Étape historique pour les avis inutiles, avec ce numéro 80 qui a forcément une signification personnelle particulière.

Lethal White – Robert Galbraith : J’adhère fortement au choix fait d’accorder toujours plus de place à l’histoire des deux personnages principaux (Cormoran et Robin) ce qui augmente la taille de chaque livre, et permet d’adhérer d’autant plus à la série, tout en utilisant les enquêtes comme catalyseur de leur vie.
Par contre je dirai que ça se fait aux dépens de la qualité des intrigues et surtout de leur résolution.
Pas que les intrigues soient mauvaises ou légères, non, au contraire, mais elles se retrouvent noyées dans des dizaines de pages de vie personnelle ce qui a tendance à réduire leur pouvoir d’attraction. Surtout qu’ici tout se résous finalement très rapidement.
Concernant son auteur, je remarque que même si beaucoup l’accusent de vivre déconnectée de la réalité, dans une tour d’ivoire de milliardaire, ses récits sont truffés de détails dont seule une personne très observatrice de la vie courante peut avoir conscience. On connaît d’autres artistes qui une fois la célébrité atteinte ont vu leur production perdre de son authenticité à cause de leur manque d’ancrage dans le quotidien du commun des mortels.
Vivement la suite !

He was one of those ill and desperate people you saw in the capital who were always somebody else’s problem, like the traveller on the Tube everybody tried to avoid making eye contact with and the ranting woman on the street corner whom people crossed the street to avoid, fragments of shattered humanity who were too common to trouble the imagination for long.
[Lethal White – Robert Galbraith]

Lies - T.M. Logan : A l’image de son titre, ce livre n’a finalement pas grand chose d’original. J’ai eu beaucoup de mal avec le style très impersonnel malgré une narration à la première personne, et une introduction suffisamment lente pour occuper la moitié de l’ouvrage. C’est rempli de banalités ce qui est rapidement agaçant. L’intrigue tient finalement sur un bout de papier et l’auteur passe son temps à exposer de fausses pistes, très générales et aussitôt abandonnées, pour essayer de perdre le lecteur plus que pour appuyer le propos initial. Résultat passé le plot-twist, est avoué et conclu en quelques lignes. L’univers en lui-même est très pauvre et assez peu réaliste.
Finalement, même l’image de couverture est un mensonge puisque le personnage principal semble incapable de se déplacer autrement qu’en voiture, qui semble être une obsession pour l’auteur; ou pour moi ? Mais de très nombreux passages centrés sur ce mode de transport n’apportent strictement rien à l’histoire.

[…] and most of my conversations with Ben were about football, the universal language invented so that men who didn’t know each other very well could still talk about something.
[Lies - T.M. Logan]

#Playlist

Eau-Zone - I Woks : Ça se laisse bien écouter mais c’est surtout le passage sur les variables statiques qui m’a bien fait rire.