Un peu plus de deux ans de cela, je parlais déjà du fait que Facebook avait détruit certains de mes héros. Ce phénomène s’est de nouveau reproduit suite à cette publication de Bernard Werber.

Bernard Werber Chasse Facebook

Je ne sais plus vraiment pourquoi je suis abonné à sa page car avant il ne postait rien et maintenant ce qu’il poste n’a que très peu d’intérêt.

D’un côté il y a la vidéo et de l’autre le petit commentaire : “Bon il y a peut être un problème plus global, de réflexion sur le respect de la vie en général….”.

La vidéo qui commence à dater (septembre 2011 d’après YouTube) montre Savannah alors âgée de neuf ans prise de tremblements après avoir abattu son premier cerf lors d’une partie de chasse avec son paternel.

Techniquement, il s’agit d’une réaction à une grosse montée d’adrénaline comme on peut en rencontrer dans diverses situations impliquant des évènements brusques et non ou partiellement contrôlés. Dans le cas présent c’est certainement la violence du coup de fusil et l’énergie retransmise à la jeune fille (recul) qui en sont à l’origine.
Pour le sourire, c’est, j’imagine, une retransmission de la fierté éprouvée par son père; elle-même n’étant pas en l’état de réaliser ce qu’il s’est passé.

Derrière, chacun est libre d’interpréter cela à sa façon.

Pour certains, c’est du plaisir :

Elle vient de s’exciter devant la mort. C’est juste une fillette qui vient d’apprendre à aimer ça par son père!

Pour d’autres, un soucis psychologique (inné ou acquis ? ) :

Je pense pas que ce soit un tremblement de bonheur mais de désordre psychologique face à son action

Le commentaire de B.Werber laisse penser qu’il penche pour la piste du plaisir puisque Savannah serait une dangereuse tueuse de sans froid sans aucun respect pour la vie.

De mon point de vue, c’est tout l’inverse.

Après une telle action, son corps a eu une réaction très importante qui l’a amené à sécréter une forte quantité d’adrénaline. Tout le contraire du sang froid.

Tout le contraire de l’état d’une majorité d’enfants qui avalent de façon tout à fait neutre le steak haché présent dans leur assiette, inconscients qu’avant il se trouvait dans une barquette dans un rayon de supermarché, qu’avant cela il faisait partie d’un animal abattu à la chaîne par une personne faisant cela par automatisme, comme elle se brosse les dents. Et qu’avant cela l’animal vivait très certainement entassé dans un élevage où il était né et où il avait été séparé de sa mère quelques minutes après sa naissance.

Tandis que Savannah, qui avait très certainement vu grandir l’animal dans son milieu naturel et l’avait obligatoirement observé avant de l’abattre, est une future tueuse en série; c’est indéniable.

Adrénaline

Personnellement je n’ai jamais abattu un cerf, mais j’ai déjà connu des épisodes de shoot d’adrénaline ayant conduit à des tremblements.

Le premier fut après avoir assené un coup de bâton de toutes mes forces sur la tête d’un lapin de l’élevage de mon grand-père et qui devait servir de dîner pour le soir même. Ce geste ne fit pas suite à une demande d’une quelconque autorité mais à une requête personnelle. Après avoir vu mon aïeul le faire à plusieurs reprises, je tenais à le faire également. Non par pour tuer un animal sans défense mais pour participer à la préparation du repas familial. C’est d’ailleurs pourquoi dans la même logique j’aidais par la suite ma grand-mère à le cuisiner, une fois celui-ci dépecé. Plus tard, lorsque nous passâmes à table, les bouchées avaient une tout autre saveur. Je ne mangeais plus du lapin mais je mangeais ce lapin que j’avais abattu, préparé et cuisiné; et je le remerciais intérieurement de m’avoir permis d’effectuer ceci par son sacrifice involontaire. Éprouvais-je de la fierté ? Non, car à vrai dire je n’avais pas fait grand-chose et j’avais été assisté tout le long.

Mes années d’activité au bord de l’eau en tant que pêcheur m’ont également offert quelques sensations fortes. Lors-qu’après des heures passées à lancer et ramener un leurre sans croiser le moindre poisson, avoir une attaque est toujours un moment intense. Et que dire de celui où une fois le ferrage réussi, et après un combat plus ou moins long, on arrive à faire sortir la bête de l’eau ?

J’ai également ressenti des tremblements après des accidents (avérés ou évités de justesse) en deux roues. Le dernier exemple en date lorsqu’un scooter m’a coupé la route et fait passer par-dessus le guidon de mon vélo.

De ces diverses expériences, je ne garde pas un souvenir traumatisant, bien au contraire. Ces shoots d’adrénaline m’ont donné l’envie d’y revenir et je vais chercher des petites doses en prenant des risques plus ou moins importants.

Il n’y a donc rien d’anormal, d’inquiétant, d’exceptionnel ou quoi que ce soit d’autre qui mérite d’être qualifié de choquant dans cette vidéo. Au contraire même.

Cela dit je peux comprendre ceux qui ne comprennent pas, par manque d’informations, ou ceux qui ne supportent pas de voir un être humain attenter à la vie d’un autre être vivant.

Mais je ne supporte pas l’hypocrisie des consommateurs de chaire animale industrielle qui considèrent comme non conscientes des valeurs de la vie des personnes tuant leur propre repas.

Indignez-vous derrière votre écran et likez les statuts de ceux qui s’indignent, ça n’a jamais tué personne. Et d’ailleurs ça n’a jamais fait grand-chose à part déplacer des électrons dans des kilomètres de câbles.

J’aurai dû supprimer ce lien virtuel entre nous bien plus tôt, j’aurai peut-être une meilleure image du monsieur à l’heure actuelle.