Ce jeudi 12 juillet 2022, lors de la 10ème étape du Tour de France, entre Morzine et Megève, des militants de Dernière Rénovation se sont installés en travers de la route, afin d’attirer l’attention du public mais surtout des dirigeants politiques sur la nécessité de rénover les bâtiments du pays afin de réduire notre consommation énergétique et, par là même, nos émissions et notre participation au dérèglement climatique.
Comme souvent face à ce genre d’action, bon nombre d’activistes de la télécommande ou du clavier se sont énervés, car c’est quand même malheureux que l’avenir de l’humanité vienne interrompre une course cycliste. Les priorités bordel !
La vérité est qu’on s’en cogne de ces personnes. Il y aura toujours quelqu’un pour se plaindre, quoi qu’il arrive, peu importe la raison. Et puis c’est dans leur nature. Ils n’existent que par leur capacité à contredire les autres.
Par contre ce qu’il était intéressant de voir c’étaient ceux qui s’étonnaient (j’ai pris le premier commentaire en ce sens; j’en ai lu des dizaines sur autant de plateformes; et d’ailleurs lui il a oublié ce qu’il s’est passé quelques jours plus tôt à Silverstone) que le Tour de France soit visé par des militants écologistes alors que, d’après eux, le vélo, et donc le Tour de France, sont écologiques par nature.
Premièrement, non, le Tour de France n’a rien d’écologique; j’en parlais l’an dernier.
Mais surtout, l’objectif de ces activistes étant d’attirer l’attention, cela semble donc tout à fait logique de profiter de la couverture de l’évènement sportif le plus médiatisé de l’été.
Peu importe si son organisateur pratique le greenwashing ou non.
On s’en branle. Le sujet est bien plus sérieux qu’une course de vélos.
Finalement, c’est quelques jours plus tard, ce samedi 17 juillet 2022, que l’on apprend que face aux fortes chaleurs, l’organisation du Tour de France procède à un arrosage des routes, via de l’eau transportée dans des camions, pour les refroidir et éviter les dangers provoqués par un bitume transpirant.
Petites précisions nécessaires :
- 10 000 litres d’eau c’est pas grand chose (environ 200 douches ou moins d’un kg de bœuf)
- le problème c’est qu’elle est pompée et transportée par des camions dans des lieux difficiles d’accès et qui nécessitent donc une grosse consommation de carburant
- l’article est écrit avec le cul (c’est du RMC) mais 10 000 litres ne représente que la capacité d’un seul camion alors que comme on peut le lire à la fin, ASO possède plusieurs de ces camions
- contrairement à ce qu’indique l’article, en tout cas à vélo, le problème du bitume surchauffé n’est pas qu’il colle mais qu’il devient glissant
- on notera le mépris final concernant les sales écolos qui devraient bondir à l’idée d’un tel gaspillage alors qu’encore une fois c’est un problème qui nous concerne et nous concernera tous, même les journalistes servant le capital dans leurs bureaux climatisés
Bref, comme d’hab, une histoire de Lune, de doigt, de vérité qui dérange et de mur qui s’approche pendant qu’on se chamaille pour choisir la station radio qu’on préfère.
EDIT 15h : Pour ceux qui se demanderaient à quoi ça ressemble l’arrosage d’une route pour la garder fraîche (non), voir sur Twitter.