Depuis toujours, le vélo est présenté comme un mode de déplacement respectueux de l’environnement et l’automobile comme un moyen de transport polluant, responsable du réchauffement climatique […] aux yeux des écologistes radicaux militant pour le remplacement, pur et simple, de l’auto par le vélo. Certes, c’est bon pour la santé, ça ne produit pas de polluants locaux (CO, NOx, Pm), mais ce n’est pas très rentable en matière de CO2.
Oublions le gaz carbonique émis par notre respiration normale, soit 50 g/h, et prenons l’exemple d’un cycliste de bon niveau : un homme de 70 kg, dont le vélo et l’équipement complet pèsent 20 kg, et qui se déplace sur une route plate, sans vent, par une température de 20°C, à une vitesse de 30 km/h. Pour fournir cet effort, il développe une puissance de 200 W (les coureurs du Tour de France dépassent les 400 W).
S’il parcourt 100 km, il va donc rouler 3h20 et utiliser 666,6 Wh d’énergie. Compte tenu du rendement du métabolisme humain (environ 25 %), il lui faut l’équivalent de 2,67 kWh d’alimentation pour effectuer une telle distance. Et c’est là que l’affaire se complique. Si notre cycliste puise sa force dans la viande, et sachant qu’un kilo de bœuf haché fournit 2,9 kWh d’énergie, il doit donc en manger 0,917 kg pour réaliser son parcours. Pour peu qu’il s’agisse de bœuf importé du Brésil (le premier producteur mondial), son bilan carbone devient simplement épouvantable.
Selon l’International Journal of Life Cycle Assessment […] la consommation de 0,917kg de bœuf provenant du Brésil contribue à émettre 307kg de CO2, soit 3070g/km… lorsqu’une Ferrari LaFerrari de 963 ch émet 330 g/km ! Notre cycliste peut aussi manger du bœuf français, me direz-vous. Dans ce cas, toujours selon l’IJLCA, les émissions de CO2 tombent à 20kg pour parcourir 100km, soit 200g/km… comme une Porsche 911 Carrera !
Si sa conscience écologique lui interdit le bœuf, notre cycliste peut se tourner vers le poulet, la viande dotée de la plus faible empreinte carbone (6,2 kg de CO2 par kilo). Un kilo de poulet contenant 2,54 kWh d’énergie, il doit en manger 1,05 kg pour son périple, soit 65g/km de CO2. Enfin, si ce sportif se nourrit exclusivement de tofu, l’aliment possédant la plus faible empreinte carbone de tous (3,8kg de CO2 par kilo), mais à la contenance énergétique faible (1,65 kWh/kg), il devra en manger 1,61 kg.
Au final, son bilan CO2 (61,2g/km) sera à peine meilleur qu’avec le poulet ! C’est mieux que les 79g/km de la 208 HDI, sauf que celle-ci peut transporter cinq personnes. Ce qui ramène les émissions de CO2 à 15,8g/km par individu. Même en tenant compte du cycle de vie complet du véhicule (sa fabrication, son recyclage et son carburant avec raffinage, prospection et transport), notre Peugeot émet, au total, 103g/km de CO2, soit 20,6g/km par passager. C’est encore trois fois moins que le cycliste !
[L’automobile plus écolo que le vélo ? sur Auto-Moto.com]
Il est intéressant de noter le manque de second degré des lecteurs du site comme on peut le voir dans les commentaires.