.