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Kickr Bike, un an plus tard

J’en ai déjà brièvement parlé, mais mon expérience du ecycling a commencé le 31 décembre 2016 lorsque j’ai reçu mon premier home-trainer smart, le Tacx Bushido Smart.

Face à l’engouement, je ne le gardais que quelques mois avant de le revendre et de faire l’acquisition d’un Tacx Neo Smart. Non, promis, ce n’est pas un article sur les boîtes à roues de taille réduite.

Produit de qualité et ce qui se faisait de mieux en terme de home-trainer direct drive à l’époque, il m’a fidèlement accompagné pendant un peu plus de mille heures, avec pour moment fort le confinement du printemps 2020. Sans lui, j’aurai très certainement vécu cet épisode de manière bien plus compliquée.

Entre temps, à l’été puis à l’automne 2019, plusieurs marques, dont Wahoo, ont annoncé le lancement de leur smart bike.
Le concept : plutôt que d’avoir un vrai vélo auquel on retire la roue arrière pour l’installer sur un home-trainer; partir sur un produit totalement intégré, dédié à la pratique et forcément totalement optimisé pour. Une sorte de vélo d’appartement moderne pour un usage intensif.

Personnellement, j’étais immédiatement convaincu.

Le principal reproche que j’avais à faire à mon setup actuel, c’est que même si le Neo est très silencieux, au final le bruit provenait principalement de la transmission. Résultat, non seulement il fallait l’entretenir régulièrement pour réduire le volume sonore, mais également ça s’usait, tout simplement.
Avoir des composants relativement peu durables pour être légers, ça s’entend pour une pratique IRL car plus un vélo est lourd, plus il est difficile de le faire avancer.
Mais pour une machine qui ne quitte jamais le salon, ça n’a aucun sens.
Alors un produit qui dispose d’une courroie durable, silencieuse et ne nécessitant pour ainsi dire aucun entretien ? Génial !

L’autre avantage du smart bike, c’est, toujours côté transmission, le fait que les vitesses sont simulées. Donc non seulement pas de dérailleur à régler pour un passage fluide des vitesses, mais surtout la possibilité de choisir ses développements à souhait. Pas besoin de changer de cassette et/ou de plateaux pour s’adapter aux terrains rencontrés.

Le dernier point marquant à mes yeux, c’est que ces produits, contrairement à un vélo standard, n’ont pas une taille fixe. Ils disposent de nombreux points de réglage pour s’adapter à la morphologie et/ou à la pratique de l’utilisateur. Il est ainsi possible de régler le recul de la selle, l’avancement et la hauteur du cintre et également de choisir la longueur des manivelles. Ce point en particulier était très parlant pour moi car pour harmoniser les réglages entre mon vélo IRL et mon vélo indoor, j’avais été contraint de lâcher 200€ dans un pédalier avec la bonne longueur de manivelles. Sur le smart bike, rien à racheter, juste un réglage à faire.

Même si j’étais un fanboy Tacx, leur Tacx Neo Bike Smart ne m’avait pas du tout convaincu, tant par ses fonctionnalités que son design. Encore pire pour le SB20 de chez Stages.

Wahoo, de son côté, le grand rival, était arrivé avec un produit bien mieux fini en terme de capacités et surtout esthétiquement, il était magnifique.
En plus, ils avaient eu l’idée de se démarquer en incluant le climb, c’est à dire la capacité du vélo à s’incliner d’avant en arrière pour simuler la pente. Techniquement ça n’avait rien de nouveau, mais c’était le seul smart bike à le proposer. Personnellement ça ne m’intéressait pas plus que cela étant donné mon amour pour les routes qui grimpent, surtout que ça rajoutait plus de 500€ au tarif, mais pourquoi pas.

Puis le Covid a fait son apparition et le marché du ecyclisme s’est totalement emballé. Résultat les prix se sont envolés ou les produits étaient tout simplement indisponibles.

Fast-forward le printemps 2022 où enfin les choses reviennent au calme. Mieux, les marques et les revendeurs croulent sous le stock et se retrouvent à devoir proposer de grosses réductions pour faire de la place et rentrer un peu de CA.
Via un habile montage financier, et après m’être assuré que l’ascenseur de l’immeuble est enfin opérationnel après une panne de deux mois, je passe donc commande d’un Kickr Bike que je reçois quelques jours plus tard, le 19 mai 2022.

3h et deux aller-retours au local poubelle pour déposer une quantité impressionnante d’emballage/protection plus tard, je peux enfin réaliser mes premiers tours de pédales.

Un an après cette étape, je me dis qu’il est temps de faire un retour avisé sur ce produit, avec un peu plus de trois cent heures passées à transpirer dessus.

Dans le positif, je dirai que globalement il a tenu toutes ses promesses. Avoir une transmission silencieuse, toujours parfaitement efficace et sans aucun entretien, c’est génial.
Pouvoir jouer sur les réglages pour tester différentes positions, c’est top.
Si j’ai fait quelques tests de gestion de braquets au départ, finalement je n’y ai pour ainsi dire plus jamais touché et utilise simplement les mêmes valeurs que sur mon vélo IRL.
La grosse surprise vient du climb. J’y voyais plus un gadget qui apportait un point de faillibilité au vélo, mais à l’usage c’est vraiment très fluide et pour les séances de plusieurs heures, ça permet de réduire les douleurs au niveau de la selle puisque ça permet d’alterner les points de pression. Pour ce qui est de faire travailler différents muscles ou de faire travailler les muscles différemment, je n’ai pas noté de différence.

Dans le négatif, je mettrai avant tout le cintre d’origine qui a une géométrie vraiment absurde et qui force à choisir entre être confortable sur les cocottes ou être confortable dans les drops. Heureusement j’avais un produit bien plus adapté qui traînait dans mes affaires.
Je mettrai également le système unique pour installer un porte bidon sous le tube horizontal. Non seulement il n’y en a qu’un, contrairement à la majorité des vélos d’adulte qui peuvent en accueillir au moins deux, mais surtout sa position fait qu’en tirant le bidon il vient systématiquement taper contre le bloc de connectique sous la potence. Résultat j’ai du mettre en place un système déporté, hors du vélo, pour avoir à disposition au moins deux bidons. Ce n’est pas dramatique mais ça change de l’expérience IRL.
Concernant les colliers de serrage de la tige de direction mais surtout de la selle, ils me semblent compliqués à manipuler et surtout potentiellement fragile. Pour ceux qui auraient à toucher régulièrement aux règles, typiquement dans le cadre d’un vélo partagé, ça pourrait rapidement poser problème.

Wahoo étant réputée pour avoir un contrôle qualité laissant à désirer, mais en contrepartie ayant un SAV très conciliant; j’avais tout de même quelques craintes d’avoir des soucis avec le KB. Au delà du fait de ne plus pouvoir m’entraîner, ça voulait surtout dire devoir renvoyer ce produit très volumineux. Une galère.
Résultat j’ai attendu jusqu’au moins d’octobre avant de revendre mon précédent setup.
Mais tout s’est bien passé jusqu’à présent.
Seul soucis à signaler, au mois de mars, lors de la troisième étape du Tour of Watopia sur Quatch Quest, alors que je fais un effort pour revenir sur le participant me précédant dans l’avant-dernier tournant, la résistance disparaît dans les pédales, plus aucune donnée de puissance n’est transmise à Zwift et l’écran des vitesse du KB affiche un message d’erreur. Dans l’urgence je descend du vélo, débranche l’alimentation, attends quelques secondes, rebranche, vérifie que la résistance est revenue puis remonte sur le vélo. Je peux alors reprendre mon activité comme-ci rien ne s’était passé. Enfin rien… Devoir repartir en pleine montée, même dans une Alpe du Zwift virtuelle, ça reste compliqué. Résultat j’ai perdu trente secondes sur l’autre participant et malgré un gros effort, je terminerai quelques mètres derrière lui. Grosse frustration.
Fort heureusement, cette situation ne s’était jamais produite et ne s’est pas reproduite depuis. Incident isolé ?

Très satisfait dans l’ensemble. Rendez-vous pour le bilan des mille heures de selle ?

Note : entre temps, Wahoo a sorti une nouvelle version, intitulée V2, du Kickr Bike. Elle propose quelques très légères améliorations, la principale étant la connectivité wifi. Mais rien qui rende obsolète l’OG.

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Logo du nord

La semaine dernière, en passant près d’un chantier dans les rues de Lille, j’aperçois sur une balise de signalisation de celui-ci un sticker qui semble être un détournement du logo de la marque The North Face.

En m’approchant, je constate qu’il est écrit Société des Eaux du Nord en lieu et place du nom de la marque de vêtements américaine.

Intrigué, je n’ai malheureusement pas le temps de m’attarder sur la réflexion car le feu passe au vert.

De retour à proximité d’un ordinateur, je lance quelques recherches et découvre qu’il existait bien une entreprise avec un tel nom. Mais qu’aujourd’hui c’est un peu confus.

Après réflexion, les trois arcs de cercle bleus représenteraient un flux d’eau jaillissant d’une canalisation. Logique.
Toujours plus qu’une référence au Half Dome ?

Désolé pour la taille ridicule du logo mais je n’ai pas trouvé mieux et le chantier étant terminé, la balise avec le sticker n’est plus là pour pouvoir la photographier.

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JDMAI #88

Network (1976) : Décrit comme un film satirique, je dirai que c’est vrai si on s’arrête purement à son titre et à son contenu premier, à savoir les networks américains de l’époque. Depuis le monde a bien changé et s’ils existent encore, la technologie a bien changé le fonctionnement des médias. Et cette partie là du film est limite ennuyeuse car vraiment datée et lente.
Ce qui fait la force du film, et je n’arrive pas à croire que c’est un hasard, ce sont certains de ses dialogues, vus comme un bruit de fond mais qui, aujourd’hui encore, sonnent d’une justesse tout simplement incroyable. Ainsi, ce monologue de Howard Beale, qui introduit les délires prophétiques du personnage, comment l’écouter et ne pas se dire qu’il a été écrit aujourd’hui même ?
D’autres de ses interventions ou échanges sont tout aussi justes et visionnaires.
Tout comme la réaction du public, mad as hell mais qui continue de faire la queue et d’applaudir au spectacle.
C’est fou !

Kafka on the Shore – Haruki Murakami : Ça se lit facilement, malgré la longueur, et c’est relativement plaisant et drôle, malgré des passages quelques peu compliqués; ce que je déteste encore plus que les scènes de sexe dans les films/séries ? Les scène de sexe dans livres.
Mais d’une manière générale c’est un peu trop perché à mon goût.
Cela ne veut pas dire que ça n’est pas bien, au contraire; c’est trop bien dans son genre, qui ne me parle pas personnellement.
A lire les critiques, je vois que certains en ont tiré plein de choses diverses et plus incroyables les unes que les autres, et c’est génial.

The strength I’m looking for isn’t the kind where you win or lose. I’m not after a wall that’ll repel power coming from outside. What I want is the kind of strength to be able to absorb that outside power, to stand up to it. The strength to quietly endure things – unfairness, misfortune, sadness, mistakes, misunderstandings.
[Kafka on the Shore – Haruki Murakami]

Better Call Saul (Saison 6) : Et ainsi s’achève cette série.
Pas vraiment convaincu. Les changements permanents de chronologie, même si parfois aidés par un changement de colorisation, rendent l’ensemble confusant.
Kim Wexler qui se déguise en Elizabeth Jennings de The Americans c’était également perturbant.
L’arrivée de Jesse Pinkman, Walter White et Marie Schrader vient même carrément tout gâcher puisqu’on est dans le fan service à 100%. Le premier sonne terriblement faux tant son interprète a changé physiquement et sa voix s’est assagie, résultat on ne voit que trop bien que c’est un quadra qui essaie de jouer un thug vingtenaire. Pour Walter, pareil, des changements physiques qui ne trompent pas. Enfin pour Marie, c’est presque l’inverse, elle apparaît bien plus forte qu’avant, l’opposée complète de ce qu’aurait du vivre le personnage.
Tout autour de cela, l’histoire de Jimmy/Saul/Gene/Whatever… et son entourage est limite ennuyeuse.
Résultat en dehors des stratagèmes qu’il développait, je n’ai pas beaucoup accroché.

The Dentist – Tim Sullivan : Absolument fan de DS Cross avec lequel j’ai énormément de mal à ne pas m’identifier tant les ressemblances sont troublantes.
A côté du personnage, l’intrigue est intéressante et bien menée, avec beaucoup d’humour. Vraiment bien, et dur de ne pas enchaîner avec le second, dont le titre ne fait que me motiver à lire.

In the interview room he could stare down the hardest of men while questioning them, but in normal social interaction he would always shy away from verbal confrontation.
[…]
But then again, personal relationships of any kind were a rare commodity in his life. This was partly because the effort required by him to maintain any form of permanent connection, or relationship, with someone on a personal, not work, basis was too much for him to cope with on a daily basis. Tailoring his behaviour and responses to be more « acceptable », whatever that meant in reality, and the constant need to read, discern or interpret other people’s interactions with him was simply too exhausting. He wasn’t sure that, in the end, the benefits sufficiently outweighed the emotional and physical effort. As it was, there were already times he got home from work completely drained from « behaving » normally throughout the day. He was sufficiently self-aware to know that he was essentially a selfish person, who often preferred his own company to that of anyone else, and that this was, to an extent, a result of his condition.
[…]
What Ottey didn’t appreciate, or wasn’t aware of, with Cross’ condition, was that it didn’t simply just make him awkward and reluctant to join in social situations outside of work. It meant that those situations actually caused him great anxiety. He didn’t go to the pub after work or at the successful conclusion of a case, not only because he didn’t drink alcohol – he found the effect confusing and frightening – but because he couldn’t tolerate the noise of so many people talking and shouting over the music. Nor could he deal with so many speedy social interactions in such an environment. His choice not to participate was part of his survival strategy. Not just to avoid the stress that they inevitably evoked in him but also the upset he knew his behaviour would cause to others when it all became too much for him. Which it invariably did.
[The Dentist – Tim Sullivan]

#Playlist

Au Revoir à Vous – Bagarre : Totalement obsédé par ce son. La musique incroyable, contrebalancée à la perfection par les paroles. Et un clip superbe. En plus avec le concept de radio d’artiste sur Spotify, le nom de la leur est forcément génial.

Not For Want Of Trying – Maybeshewill : Leur musique arrive à sublimer le discours extrait de Network, ce qui m’a poussé à me renseigner sur son origine et à regarder le film en question.

Note de fin : l’image représente un dentiste lisant un livre, sur le rivage, avec la Statue de la Liberté en arrière-plan. A faire correspondre avec certaines des œuvres commentées dans l’article.

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Ça ne va pas suffire

Pour des raisons de santé mentale, j’évite de suivre de manière systématique les individus/chaînes/sites spécialisées sur les questions de sustainability.

Au hasard de recommandations je tombe parfois sur du contenu que je vais consulter mais ça s’arrête là.

Et c’est ainsi qu’hier, j’ai découvert une personne, Arthur Keller, son domaine d’activité, la systémique, et une chaîne, Chez Anatole.

Arthur Keller l’interview : Le CLIMAT n’est qu’une pièce du PUZZLE !

Il a l’avantage d’avoir une approche globale mais surtout d’expliquer très concrètement et simplement des choses que je n’ai pas l’habitude d’entendre alors qu’elles semblent tristement évidentes.

Malheureusement un certain nombre de commentaires sous la vidéo illustre le fait que même des personnes qui s’intéressent à ces problématiques ne semblent pas en mesure de prendre le recul nécessaire pour tenter de bien saisir ce qui est exposé.

Puisque l’on parle d’individus, Janco, qui avait été invité précédemment par le créateur de la chaîne, est pour moi le symbole de ce culte malsain. Que ce soit dans le sport, l’art ou autre domaine dilettante, ça peut semble normal. Mais lorsque l’on parle de science, l’esprit critique est censé être actif en permanence, et suivre naïvement tous les interventions d’un seul individu me paraît tout à fait problématique.

Tout cela pour dire que cette intervention d’Arthur Keller me semble intéressante et pertinente. Ce n’est pas pour autant qu’à partir de maintenant je considère ce monsieur comme le Messie.