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Juste un bidon

Ayant grandi dans une famille qui ne s’intéressait absolument pas au sport, que ce soit dans sa pratique ou en tant que spectateur, j’ai peu de souvenirs qui impliquent du sport et des membres de ma famille.

J’ai pratiqué de nombreux sports, que ce soit à l’école via l’USEP, en club ou simplement avec les copains du quartier; mais au mieux mes parents ne faisaient que le taxi.

Pour le côté spectateur, je crois n’être allé qu’une fois assister à un match de foot de l’ASC au Stade la Licorne, et c’était avec des amis qui avaient gagné des places.
Cependant, pendant quelques années, une exception notoire : mon père m’emmenait régulièrement au Coliseum assister à des matchs des Gothiques.
La légende raconte que c’est parce que le hockey était ma grande passion à l’époque (vrai), mais avec le recul, c’était aussi (surtout ?) une façon de lier l’utile à l’agréable puisque les vrais invités étaient des clients de son entreprise. Bref.

Ce dont je me souviens des matchs de hockey sur glace, c’est que le rêve de nombreux spectateurs était de récupérer un palet qui se serait échappé de la patinoire pendant le match pour finir dans le tribunes.
Contrairement au football et au rugby où il faut retourner le ballon sur le terrain; on pouvait, tout du moins à l’époque, conserver le palet pour soit. Il faut dire que la situation était suffisamment exceptionnelle, et surtout, ça voulait dire qu’on venait littéralement de frôler la mort; alors c’était un moindre mal de pouvoir repartir avec ce petit trophée.

J’avais des amis qui exposaient fièrement cet objet chez eux, et après chaque match, je repartais un peu déçu de ne pas avoir touché le Graal.

Ensuite mes intérêts ont changé, et le cyclisme a pris une place de plus en plus importante dans ma vie.

Ce n’est qu’une fois adulte et installé quelques centaines de kilomètres plus au nord, que j’ai commencé à aller regarder passer le peloton professionnel.

Si j’avais pu constater à la télévision que les spectateurs au bord de la route se ruaient sur les bidons (vides ?) dont se débarrassaient les coureurs; ce n’est qu’en le vivant de l’intérieur, que j’ai pu me rendre compte de l’ampleur du phénomène.

De base je ne comprenais pas vraiment l’intérêt : c’est juste un bidon. Il n’a rien de spécial, tu peux acheter le même pour 5€ sur n’importe quel site d’équipement de cyclisme. Pire; quelqu’un d’autre a déjà bu dedans et vu le vol plané qu’il a fait sur le bitume/la terre; il est bien souvent amoché. Donc pas vraiment utilisable. A quoi bon ? C’est juste un bidon. Il va prendre la poussière sur une étagère ? Ou alors c’est pour essayer d’en tirer quelques dizaines d’euros sur LeBonCoin ? C’est triste. C’est juste un bidon.

Mon avis sur la question ne s’est pas amélioré quand un jour un coureur a lancé son bidon de l’autre côté de la route au bord de laquelle je me trouvais. Le jet était dirigé à proximité d’un jeune garçon. J’imagine que c’était volontaire et que le bidon lui était destiné. Sauf qu’un adulte, sans lien aucun avec le garçon, en a décidé autrement et a même bousculé ce dernier afin de s’assurer de se procurer l’objet. Faisant tomber l’enfant qui se mit à pleurer.
Comme c’était dans le Nord, ses parents n’en ont rien eu à faire, par contre avec d’autres spectateurs ayant assisté à la scène, nous avons exprimé notre mécontentement auprès de ce vil personnage qui s’est contenté de nous dire de « fermer [nos] gueules » avant de s’éloigner, bidon à la main.

Fort heureusement cette scène ne s’est pas reproduite sur les autres courses auxquelles j’ai pu assister. Probablement parce que les endroits où je me mettais n’étaient pas propices aux jets de bidon.

Tout cela pour dire que contrairement aux palets de hockey; les bidons des coureurs n’ont jamais eu d’attrait à mes yeux et si j’allais assister à une course c’était avant tout pour l’ambiance et pour ressentir cette petite dose d’adrénaline en voyant, en vrai, des athlètes que je regarde pratiquer notre sport toute l’année à la télé.

Jusqu’à hier. Où je me suis rendu à Cassel pour assister aux Championnats de France sur Route 2023.

J’y étais pour plusieurs raisons :

  • assister à un Championnat de France (ce n’est pas tous les ans qu’il se déroule si près de chez soit)
  • profiter du beau temps
  • voir courir Thibaut Pinot pour la dernière fois (puisque compte tenu du parcours du Tour de France 2023, je n’assisterai à aucune étape)
  • croiser un ami mécanicien qui suivait le peloton dans une voiture de son équipe
  • encourager Julian Alaphilippe que je plaçais comme favori pour la victoire

Et ce fut un succès quasi total, à ceci près que Julian n’a pu gagner puisqu’il a malheureusement été contraint d’abandonner la course en cours de route.

Mais c’est pas le sujet de l’article.
Là où je veux en venir c’est que le gros de la course consistait en un circuit autour de Cassel, à parcourir 15 fois; ce qui permettait de voir les coureurs beaucoup plus longtemps que sur une course normale.
C’est ainsi que lorsque le peloton passait pour la quatrième fois à l’endroit où je m’étais installé, l’improbable se produisit : alors que je criais un « Allez Julian ! » de ma douce voix à peine remise d’une bronchite, ce dernier regardait dans ma direction et lançait un bidon qui s’arrêtait deux mètres à côté de moi.

La configuration des lieux faisait qu’il n’était pas possible de bouger pendant le passage du peloton sans risquer de se faire percuter par un coureur, une moto ou une voiture.

J’attendais donc patiemment le retour au calme pour me retourner et aller récupérer le bidon; en espérant que personne n’était venu le récupérer entre temps.

C’est les mains tremblantes que je me saisissais du précieux Shiva Bio de chez Tacx aux couleurs de la Soudal – Quick-Step.

Les gens autour de moi, tous adultes et tous mes ainés de quelques années minimum, me félicitaient alors pour ce que je venais d’accomplir.

Toujours sous le coup de l’adrénaline, je glissais le bidon dans la sacoche de mon vélo et essayais de retrouver mes esprits avant le passage des coureurs esseulés.

Le retour à la réalité arriva quelques minutes plus tard quand mon ami insider m’informa que Julian venait d’abandonner. C’était donc la dernière fois que je le voyais passer ce jour là.

Avec un peu de recul, je suis vraiment très étonné par ma réaction. L’impression qu’il me l’a volontairement donné à moi personnellement, puisqu’avant son lancé il a regardé précisément dans ma direction ? Avoir son idole qui nous remarque et nous envoie une part d’elle sous forme d’un bout de plastique ?
Bordel me voilà redevenu un gamin. C’est juste un bidon !

Bon maintenant, qu’en faire ? Le laisser prendre la poussière sur une étagère ? Probable.

Au moins j’ai vécu une vraie expérience de fan de la petite reine et mine de rien je risque de garder ce simple souvenir à vie. Alors que quelques minutes avant j’étais encore convaincu que ça n’avait aucun sens.

Comme quoi.

Que ce soit volontaire ou non : merci Julian ! 😉

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Tour de France: Unchained

C’est l’évènement de l’année, entre la fin du Giro et quelques semaines avant le Grand Départ du Tour de France : la sortie de la série Netflix dédiée au Tour de France, avec une première saison suivant quelques équipes/coureurs lors de l’édition 2022 : Tour de France: Unchained.

D’ailleurs, quelques éléments à préciser dès maintenant :

  • la série a été réalisée majoritairement en France (logique) par des français
  • la version originale est donc « français avec sous-titres »
  • la version avec un doublage en anglais est jugée abominable
  • les sous-titres français pour les interventions en anglais sont pour le moins créatifs
  • le titre français Tour de France: Au cœur du peloton est quand même bien moins stylé que la version anglaise avec son pun sur unchained

Tirant parti d’un repos forcé pour cause de maladie, j’ai réactivé mon abonnement Netflix et binge watché les huit épisodes en ce samedi.

L’objectif de la série, avant tout, est de faire découvrir la plus grande course cycliste au monde à ceux qui ne suivent pas le cyclisme. Raison pour laquelle c’est très (faussement ) scénarisé, édulcoré et de nombreuses explications sur le fonctionnement de la course sont fournies. A la façon de ce qu’a fait la série sur la Formule 1.
Pour les fans, qui avaient regardé la course en juillet dernier et connaissent donc l’issue de chaque étape, ça reste malgré tout intéressant car on a accès à beaucoup de behind the scenes et la façon dont c’est narré ajoute un côté épique à un évènement déjà fantastique.

Globalement je dirai que ça a toutes ses chances d’atteindre son objectif principal car c’est qualitatif et bien scénarisé.
C’est une bonne introduction à cette course et au cyclisme en général, mais ils ne font qu’effleurer la surface de ce qui rend tout cela aussi passionnant. Le gap à combler pour ceux qui décideraient de suivre l’édition 2023 après avoir vu la série pourrait être à double tranchant : d’un côté, ils découvrent à quel point il y a de facteurs qui n’ont pas été couverts et qui sont presque plus importants que le classement général; de l’autre, ils risqueraient d’être perdus sans explications pour combler cet écart de compréhension. Les bonifications, les autres classements, les échappées publicitaires…

Si je devais résumer les choses qui m’ont particulièrement marquées :

  • Steve Chainel, dont j’apprécie énormément le caractère lorsqu’il commente les courses, a été ici utilisé comme professeur pour expliquer les règles du jeu. Aucune idée si c’est un choix personnel ou si c’est la production qui lui a demandé, mais il a totalement changé sa façon de s’exprimer pour un ton et une diction beaucoup plus sérieuses mais pas du tout naturelles. C’est vraiment désagréable. Et concernant les explications données, elles m’ont semblé confuses. Certes ça aurait difficile de le laisser en roue libre comme d’habitude, mais là ça sonne terriblement faux.
  • Orla Chennaoui, que je n’apprécie pas vraiment en temps normal car elle passe plus de temps à choisir la tenue ridicule qu’elle va porter chaque jour (quiconque a suivi un Grand Tour sur GCN saura à quoi je fais référence) plutôt que le contenu de ses interventions; ici clairement utilisée comme le token féminin de la série; et c’est vraiment dommage car s’ils tenaient vraiment à avoir une femme qui intervient régulièrement, il y en a beaucoup de bien mieux placées. A commencer par Marion Rousse, qui n’est autre que la directrice du Tour de France féminin…
  • Julien Jurdie, directeur sportif de l’équipe AG2R, absolument imbuvable et qui se voit vraiment comme le main character. Visiblement il a beaucoup de rancœur sur la vie et il tente de se rattraper à tout prix. Ça doit être très difficile de vivre/travailler avec une personne comme cela.
  • pour continuer sur AG2R, et donc la responsabilité de Julien Jurdie; voir qu’ils ont dans leur équipe un jeune australien et que personne ne parle anglais c’est terrible. Et ça l’est d’autant plus quand Ben O’Connor est à l’hôpital, qu’il demande ce qu’il lui arrive et ils lui parlent en français, à toute vitesse, et certains avec un accent difficilement compréhensible, même pour un français. Oui c’est une équipe française mais ça me semble être la base du respect de lui parler dans une langue avec laquelle il est confortable, au moins sur des sujets aussi sensibles que sa santé.
  • Marc Madiot qui fait tout pour être détesté, avec ses remarques de boomer à longueur de temps et son vocabulaire de dramaturge qui en fait des tonnes
  • David Gaudu avec ses lunettes de vue toutes écaillées
  • la fausse scénarisation, consistant à créer des histoires qui n’ont pas eu lieu, permet certes de rendre la série plus captivante, mais est forcément trompeuse

Au final ce que j’en retiendrai c’est que ces huit épisodes font un travail remarquable pour montrer à quel point le cyclisme est un sport d’équipe. Que ce soit les coureurs, les mécaniciens, l’encadrement… Sans l’implication de tous les membres, les chances de succès sont nulles. Et forcément, quand un collectif se confronte à un tel évènement, ça fait des histoires incroyables à raconter !

Cet esprit d’équipe se retrouve aussi plus largement au niveau de ceux qui ont permis cette série et qui cherchent donc à promouvoir cet superbe sport : ASO, l’organisateur du Tour de France; France Télévisions, le diffuseur officiel; et aussi les équipes qui ont participé activement via les entretiens et les reportages.

A recommander à tout le monde !

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JDMAI #89

Movement – Thalia Verkade : J’ai rapidement été agacé car je me demandais comment une personne écrivant un livre sur les mobilités pouvait avoir un point de vue si naïf sur la réalité de la société. Dans le doute j’ai poursuivi et bien m’en a pris car dans ce livre l’auteure raconte les évènements de sa vie qui l’ont amenée à s’intéresser à ce sujet. On va donc de surprises en prises de conscience et, bien heureusement, à la fin elle revient sur ce qu’elle pensait au départ et à quel point elle était dans l’erreur.
En tant que passionné de mobilité moi-même, je n’ai pas nécessairement appris grand chose, cependant je trouve l’exercice intéressant, en particulier quand il vient d’une néerlandaise qui devrait donc vivre dans un pays à la pointe.
La réalité est évidemment tout autre.
A conseiller à quiconque voudrait s’élargir les idées sur ce que l’on pense trop souvent comme une vérité scientifique mais qui n’est que le résultat des décennies de mauvaises décisions politiques.
Par contre attention, une fois que l’on a ouvert les yeux, il devient impossible de se promener dans une rue sans s’agacer de ses multiples défauts.

Victims of road violence come by car to an event commemorating victims of road violence, and no one sees how crazy that is. It’s just a case of ‘there is no alternative’. We can send rockets to Mars, we can clone animals, and we can electrify the whole world. But transforming traffic is beyond us.
[…]
How easy it had all seemed back then, when I still thought that engineers could resolve all our mobility problems: my only task was to welcome their solutions enthusiastically, with the added benefit of profiling myself as terribly progressive and forward-looking. An early adopter.
[Movement – Thalia Verkade]

The Time Machine – H.G. Wells : L’intérêt de ce livre réside avant tout dans son caractère historique puisque considéré comme le premier ouvrage sur le voyage dans le temps. A l’époque de sa parution, il est clair que cela devait paraître incroyable. De multiples décennies et des milliers d’œuvres plus tard, ça paraît un peu fade et simpliste. Cependant, compte-tenu de la longueur du texte, c’est plus qu’honnête !
Finalement, ce qu’il faut probablement en retenir c’est que le voyage dans le temps n’est ici qu’un prétexte pour amener le lecteur à la réflexion sur l’avenir de l’humanité en se basant sur le ressenti de l’auteur vis à vis de l’état actuel de la société et ce vers quoi elle se dirige.
Dans une certaine mesure, Planet of the Apes me paraît une œuvre similaire bien plus réussie ?

I understood now what all the beauty of the Overworld people covered. Very pleasant was their day, as pleasant as the day of the cattle in the field. Like the cattle, they knew of no enemies and provided against no needs. And their end was the same.
[The Time Machine – H.G. Wells]

Stories of Your Life and Others – Ted Chiang : Le problème des recueils de nouvelles c’est que c’est bien souvent très inégal. Et ici c’est d’autant plus flagrant tant la première, Tower of Babylon, est un chef d’œuvre duquel il sera très difficile de tenir la comparaison. La suite est donc un peu décevante mais d’autres histoires amenant des réflexions habilement amenées sauront redonner de l’intérêt au livre. Globalement satisfait.

Perhaps, he thought, it’d be better to live in a story where the righteous were rewarded and the sinners were punished, even if the criteria for righteousness and sinfulness eluded him, than to live in a reality where there was no justice at all.
[Stories of Your Life and Others – Ted Chiang]

Draft Animals : Living the Pro Cycling Dream (Once in a While) – Phil Gaimon : Très bien écrit, très information, très honnête et très drôle. Très très très très bien !
A recommander même pour ceux qui n’en ont rien à faire du cyclisme.

When I was a kid, celebrities and athletes told my generation to never give up on our dreams, promising that if we dug deep and believed in ourselves, we could also achieve great things. It sounds nice, but they left out that for every big winner, there were thousands who put in the same effort, but just weren’t good enough. The losers don’t get a microphone to tell their story, so you don’t realize how much failure is out there and your perspective is skewed. I guess I was lucky to land somewhere in the middle.
[Draft Animals : Living the Pro Cycling Dream (Once in a While) – Phil Gaimon]

#Playlist

I Trawl the Megahertz – Prefab Sprout : Tout simplement incroyable.

Guided By Angels – Amyl and The Sniffers : Boom !

Bike Rider – Mungo’s Hi Fi feat. Pupajim : Quel banger; tout y est.

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Kickr Bike, un an plus tard

J’en ai déjà brièvement parlé, mais mon expérience du ecycling a commencé le 31 décembre 2016 lorsque j’ai reçu mon premier home-trainer smart, le Tacx Bushido Smart.

Face à l’engouement, je ne le gardais que quelques mois avant de le revendre et de faire l’acquisition d’un Tacx Neo Smart. Non, promis, ce n’est pas un article sur les boîtes à roues de taille réduite.

Produit de qualité et ce qui se faisait de mieux en terme de home-trainer direct drive à l’époque, il m’a fidèlement accompagné pendant un peu plus de mille heures, avec pour moment fort le confinement du printemps 2020. Sans lui, j’aurai très certainement vécu cet épisode de manière bien plus compliquée.

Entre temps, à l’été puis à l’automne 2019, plusieurs marques, dont Wahoo, ont annoncé le lancement de leur smart bike.
Le concept : plutôt que d’avoir un vrai vélo auquel on retire la roue arrière pour l’installer sur un home-trainer; partir sur un produit totalement intégré, dédié à la pratique et forcément totalement optimisé pour. Une sorte de vélo d’appartement moderne pour un usage intensif.

Personnellement, j’étais immédiatement convaincu.

Le principal reproche que j’avais à faire à mon setup actuel, c’est que même si le Neo est très silencieux, au final le bruit provenait principalement de la transmission. Résultat, non seulement il fallait l’entretenir régulièrement pour réduire le volume sonore, mais également ça s’usait, tout simplement.
Avoir des composants relativement peu durables pour être légers, ça s’entend pour une pratique IRL car plus un vélo est lourd, plus il est difficile de le faire avancer.
Mais pour une machine qui ne quitte jamais le salon, ça n’a aucun sens.
Alors un produit qui dispose d’une courroie durable, silencieuse et ne nécessitant pour ainsi dire aucun entretien ? Génial !

L’autre avantage du smart bike, c’est, toujours côté transmission, le fait que les vitesses sont simulées. Donc non seulement pas de dérailleur à régler pour un passage fluide des vitesses, mais surtout la possibilité de choisir ses développements à souhait. Pas besoin de changer de cassette et/ou de plateaux pour s’adapter aux terrains rencontrés.

Le dernier point marquant à mes yeux, c’est que ces produits, contrairement à un vélo standard, n’ont pas une taille fixe. Ils disposent de nombreux points de réglage pour s’adapter à la morphologie et/ou à la pratique de l’utilisateur. Il est ainsi possible de régler le recul de la selle, l’avancement et la hauteur du cintre et également de choisir la longueur des manivelles. Ce point en particulier était très parlant pour moi car pour harmoniser les réglages entre mon vélo IRL et mon vélo indoor, j’avais été contraint de lâcher 200€ dans un pédalier avec la bonne longueur de manivelles. Sur le smart bike, rien à racheter, juste un réglage à faire.

Même si j’étais un fanboy Tacx, leur Tacx Neo Bike Smart ne m’avait pas du tout convaincu, tant par ses fonctionnalités que son design. Encore pire pour le SB20 de chez Stages.

Wahoo, de son côté, le grand rival, était arrivé avec un produit bien mieux fini en terme de capacités et surtout esthétiquement, il était magnifique.
En plus, ils avaient eu l’idée de se démarquer en incluant le climb, c’est à dire la capacité du vélo à s’incliner d’avant en arrière pour simuler la pente. Techniquement ça n’avait rien de nouveau, mais c’était le seul smart bike à le proposer. Personnellement ça ne m’intéressait pas plus que cela étant donné mon amour pour les routes qui grimpent, surtout que ça rajoutait plus de 500€ au tarif, mais pourquoi pas.

Puis le Covid a fait son apparition et le marché du ecyclisme s’est totalement emballé. Résultat les prix se sont envolés ou les produits étaient tout simplement indisponibles.

Fast-forward le printemps 2022 où enfin les choses reviennent au calme. Mieux, les marques et les revendeurs croulent sous le stock et se retrouvent à devoir proposer de grosses réductions pour faire de la place et rentrer un peu de CA.
Via un habile montage financier, et après m’être assuré que l’ascenseur de l’immeuble est enfin opérationnel après une panne de deux mois, je passe donc commande d’un Kickr Bike que je reçois quelques jours plus tard, le 19 mai 2022.

3h et deux aller-retours au local poubelle pour déposer une quantité impressionnante d’emballage/protection plus tard, je peux enfin réaliser mes premiers tours de pédales.

Un an après cette étape, je me dis qu’il est temps de faire un retour avisé sur ce produit, avec un peu plus de trois cent heures passées à transpirer dessus.

Dans le positif, je dirai que globalement il a tenu toutes ses promesses. Avoir une transmission silencieuse, toujours parfaitement efficace et sans aucun entretien, c’est génial.
Pouvoir jouer sur les réglages pour tester différentes positions, c’est top.
Si j’ai fait quelques tests de gestion de braquets au départ, finalement je n’y ai pour ainsi dire plus jamais touché et utilise simplement les mêmes valeurs que sur mon vélo IRL.
La grosse surprise vient du climb. J’y voyais plus un gadget qui apportait un point de faillibilité au vélo, mais à l’usage c’est vraiment très fluide et pour les séances de plusieurs heures, ça permet de réduire les douleurs au niveau de la selle puisque ça permet d’alterner les points de pression. Pour ce qui est de faire travailler différents muscles ou de faire travailler les muscles différemment, je n’ai pas noté de différence.

Dans le négatif, je mettrai avant tout le cintre d’origine qui a une géométrie vraiment absurde et qui force à choisir entre être confortable sur les cocottes ou être confortable dans les drops. Heureusement j’avais un produit bien plus adapté qui traînait dans mes affaires.
Je mettrai également le système unique pour installer un porte bidon sous le tube horizontal. Non seulement il n’y en a qu’un, contrairement à la majorité des vélos d’adulte qui peuvent en accueillir au moins deux, mais surtout sa position fait qu’en tirant le bidon il vient systématiquement taper contre le bloc de connectique sous la potence. Résultat j’ai du mettre en place un système déporté, hors du vélo, pour avoir à disposition au moins deux bidons. Ce n’est pas dramatique mais ça change de l’expérience IRL.
Concernant les colliers de serrage de la tige de direction mais surtout de la selle, ils me semblent compliqués à manipuler et surtout potentiellement fragile. Pour ceux qui auraient à toucher régulièrement aux règles, typiquement dans le cadre d’un vélo partagé, ça pourrait rapidement poser problème.

Wahoo étant réputée pour avoir un contrôle qualité laissant à désirer, mais en contrepartie ayant un SAV très conciliant; j’avais tout de même quelques craintes d’avoir des soucis avec le KB. Au delà du fait de ne plus pouvoir m’entraîner, ça voulait surtout dire devoir renvoyer ce produit très volumineux. Une galère.
Résultat j’ai attendu jusqu’au moins d’octobre avant de revendre mon précédent setup.
Mais tout s’est bien passé jusqu’à présent.
Seul soucis à signaler, au mois de mars, lors de la troisième étape du Tour of Watopia sur Quatch Quest, alors que je fais un effort pour revenir sur le participant me précédant dans l’avant-dernier tournant, la résistance disparaît dans les pédales, plus aucune donnée de puissance n’est transmise à Zwift et l’écran des vitesse du KB affiche un message d’erreur. Dans l’urgence je descend du vélo, débranche l’alimentation, attends quelques secondes, rebranche, vérifie que la résistance est revenue puis remonte sur le vélo. Je peux alors reprendre mon activité comme-ci rien ne s’était passé. Enfin rien… Devoir repartir en pleine montée, même dans une Alpe du Zwift virtuelle, ça reste compliqué. Résultat j’ai perdu trente secondes sur l’autre participant et malgré un gros effort, je terminerai quelques mètres derrière lui. Grosse frustration.
Fort heureusement, cette situation ne s’était jamais produite et ne s’est pas reproduite depuis. Incident isolé ?

Très satisfait dans l’ensemble. Rendez-vous pour le bilan des mille heures de selle ?

Note : entre temps, Wahoo a sorti une nouvelle version, intitulée V2, du Kickr Bike. Elle propose quelques très légères améliorations, la principale étant la connectivité wifi. Mais rien qui rende obsolète l’OG.

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Logo du nord

La semaine dernière, en passant près d’un chantier dans les rues de Lille, j’aperçois sur une balise de signalisation de celui-ci un sticker qui semble être un détournement du logo de la marque The North Face.

En m’approchant, je constate qu’il est écrit Société des Eaux du Nord en lieu et place du nom de la marque de vêtements américaine.

Intrigué, je n’ai malheureusement pas le temps de m’attarder sur la réflexion car le feu passe au vert.

De retour à proximité d’un ordinateur, je lance quelques recherches et découvre qu’il existait bien une entreprise avec un tel nom. Mais qu’aujourd’hui c’est un peu confus.

Après réflexion, les trois arcs de cercle bleus représenteraient un flux d’eau jaillissant d’une canalisation. Logique.
Toujours plus qu’une référence au Half Dome ?

Désolé pour la taille ridicule du logo mais je n’ai pas trouvé mieux et le chantier étant terminé, la balise avec le sticker n’est plus là pour pouvoir la photographier.