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Pas de jambon, pas de Gaviscon

A quelques heures près, cela fait cinq ans que je n’ai pas ingéré un morceau de viande et je me suis dit que c’était une bonne opportunité pour passer quelques minutes à réfléchir sur ces +1800 jours qui se sont écoulés sans produits carnés.

Mais avant de commencer, je dois avouer une chose : il m’est arrivé de manger, bien malgré moi, de la viande durant cette période. En effet, le 2 Mai 2019, à l’arrivée de Lille-Hardelot, une volontaire me tendait un sandwich au fromage accompagné d’une bouteille d’eau. Si habituellement je ne fais pas confiance à la nourriture que l’on me donne, en cette rare occasion, après 5h passées sur le vélo, je croquais à pleines dents dans le petit pain et ce n’est qu’après avoir avalé la première bouchée et en dirigeant l’encas vers mon orifice buccal pour en prendre une seconde que je distinguais assez nettement une tranche de jambon sous la mimolette. De rage je jetais le restant de sandwich dans la poubelle la plus proche (merci l’organisation, je n’ai pas eu à chercher loin, il y en avait partout !) et pris de nausées, je me demandais si je devais ou non me faire vomir pour ne pas garder plus longtemps dans mon estomac ces miettes de porc. Finalement, après avoir réalisé la logistique que cela impliquait, je piochais une barre dans mes poches arrières que j’utilisais pour faire passer le goût, avant de tout rincer en avalant un bidon d’eau.
Est-ce que cela a remis à zéro mon compteur ? J’ai par la suite décidé que non puisque ce n’était pas une décision volontaire de manger un morceau de jambon et que je ne suis pas allé plus loin dès que j’ai pris conscience du contenu réel du sandwich.

Voilà pour cette précision.

Une autre maintenant. Mon dernier repas carné officiel, c’était une Tatin de Boudin noir aux Pommes à l’Estaminet Chez La Vieille lors du déjeuner du samedi 31 Décembre 2016. A ce moment-là j’avais déjà décidé qu’en 2017 j’expérimenterai autant que possible de ne plus consommer de viande. Et plutôt que de me lancer le 1er Janvier sur le principe des bonnes résolutions, j’avais convenu que le repas du réveillon se ferait sans viande. Le midi était donc la dernière occasion d’ingérer de la chaire animale.
De manière amusante, ce 31 Décembre 2016, c’est aussi le jour où j’ai reçu mon premier home trainer, le Tacx Bushido Smart. Le lendemain, je créais mon compte Zwift et réalisais ma toute première activité sur Watopia.

Enfin, un dernier détail. Si j’ai choisi de ne plus manger de viande, c’était avant tout dans le but de conduire une expérimentation personnelle; à savoir voir combien de temps je résisterais à l’appel du sang ainsi que si j’allais mourir de multiples carences ou si j’allais pouvoir continuer à mener une vie active normale. Car dans ma démarche permanente de tendre vers un monde meilleur moins pire, je me disais que si quelqu’un comme moi pouvait vivre sans viande, alors je pourrais utiliser mon expérience pour démontrer aux sédentaires dubitatifs que la viande n’est pas nécessaire à la vie, encore moins lorsque l’on ne se déplace pas par soit même. L’un des arguments des pro-viande étant que sans protéines animales, pas de muscles, et donc, impossible d’appuyer sur le bouton de l’ascenseur, la pédale d’accélérateur du SUV et, pire encore, la disparition des testicules pour tous les mâles alpha.
Mais pourquoi se passer de viande ? Parce que ça tue la planète frère !

Le bilan maintenant.

Est-ce que ça a été dur ? En toute honnêteté, absolument pas. C’était une de mes principales craintes. J’ai globalement mangé de la viande chaque jours ou presque depuis aussi loin que je m’en souvienne et, suite à un changement d’hygiène de vie, je m’étais même mis à en consommer beaucoup plus, parfois matin, midi et soir ! Alors arrêter brutalement, ça risquait d’être compliqué… Mais en fait pas du tout, pour simplifier les choses j’avais fait les courses en avance pour la première semaine, résultat je n’ai pas eu besoin de me poser de questions sur le contenu de mes repas, et j’ai enchaîné sur le même principe la semaine d’après, puis celle d’après… A aucun moment je n’ai eu une quelconque envie ou je me suis dit qu’il me manquait quelque chose dans mon alimentation. Pire encore, la première fois que je me suis retrouvé directement confronté à un plat contenant de la viande, à un repas de famille, je n’ai eu aucun mal à refuser puisque l’idée même de manger cela me donnait la nausée. Oui, par un habile subterfuge, j’avais réussi à me dégoûter de la viande et cela n’a pas changé depuis.

Question santé ? C’est à la fois simple et compliqué de répondre. Le seul effet visible que ce changement d’alimentation a eu sur ma santé, ça concerne mon système digestif. Si avant j’avais très (très) régulièrement des problèmes de transit qui se manifestaient par des brûlures d’estomac et des selles n’étant ni de type 3 ni de type 4, m’obligeant à faire appel à des solutions médicamenteuses, forcément néfastes; depuis, je n’ai plus aucun problème: une à deux fois par jour, je dépose à la piscine de beaux enfants de type 3 ou 4. La seule et unique fois où ça n’a pas été le cas, c’était pendant une gastro, évidemment.
En contrepartie, niveau flatulences, c’est la fête. Cela vient logiquement de la consommation élevée de légumineuses. Mais leur odeur est bien moindre que l’essence de mort qui se dégage d’un individu contenant de la chaire en putréfaction.
Les prises de sang effectuées régulièrement n’ont montré aucun signe inquiétant. Au contraire, mon bilan lipidique s’est amélioré. Pour la vitamine B12, je prends chaque jour mon VEG1 et voilà.
Là où ça se complique, c’est vis à vis du sport. En effet, certains prétendent que la viande est indispensable à tout athlète, tandis que d’autres prétendent que sans viande, un athlète peut mieux performer.
Alors déjà, je ne suis pas un athlète (lol), mais surtout, je n’ai commencé à m’entraîner plus ou moins sérieusement qu’avec Zwift, donc quand j’avais déjà arrêté la viande. J’ai constaté que mes performances se sont améliorées avec l’entraînement, mais rien ne me dit qu’en ayant fait la même chose avec un régime alimentaire carné j’aurai pu faire mieux, moins bien… ou la même chose. Tout ce que je sais c’est que j’ai l’impression de toujours mal récupérer, comme avant.
Par contre, le fait de ne plus avoir de brûlures d’estomac, ça me permet d’être plus à l’aise sur le vélo et de pouvoir pédaler sereinement bien plus souvent qu’avant. Alors, peut-être, cet aspect m’aide. Mais c’est impossible de fournir une conclusion objective à la question.

C’est fade/ça manque de goût, non ? Je n’ai jamais compris à quoi les gens font référence quand ils parlent ainsi. Je consommais majoritairement de la volaille et de la charcuterie. La viande rouge, en dehors d’orgies de côtes de bœuf de 800g à partager seul (visiblement ça n’existe plus, maintenant c’est 400g maxi) chez Courtepaille que je faisais passer avec diverses sauces, je trouvais ça vraiment pas terrible. Et si on regarde, aucune de ces viandes n’étaient consommées sans assaisonnement. Que ce soit du sel, des épices, une marinade, de la sauce…
Alors oui, du quinoa sauce rien c’est pas fou, mais en réalité, qu’il y ait de la viande ou non dans un plat, on l’assaisonne et voilà, c’est bon, ça a plein de saveurs, plein de textures !
Ce préjugé vient probablement du fait que les produits estampillés VG étaient pendant longtemps infâmes ou alors pas prévus pour être consommés tels quels, contrairement à l’immense majorité des produits carnés vendus dans le commerce. Le tofu Bjorg est très célèbre pour cela. N’en achetez pas. N’en mangez pas. C’est dégueulasse. Par contre, du vrai tofu, préparé correctement (pas plus compliqué que faire des œufs brouillés), c’est un régal. Et l’offre se développe à pas de géants, proposant de plus en plus de produits gustativement intéressants; mais généralement catastrophiques d’un point de vue nutritionnel, vive l’industrie agro-alimentaire et ses poisons préparés.
Maintenant je suis devenu expert dans la confection de mélanges totalement improbables; et même quand ça ne marche pas, un peu de Kikkoman ou de levure de bière et le tour est joué !

Avec les autres ?
Limite c’est le truc le plus chiant.
Être le relou qui refuse d’aller dans tel ou tel restaurant car ils n’ont rien de convenable, ou alors se faire apporter trois haricots verts à l’eau avec le regard méprisant du serveur.
Devoir faire face à l’agressivité de certains quand ils se sentent attaqués à tort : on me demande pourquoi je ne mange plus de viande, j’explique que c’est parce que ça pollue inutilement frère, la personne y voit un reproche envers ses habitudes de consommation et décide de démonter ma démarche en y cherchant des côtés négatifs (voir plus loin). Après quelques mauvaises expériences sur le sujet, quand je ne connais pas suffisamment la personne ou que j’ai simplement la flemme de devoir rentrer dans son délire, je dis que c’est pour des raisons de santé, parce que ça me permet de me sentir mieux sur le vélo, parfois même que c’est mon médecin qui me l’a recommandé… L’avantage c’est que jusqu’à présent, ça a soit permis de clore le sujet immédiatement, soit ça a attisé la curiosité de la personne et j’ai pu élaborer sur le sujet. Alors que l’argument de l’environnement ça s’est systématiquement mal passé. Étonnant.
Devoir faire le dos rond face à l’hypocrisie des gens qui t’expliquent qu’ils sont flexitariens ou alors qu’ils font l’effort de réduire leur consommation pour ne manger que de la viande de qualité achetée chez le boucher, mais qui continuent à acheter des plats carnés sans la moindre idée de leur provenance dès qu’ils mangent à l’extérieur.
Enfin, devoir se justifier de choses avec lesquelles on n’a rien à voir. Oui, Roger le viandard qui, parce que je lui ai dit que je ne voulais pas de sa terrine de sanglier, me confond avec Capucine la vegan antispéciste aux cheveux bleus qui s’amuse à vandaliser des boucheries avec ses potes joueurs de djembé, bah excuse-moi gros mais ces abrutis j’peux pas les encadrer non plus. Donc j’vais t’expliquer quelques concepts, et si après ça tu continues à m’voir comme ces baltringues, va bien niquer ta mère; perso j’irai pas pleurer quand tu t’prendras une balle parce-que vous aviez encore décidé d’aller chasser pour décuver.

Petite pause pour préciser deux/trois détails sur le flexitarisme là. Comme le disait si bien Jean-Pierre Coffe : c’est de la merde ! Déjà parce que ça ne veut rien dire. C’est quoi la différence entre omnivore et flexitarien ? La fréquence à laquelle on mange de la viande ? Mais quelle fréquence exactement ? Visiblement le gens n’y comprennent rien car certains (7% des sondés quand même) se disent flexitariens tout en déclarant consommer de la viande quotidiennement (source : Sondage FranceAgrimer) !
Mais surtout, parce-que le flexitarisme c’est un concept promu par l’industrie de la viande pour inciter les consommateurs à ne rien changer à leurs habitudes, ou en tout cas à réduire le moins possible leur consommation de produits carnés. Pour preuve, le site Naturellement Flexitariens dont le slogan est Aimez la viande, mangez-en mieux. Comme l’indiquent clairement les mentions légales, ce site est édité par l’Interbev c’est à dire l’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes.

Et le soja alors, ça tue la forêt amazonienne ! Oui, et en plus si plus personne ne mange de viande, on ne pourra jamais nourrir tout le monde, et les éleveurs vont se retrouver au chômage ! Et puis le végétarisme c’est un complot des islamo-gauchistes qui veulent grand-remplacer les traditions françaises.
Là encore on est sur du bon gros préjugé. Ne pas manger de viande ça ne veut pas dire se gaver de soja. D’ailleurs il y a de grandes chances que j’en consomme moins qu’un omnivore lambda. En effet, comme je cuisine la majorité de mes repas, je ne suis pas très client des tofu, PST, ou tout autre produit à base de soja type lait, yaourt, crèmes… Finalement ma consommation régulière elle vient du Kikkoman. Si le fabriquant n’indique ni la provenance ni les quantités impliquées; à raison d’une bouteille de 150mL par mois, j’ai du mal à imaginer que ma consommation soit supérieure à quelques centaines de grammes par mois.
Et même quand je consomme des produits à base de soja, dans l’immense majorité des cas (incertitude vis à vis du Kikkoman mise à part) c’est du soja français ou européen. Rien à voir avec la forêt amazonienne.
Par contre, le soja sud-américain consommé directement par les humains (en opposition à celui donné au bétail qui sera ensuite abattu puis vendu en barquettes aux chasseurs de bonnes affaires), lui, il l’est sous forme d’huile, de protéines ou de lécithine, que l’on retrouve dans des produits consommés par tout le monde, y compris les omnivores. Un paquet de Prince ? Du soja. Un rôti de chapon farci ? Du soja. Et dans ce genre de cas, zéro information sur la provenance. Donc si le soja pour lequel on a détruit la forêt est consommé par les humains, c’est pas dans le tofu qu’il est caché.
Lorsque l’on arrête de manger de la viande, on libère indirectement des terres cultivées pour nourrir le bétail, qui peuvent être alors utilisées pour produire le supplément nécessaire de végétaux. Oui, il y a des exceptions; dans certains régions du monde les animaux assurent un apport énergétique bien plus régulier et accessible que de cultiver. Mais là on parle de la société moderne, où l’on chasse les saucissons et cueille les poireaux dans un supermarché.
Et pour les traditions, c’est l’argument le plus éclaté qui soit. Perpétrer une pratique sous prétexte de tradition, c’est vraiment le degré zéro de l’évolution. A ce compte là on serait encore à se bouffer les tiques dans des arbres.

Des conseils ? Oui. C’est physiquement logique mais ça ne coûte pas plus cher de manger sans viande. L’industrie de la viande est subventionnée à plein tube, résultat on peut trouver facilement des produits carnés de très mauvaise qualité à des prix ridicules. Tandis que des équivalents à base de végétaux vont coûter plus cher car moins subventionnés et moins développés. Mais si l’on compare à des produits carnés équivalents, on est dans les mêmes tarifs. Et surtout, qu’ils soient carnés ou non, les produits fortement transformés c’est… de la merde ! Si on a l’habitude de manger un steak haché, la logique veut qu’on le remplace par un steak végétal. Sauf que la plupart des steaks végétaux du commerce c’est surtout du gras et du sel. Pas terrible pour remplacer les protéines d’un steak. Et ça embarque au passage diverses substances étranges qui ne sont pas nécessaires à l’alimentation. Mais pour que ça soit attractif, il faut une bonne texture, une bonne tenue à la cuisson…
Le secret, c’est alors de les faire soit même (c’est pas hyper compliqué) ou de simplement s’en passer et de profiter d’un changement de régime alimentaire pour découvrir des milliers de nouvelles choses.
Et comme j’en ai parlé avant, de toute façon, que ce soit carné ou non, les produits très transformés c’est surtout une belle arnaque pour empoisonner le consommateur tout en se faisant un beau profit sur son dos.
Alors autant repartir sur des bases saines en revoyant un peu sa façon de préparer ses repas.
Les plats préparés ça peut servir à aider la transition, ou simplement quand on a la flemme ou qu’on veut manger un truc mauvais, mais au quotidien ce n’est clairement pas viable à mes yeux.
Cela dit, j’apprécie de voir à quelle vitesse ce marché évolue, avec l’arrivée d’acteurs majeurs de la viande qui proposent des produits à la fois bons gustativement et plutôt correct sur la nutrition; signe qu’ils voient dans cette évolution de consommation des profits à réaliser.
Sur le même sujet, certains gloussent en voyant du vin labellisé vegan. Et c’est pareil avec certains fromages qui se disent végétariens. Oui, car même s’ils ne contiennent pas directement de la viande, les fromages réalisés avec de la pressure animale ont nécessité de tuer des veaux pour récolter le liquide.
J’insiste donc, peu importe son régime alimentaire, il faut fortement se méfier des produits transformés car bien souvent ils cachent des choses qu’on n’imagine pas. Et c’est rare que l’on cherche à cacher des choses positives.

Mais alors, végétarien, végétalien, vegan ? C’est une question que l’on me pose très souvent. Et à laquelle je réponds par : je ne mange pas de viande. Oui, on aime bien mettre les gens dans des cases, mais encore faudrait-il comprendre ces cases. Car en dehors de ceux qui s’y intéressent, peu de gens savent ce qui se cache réellement derrière ces trois mots. Surtout que derrière il y en a d’autres.
Sur une semaine normale, je ne mange ni viande (ni poisson), ni œufs, ni produits laitiers. Mais je vais manger du miel. Alors sur la semaine, c’est quoi ?
Et si je mange à l’extérieur et que le seul moyen de se nourrir correctement c’est de prendre un plat qui contient des produits laitiers ou des œufs, je vais pas me laisser mourir. Alors sur l’année, c’est quoi ?
Quand j’ai du renouveler mon portefeuille, j’ai évité le cuir pour prendre une matière végétale. Mais de plus en plus de pièces de ma garde-rode sont constituées de laine mérinos. Clairement pas vegan.
En me mettant derrière une étiquette, je me rattache obligatoirement aux gens qui se revendiquent y appartenir. Et je me refuse d’être associé à ces dictateurs de la bonne conscience.
Alors je ne suis rien de tout ça, simplement, je ne mange pas de viande. C’est tout.

Rendez-vous en 2027 pour le bilan d’une décennie sans viande ?

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Simulateur de puissance pour Zwift

Tutoriel rapide expliquant comment mettre en place un simulateur de capteur ANT+ pour expérimenter (pas pour tricher, évidemment) sur Zwift ou autre plateforme du type (TrainerRoad, Wahoo SYSTM, Bkool, RGT Cycling, Peloton, Rouvy, Fulgaz…).
Cela marche pour simuler un capteur de puissance, un capteur de cadence, un capteur de vitesse, un capteur de fréquence cardiaque… En fait à peu près n’importe quel profil de la norme.
Ici on se concentrera sur la puissance, la cadence et la fréquence cardiaque car c’est ce qui compte pour la partie cyclisme de Zwift.

Ce qu’il faut (en théorie) :

  • Un ordinateur sous Windows (pour la simulation du capteur)
  • Un ordinateur avec une clé USB Ant+ (pour faire tourner Zwift)
  • Deux clés USB ANT+ dont au moins une qui permet d’émettre des données (l’une va servir de récepteur comme on en a l’habitude, l’autre va servir d’émetteur pour simuler un capteur)

La réalité :

Il est tout à fait possible de n’utiliser qu’un seul ordinateur auquel on branche les deux clés USB ANT+ et sur lequel on fait tourner le simulateur et Zwift. C’est le scénario que je vais utiliser ensuite car c’est celui qui pose le plus de problèmes.

Concernant les clés, je n’ai pas encore tout à fait saisi les spécificités, mais sur les deux que j’ai, il n’y en a qu’une qui fonctionne en tant que source de données (simuler un capteur), avec l’autre il ne se passe strictement rien. Ni envoi de données, ni message d’erreur…

D’un côté, j’ai la clé Anself achetée sur Amazon, qui fonctionne en tant qu’émetteur et pour laquelle j’obtiens ces propriétés :

De l’autre, j’ai la clé Cycplus achetée sur AliExpress, qui ne fonctionne pas en tant qu’émetteur et pour laquelle j’obtiens ces propriétés :

La seconde semble être la plus avancée mais dans les faits c’est celle qui ne fonctionne que comme récepteur… L’important c’est d’avoir conscience que ça ne va pas forcément marcher avec n’importe quelle clé. Ça peut éviter de perdre 1h de son temps à essayer de comprendre ce que l’on a mal fait alors que c’est simplement une limitation matérielle (et l’absence d’information claire côté logiciel) qui en est à l’origine.
Alors si ça ne marche pas tout de suite, essayer d’inverser les clés. Si ça ne marche toujours pas, tenter une autre référence.
Si j’ai le temps j’essaierai probablement de creuser la spec ANT+ pour savoir s’il est possible d’identifier à l’avance les clés qui peuvent serveur d’émetteur. Je mettrai alors ce tutoriel à jour.

Allons-y

La première chose à faire est de récupérer le programme SimulANT+ disponible sur cette page du site officiel.

Téléchargement de SimulANT+

Pour y accéder, il faut se créer (gratuitement) un compte développeur. J’aurai bien mis l’archive en téléchargement direct ici mais le fait qu’ils forcent à se créer un compte pour y accéder et que Garmin (à l’origine du protocole) soit du genre assez tatillon, je n’ai pas envie de prendre le risque de recevoir une lettre de leur cabinet d’avocats.
L’avantage en se créant ce compte c’est que l’on a accès à beaucoup d’autres ressources sur le sujet si jamais on souhaite aller plus loin.

Une fois l’archive téléchargée, on l’extrait et on lance SimulANT+ en double-cliquant sur l’exécutable SimulANT+.exe :

Si les clé ANT+ n’étaient pas branchées à l’ordinateur, c’est le moment de le faire. Une fois que c’est fait, cliquer sur Refresh.
Si elles étaient déjà branchées, elles devraient apparaître automatiquement.

SimulANT+ Devices

Là, en ayant les deux clés sur la même machine, se pose la question de trouver la bonne (si seule l’un des deux peut faire émetteur). A part expérimenter, je ne peux pas fournir de réponse claire sur la question. C’est en fonction de l’installation qu’il faudra trouver la réponse.

Dans mon cas, c’est le Dev0 qui m’intéresse comme émetteur. Dev1 n’est que récepteur et sera utilisé par Zwift.

Sous Dev0 je clique sur Add Simulator… pour ajouter un simulateur de capteur, dans la liste je sélectionne Bike Power Sensor (Power-Only) et valide avec OK.

Bike Power Sensor Simulator ANT+

De nouvelles options apparaissent. Pour savoir immédiatement si la clé est fonctionnelle, cliquer sur TurnOn et vérifier que dans l’onglet ANT Messages des données s’affichent :

Bike Power Sensor Test

Si c’est le cas, c’est gagné, la clé sait émettre des données. Si ce n’est pas le cas, c’est perdu, la clé ne sait pas émettre des données, c’est un simple récepteur qui pourra être utilisé par Zwift.

Sur cet écran, les deux champs qui nous intéressent sont Cadence (rpm) et Instantaneous Power (W). Pour ceux qui seraient fâchés avec l’anglais, le premier permet de choisir la cadence (comme en français, Marcel !) et le second la puissance instantanée. En modifiant les valeurs présentes par défaut, on peut choisir la cadence et la puissance à simuler.
Par exemple ici je vais simuler un cycliste qui pédale à 92 tours par minute (rpm = rotation per minute) pour 235W :

Cadence & Instantaneous Power Simulation

Si le simulateur est déjà en route, c’est automatiquement pris en compte dès que l’on modifie la valeur du champ. Sinon il suffit de le mettre en route en cliquant sur TurnOn en bas.

Voilà, notre simulateur de cadence et de puissance est opérationnel. Plus qu’à aller dans Zwift pour recevoir les données et voir notre avatar se déplacer tout seul !

Mais avant, juste une petit chose. Si les deux clés sont branchées sur le même ordinateur, il convient de libérer celle qui va servir de récepteur pour Zwift. En effet, spécificité du protocole ANT+, un device ne peut être utilisé par plusieurs logiciels en même temps.

Pour cela, sur la clé en question, on fait un clic-droit puis Release. Après quelques secondes la clé devrait disparaître de l’interface de SimulANT+, ce qui veut dire qu’elle est bien libérée et prête à être utilisée par Zwift.

Release device on SimulANT+

Si la clé n’est pas libérée, Zwift sera dans l’incapacité de l’utiliser et affichera ceci :

Zwift Pairing Screen ANT+ issue

Alors que quand tout va bien :

Zwift Pairing Screen ANT+ ok

Ensuite on lance une recherche pour le capteur de puissance puis le capteur de cadence et on sélectionne notre simulateur :

Zwift Pairing Screen Simulators

Plus qu’à valider, lancer une activité et… voilà ! L’avatar se déplace sans que l’on ait besoin de pédaler !

Zwift with power simulator

Et en jouant sur la valeur du champ Instantaneous Power (W), on fait varier la puissance :

Zwift power graph (G)

De la même façon que pour le capteur de puissance, on peut ajouter un simulateur de fréquence cardiaque en cliquant sur Add Simulator… puis en choisissant Heart Rate Sensor. Cette fois c’est le champ Heart Rate (bpm) qu’il faudra configurer pour choisir la FC à transmettre.
Ne pas oublier de le démarrer en cliquant sur TurnOn.

Voilà le résultat :

Zwift with power, cadence and HR simulators

Si la simulation d’un seul capteur fonctionne très bien, dès que l’on en ajoute un second, on commence à avoir des problèmes de conflit entre les profils lancés en parallèle :

SimulANT+ channel collisions

En utilisant un ordinateur avec Zwift et une clé ANT+ pour la réception d’un côté et un autre ordinateur avec SimulANT+ et une clé ANT+ pour l’émission, cela n’a semble-t-il pas eu de réelle conséquence.

Par contre en faisant tout tourner sur un même ordinateur, j’ai rapidement été confronté à des Dropouts assez problématiques

Zwift ANT+ Dropouts

A voir en fonction de vos besoins; sachant que je n’arrive pas à penser à un usage légitime d’un double simulateur de puissance et de fréquence cardiaque. D’ailleurs, à ce propos…

Avertissement

Ce tutoriel est là pour expliquer comment facilement mettre en place un simulateur de puissance pour faire des tests, comme par exemple voir quel est l’ensemble vélo/roues qui est le plus rapide sur un parcours donné, en vue de s’équiper au mieux pour réaliser un performance. Pour cela, je vous recommande de le faire en mode déconnecté (lancer Zwift en ayant son ordinateur connecté à Internet, puis déconnecter Internet une fois dans l’activité) afin de ne pas venir perturber des humains faisant des activités légitimes, mais également pour ne pas risquer d’être détecté comme tricheur par Zwift.

Ce tutoriel n’est pas là pour vous expliquer comment tricher sur ces plateformes. Tricher c’est un truc de victime. Si vous n’avez pas le niveau pour atteindre un objectif (gagner une course), soit vous travaillez pour arriver à ce niveau, soit vous revoyez votre objectif à la baisse. Inutile de faire subir aux autres votre égo fragile. Aucun mérite à remporter une course à laquelle on n’a pas participé.

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Un drame en deux actes

Hier, le 10 décembre en début d’après-midi, le compte @JLMelenchon de Jean-Luc Mélenchon réalisait une belle sortie de route digne des pires vroomers et autres birbes adeptes de #SaccageParis :

Évidemment cela lui a valu un certain nombre de critiques de la part de personnes conscientes de la réalité et des implications. Mais le plus intéressant vient des soutiens que ce tweet lui a apporté :

S’il y avait encore le moindre doute sur le côté dépassé et totalement contradictoire de cet individu détestable (je ne parle pas de Laurence Parisot), au moins ceci a le mérite de mettre les choses au clair.

Par chance, la bio du compte porte la mention JLM ne tweete pas en personne pour se couvrir et pouvoir se rétracter en cas de réception mitigée d’une idée; mais dans le cas présent je doute qu’il en use. Ces propos semblent totalement inscrits dans son idéologie passéiste.

Ce post me servira de référence par la suite, à chaque fois qu’on me demandera mon avis sur Jean-Luc Mélenchon, son programme et le parti qui continue de le soutenir malgré leur incompatibilité flagrante.

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Shaken, not stirred

Pour des raisons que je développerai certainement plus tard, j’ai décidé en cette fin 2021 de laisser un peu de côté les séries pour donne un peu plus de place aux films. Ce qui s’est logiquement vu depuis septembre.

Mais évidemment, je ne pouvais pas simplement regarder des films. Alors j’ai profité de l’actualité et la sortie de No Time to Die (2021) pour me lancer un défi : regarder tous les James Bond dans leur ordre de sortie en salle, en commençant donc par Dr. No (1962).

Cela représente donc 25 films puisque je me suis focalisé sur les films EON. Mes retours détaillés sont disponibles dans JDMAI #70 (octobre 2021) et JDMAI #71 (novembre 2021).

L’objectif étant atteint, c’est l’heure d’un petit bilan.

Jusqu’alors, James Bond, ça me faisait penser à deux choses :

  • La première ce sont les vacances d’été que je passais, enfant, dans la Sud de la France chez ma tante; car son mari possédait l’intégralité des films (en VHS à l’époque) et donc non seulement on en regardait plusieurs chaque année, mais aussi, avec mon cousin, on se mettait naturellement à jouer aux espions en s’inventant différents gadgets.
  • La seconde c’est GoldenEye 007, le jeu sur Nintendo 64 auquel je jouais lorsque j’allais (très régulièrement) dans la salle de jeu d’un ami qui était équipé et avec lequel on se faisait des 1v1.

Si j’ai reconnu certains personnages, certains décors, certaines scènes, ça restait malgré tout flou dans ma mémoire. Et surtout, j’y ai vu des choses bien différentes de ce que j’ai pu voir initialement.

Les premiers films avec Sean Connery c’est limite insoutenable tellement le personnage est un incroyable beauf à chaque seconde, à chaque geste, à chaque regard… Jean Dujardin dans OSS 117 qui cherche à parodier cela est presque trop sobre au final.

Avec les changements d’acteurs et d’époque, cela s’améliore, petit à petit, même s’il faut attendre les années 2000 et Daniel Craig pour qu’on arrive à quelque chose de correct. On Her Majesty’s Secret Service fait figure d’exception mais j’y reviendrai.

Dans mes souvenirs, l’un des points forts de la franchise c’était la présence de nombreux gadgets, fournis par Q; que ce soit via des petits objets ou l’équipement du véhicule de service. Si c’est bien le cas, ça sonne malheureusement faux car les gadgets sont fournis au début et ensuite les actions de Bond font qu’il va, grand hasard, avoir besoin de ces gadgets pour se sortir de situations périlleuses. Un peu comme-ci Q venait du futur et fournissait à Bond les gadgets adaptés en sachant les épreuves qu’il aurait à traverser. Ou alors comme Franck Lepage qui improvise un discours en fonction des éléments de langage qui lui sont fournis… Et pour la voiture, si tout le monde pense Aston Martin quand on dit James Bond, logique puisque marque anglaise, on voit finalement apparaître la forte influence du placement de produit avec l’arrivée de BMW (hérésie, une marque allemande !) pour équiper l’espion dans plusieurs films (essentiellement ceux avec Pierce Brosnan si je ne m’abuse) ce qui semble absurde vis à vis de l’image so british que la franchise semble vouloir donner au personnage principal. Mais bon, après tout, il porte bien une Rolex dans la plupart des films (sauf quelque-fois une Omega).

A ce propos, le plus gros problème que j’ai avec ces films, c’est qu’en plus de ne pas avoir de morale; ici il n’est pas question du bien vs le mal, mais de nous (le MI6) voir moi (James Bond) vs eux; les valeurs qui sont promues sont vraiment pas terribles : le mâle quarantenaire qui porte des costumes de luxe, des montres de luxe, roule en voiture de luxe, boit des cocktails (cf titre) dans des hôtels de luxe et passe son temps à coucher avec des filles d’une vingtaine d’année. Un mode de vie individualiste qui sert surtout des intérêts commerciaux et… c’est tout.

Si cela se ressent moins dans les films les plus récents, les premiers semblent également avoir été réalisés pour promouvoir l’industrie touristique avec l’accent mis sur les destinations paradisiaques que fréquente l’agent secret. Et finalement, la franchise illustre parfaitement le romantisme décrit par Harari et on en vient à se demander si tous ces films ne sont pas que des publicités pour des industries très intéressés.



Romanticism tells us that in order to make the most of our human potential we must have as many different experiences as we can. We must open ourselves to a wide spectrum of emotions; we must sample various kinds of relationships; we must try different cuisines; we must learn to appreciate different styles of music. One of the best ways to do all that is to break free from our daily routine, leave behind our familiar setting, and go travelling in distant lands, where we can ‘experience’ the culture, the smells, the tastes and the norms of other people. We hear again and again the romantic myths about ‘how a new experience opened my eyes and changed my life’. Consumerism tells us that in order to be happy we must consume as many products and services as possible. If we feel that something is missing or not quite right, then we probably need to buy a product (a car, new clothes, organic food) or a service (housekeeping, relationship therapy, yoga classes). Every television commercial is another little legend about how consuming some product or service will make life better. Romanticism, which encourages variety, meshes perfectly with consumerism. Their marriage has given birth to the infinite ‘market of experiences’, on which the modern tourism industry is founded.
[Yuval Noah Harari – Sapiens: A Brief History of Humankind]

Un autre fait marquant de la franchise, est la ressemblance flagrante entre les méchants (villain) de chaque film et un personnage très (trop) populaire aujourd’hui. Il doit une partie de sa fortune aux diamants, comme Blofeld dans Diamonds are Forever ou encore le Colonel Moon dans Die Another Day. Il a fait fortune dans les technologies et cherche à conquérir l’espace, comme Hugo Drax dans Moonraker. Il cherche à réinventer le monorail que l’on croise dans toutes les bases secrètes des méchants… Et je pourrai continuer longtemps mais ce serait lui donner une importance que je ne souhaite pas.

Une des particularité de ces films, c’est aussi le gros travail effectué sur le générique. Qui lui vaut généralement d’avoir une chanson écrite spécifiquement, et dont la sélection de l’interprète est à chaque fois un évènement, au même titre que celle de la Bond Girl. Et visuellement c’est très recherché également. Mais je n’ai jamais réussi à accrocher. Que ce soit les anciens où l’accent était mis sur les corps quasi-dénudés de femmes, ou les plus récents où l’on s’amuse avec la forme des objets associés à l’intrigue et qui fournit des indices. Ouais, non, c’est chiant en fait.

Dans les points positifs, je retiendrai l’attachement du personnage au train. Si dans les premiers films ça pouvait sembler logique de le voir voyager en train couchette à travers l’Europe, aujourd’hui c’est plus compliqué. Et pourtant, on le voit régulièrement prendre le train, toujours en Europe mais également parfois en Asie ou en Afrique. Car dans quel autre moyen de transport peut-on dîner à une table, dormir dans un lit et… se battre avec une certaine aisance ?

Petite anecdote personnelle à propos des films, qui commencent tous par la gun barrel sequence. Ce n’est que très tardivement, avec Casino Royale où l’on voit l’effet de rotation des stries, que j’ai compris de quoi il s’agissait réellement. Car jusqu’alors j’y avais toujours vu une sorte de tête de créature étrange dont je ne comprenais absolument pas le sens.

L’image originale
Ce que je voyais

Pour finir, je dirai que c’était une expérience intéressante qui m’a permis de me rafraîchir la mémoire et de pouvoir me faire un réel avis sur une franchise très populaire chez toutes les générations. Non seulement j’ai pu voir que finalement c’était vraiment pas si terrible, mais surtout qu’après avoir beaucoup progressé, elle repart dans le mauvais sens; en particulier avec le dernier, No Time to Die, qui s’avère être une véritable catastrophe tant il se détache de l’esprit de la série et qu’il est mauvais en tant que simple film.

Je ne vais pas me lancer dans un classement, tâche trop complexe et sans intérêt, mais si je devais n’en retenir qu’un (en fait trois), ce serait (dans l’ordre de sortie) :

  • On Her Majesty’s Secret Service (1969) : Seul film avec George Lazenby, le plus réaliste et humain, avec en bonus cet aspect amateur dans les cascades et les effets spéciaux qui s’avère plaisant.
  • The Living Daylights (1987) : L’esprit Bond le plus abouti avec l’intrigue, les personnages, l’ambiance…
  • Quantum of Solace (2008) : Le Bond moderne le plus réussi, une bonne intrigue, de l’action au top appuyée sur des effets spéciaux maîtrisés, un vrai divertissement plaisant.

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JDMAI #71

Dune : C’est un grand oui. Au delà de mes espérances. Le genre de blockbuster maîtrisé, qui arrive à construire l’histoire calmement mais avec suffisamment de détails pour que ça soit intéressant. Visuellement c’est magnifique, la bande son est géniale. Le seul point noir c’est Timothée Chalamet et sa tête de sale fils de bourge; mais le reste est suffisamment intense pour réussir à en faire abstraction…

Diamonds Are Forever : Intrigue complètement bordélique qui manque fortement de cohérence. Sean Connery a pris un sacré coup de vieux mais reste toujours aussi beauf. Vraiment pas terrible au final.

Les Routes de la Soie: L’histoire du cœur du monde – Peter Frankopan : Livre lu en audiobook. Extrêmement intéressant. La trame de base qui consiste à suivre l’évolution d’une région au cours de plusieurs millénaires pour expliquer son impact sur l’état du monde fonctionne parfaitement. Dans l’histoire habituelle qu’on nous raconte, à l’école, dans la majorité des livres, films… manquait toujours à mes yeux d’une explication : pourquoi l’Occident a si bien réussi par rapport au reste alors qu’intellectuellement il y a eu mieux, climatiquement il y a mieux, et en terme de ressources naturelles il y a largement mieux ? La réponse donnée : la violence institutionnalisée, peut paraître simple mais permet d’expliquer tellement de choses. Et encore plus aujourd’hui. Les huit mille milliards de dollars dépensés dans les guerres par les USA depuis le 11/09/2001 en sont une parfaite illustration. Plus généralement, comme ce qui est raconté est vraiment différent de d’habitude, on passe d’un point de vue extrêmement favorable à l’Occident à quelque chose de plus réaliste (ou à charge ?); et cela semble déranger logiquement un nombre non négligeable de lecteurs. Probablement que l’auteur a fait des erreurs, probablement qu’il se focalise un peu trop à mettre en avant les travers de l’Occident. Mais pour quiconque a été biberonné aux mêmes fables à trous depuis la naissance et qui a toujours trouvé cela suspect, c’est rafraîchissant et éclairant.

Killjoys (Saison 3) : J’avais oublié à quel point cette série est géniale ! Un délicieux mélange entre SG-1 pour la SF un peu nawak, Battlestar Galactica pour la qualité de l’image, Eureka pour le côté bienveillant, et IASIP pour le côté absurde. Et il me manque un exemple pour la qualité de la bande originale. Top; vivement la suite !

Hullen Soldier: Oh, no, watch out! He has a pepper grinder! What next? You toss our salad?
Turin: I don’t think that means quite what you think it means, ’cause this little baby means, « Kiss your ass goodbye! »
[Killjoys – 3×10]

Live and Let Die : Changement d’acteur pour incarner James, mais il est clairement trop mou le Roger Moore (lol ?). L’intrigue est encore très bordélique même si il y a pas mal de choses intéressantes. Clairement mitigé.

Jimmy O. Yang: Good Deal : Le fait que ça tourne uniquement sur les origines de Jimmy et donc se résume à du stand-up qui représente est le côté négatif du spectacle. En dehors de ça c’est très drôle et c’est plaisant de le voir plus authentique que dans le rôle qui l’a fait connaître.

The Man with the Golden Gun : Toujours un peu de mal avec Roger Moore mais sinon le film en lui même est top. L’intrigue tient la route, les personnages sont intéressants, c’est (vraiment) drôle et tristement vrai puisqu’il est question, en 1974 donc, de l’avenir énergétique du Royaume-Uni face à l’épuisement des réserves de pétrole…

The Spy Who Loved Me : Oui ! L’intrigue, les décors, les personnages, et la relation entre Bond et le Major Anya Amasova; top !

Accused (Saison 1) : Le genre de série dont les anglais ont le secret, ça paraît simple car très réaliste mais ça retourne la tête tant l’intrigue est maîtrisée.

Moonraker : Oh que c’est mauvais ! On prend les mêmes idées que les films précédents mais à la place on va dans l’espace. Incroyable, non ? Visiblement réalisé pour surfer sur une vague de tendance spatiale à l’époque; mais sans aucun talent sur le visuel et les effets spéciaux. Une production beaucoup trop orientée sur l’aspect commercial, avec des placements produits grossiers (7 Up, Marlboro…). Dommage car la scène d’introduction en elle-même est absolument incroyable, surtout pour l’époque.

For Your Eyes Only : Jusqu’à présent on est sur un format d’environ 125mn par film et ici, clairement, ils ont vraiment eu du mal à tenir la longueur. C’est rempli de scènes interminables sans aucun intérêt. Concernant l’histoire, elle est totalement perdue de vue pendant au moins une heure avec des délires qui n’ont rien à voir. Globalement pas terrible. Et puis voir un Roger Moore de 54 ans fricoter avec des jeunes femmes de 23 (Lynn-Holly Johnson) et 24 ans (Carole Bouquet), soit à peine plus vieilles que sa fille de 18 ans à l’époque), c’est clairement malaisant.

Octopussy : Cette fois c’est le contraire de Moonraker, l’intro est mauvaise, mais le reste est plutôt très correct. C’est suffisamment rythmé, ça suit son cours, c’est drôle… Rien d’exceptionnel, simplement correct.

A Young Doctor’s Notebook & Other Stories (Saison 1) : D’un côté, il y a des trucs intéressants, l’ambiance, l’esthétique, l’humour… mais de l’autre il ne se passe quand même pas grand chose et c’est assez compliqué de voir où ils veulent en venir. Cela dit, quatre épisodes de 25mn, ça passe vite.

Plus beau que moi, tu meurs : Regardé suite à une mauvaise recommandation sur Twitter, je… ne comprends simplement pas comment certains peuvent y trouver un quelconque intérêt. C’est parfois amusant et majoritairement affligeant. Symbole d’une autre époque, mais à l’image des comédies françaises qui déboulent à la pelle chaque année aujourd’hui encore.

The Last of the Mohicans : Propre. Le genre de production de qualité typique des années 90. Un vrai plaisir.

Un singe en hiver : D’un côté, la simplicité et l’humanité de l’histoire et des personnages est une réussite. De l’autre, j’ai détesté 90% des interventions de Gabin. Son physique, son jeu et sa diction ne correspondent absolument pas à ses répliques. L’impression de voir un collégien réciter des extraits d’une pièce de théâtre. Son jeu est bon, les répliques excellentes, mais les deux ne s’accordent pas ensemble. Ça sonne horriblement faux.

Master and Commander: The Far Side of the World : Du bien bel ouvrage.

The Imitation Game : Si on met de côté les clichés sur les génies et les autistes, c’est ma foi intéressant et fort bien mis en scène.

Nightcrawler : Propre, net. Les différents thèmes abordés (les médias, l’avidité, le capitalisme, la morale…) le sont avec subtilité, le tout avec une photographie superbe. Difficile de ne pas penser à Drive et sa bande son unique.

The Grand Budapest Hotel : Superbe.

The Shining : Un travail de qualité, sans le moindre doute. Mais ce genre de délire ce n’est vraiment pas ma tasse de thé.

Blade Runner : Esthétiquement et techniquement c’est incroyable, surtout pour l’époque. Probablement ce qui se fait de mieux car sans l’aide d’ordinateurs. Mais l’intrigue n’est quand même pas dingue, que ce soit par l’univers ou simplement ce qu’il se passe. Peut-être parce que depuis on a fait mieux (je pense en particulier à Äkta människor) ? D’autant plus qu’il semblerait que selon la version (originale, director’s cut, final cut…) d’importants changements apparaissent; et même si j’ai vu la dernière, il semblerait que ce que j’en ai compris est en réalité couvert dans la director’s cut… Ce qui m’aura le plus marqué est peut-être le texte d’introduction, qui est non sans rappeler une certaine notion de prélèvement (plutôt que tuer) chère à nos premiers écologistes de France.

Special police squads – BLADE RUNNER UNITS – had orders to shoot to kill […] any trespassing Replicant.
This was not called execution.
It was called retirement.
[Blade Runner Introduction]

Parasite : Totalement conquis, du vrai cinéma de qualité à tous les niveaux. Un petit regret concernant les deux dernières minutes cependant, qui gâchent un peu le tableau.

Limitless : Distrayant !

A Young Doctor’s Notebook & Other Stories (Saison 2) : Une première moitié complètement hilarante, une seconde bien plus sombre.

The Colonel : Oh, you wouldn’t believe what we’ve had to endure. The last two weeks we’ve been to hell and back.
The Feldsher : Well you made it in a remarkably good time!
The Colonel : …
The Feldsher : Oh, right. You didn’t mean the town of Hellenbach in Bavaria?
[A Young Doctor’s Notebook & Other Stories – 2×02]

A View to a Kill : Pas mal. Dommage que le plan machiavélique soit totalement absurde car le reste était plaisant. Et ce vilain interprété par Christopher Walken rappelle horriblement un certain vendeur de voitures électriques et voyages dans l’espace… Mention spéciale à la musique du générique par Duran Duran.

The Living Daylights : Un nouveau Bond, une nouvelle Moneypenny, une Bond Girl au top, une intrigue qui tient la route… Bien, bien, bien.

Licence to Kill : Pas mal mais un peu longuet tout de même…

GoldenEye : Les frissons en retrouvant les lieux et les bruits auxquels j’étais habitué en jouant à GoldenEye 007 sur Nintendo 64. On note rapidement de grosses évolutions sur la trame globale de la série, en particulier avec l’arrivée de Judi Dench en M qui met les pieds dans le plat en qualifiant Bond de vieux croûton machiste, Moneypenny qui parle de harcèlement sexuel… Clairement il est loin le temps de Sean Connery en gros beauf, et c’est tant mieux. Pour autant Brosnan avec ses regards charmeurs stupides, c’est compliqué. Le film en lui même est vraiment pas mal, même si encore une fois, un peu long. C’est dommage de vouloir rester sur les 130 minutes quand visiblement le contenu n’est pas là.

Tomorrow Never Dies : Vraiment pas mal du tout; c’est bien construit, carré, frais et en plus ça tient en 120 minutes, bien ! Et même si ça date de 1997, c’est horriblement d’actualité, surtout en France.

Avatar : J’imagine qu’au moment de sa sortie, quand la 3D faisait son arrivée sur le marché, ça a du être une sacré expérience pour ceux qui l’ont vu dans ces conditions. Mais aujourd’hui, en 2D, c’est vraiment pas terrible. L’histoire est affreusement classique, l’univers est vraiment fade (l’abus de couleurs flashy ne compense pas, au contraire) et c’est finalement beaucoup trop long pour raconter ce qu’on a déjà vu cent fois. Et ça manque un peu de subtilité dans la manière de vouloir faire passer des messages.

Mon oncle d’Amérique : Pas du tout ce à quoi je m’attendais, résultat je n’étais psychologiquement pas prêt à voir ce type de création et suis passé, au bas mot, à côté de 90% de ce qui y est proposé. Malgré tout j’ai pu réaliser son importance. Je vais m’y replonger, bien concentré cette fois, prochainement. C’est une nécessité.

Cheers (Saison 7) : Ça va, ça s’passe.

The World Is Not Enough : L’intrigue est vraiment pas terrible, l’action… passable et les dialogues mauvais voire complètement gênants.

Bond : Always wanted to have Christmas in Turkey.
[…]
Bond : I thought Christmas only comes once a year.
[James Bond, in Turkey, talking to Dr. Christmas Jones – The World Is Not Enough]

Die Another Day : Nous voilà arrivés au 21ème siècle ! Si je l’avais déjà vu, je ne sais plus si c’était au cinéma ou sur plus petit écran. Alors que l’on garde le même acteur, on sent malgré tout un renouveau et des choses qui malheureusement ne changent pas. L’intrigue tient plutôt bien la route (même sur la glace) et tout est bien mieux réalisé que précédemment (sauf quelques effets spéciaux qui pèchent encore un peu).

Casino Royale : Vu à sa sortie au cinéma, je me souviens même avec qui j’y étais allé. A l’époque, il y avait eu des reproches vis à vis du physique de Daniel Craig, bien trop musculeux par rapport à ses prédécesseurs et à l’image passe-partout qu’est censé avoir Bond. Et c’est effectivement assez perturbant, même si à l’image de l’époque des extrêmes. Cela se voit également dans sa façon très particulière de courir. En dehors de ce détail, c’est de loin la meilleure interprétation de 007. Certes il a ce côté séducteur, mais il n’en surjoue pas jusqu’à ressembler à un prédateur sexuel. Il paraît beaucoup plus joyeux et vivant. Le film est très propre, pas de bagarres ridicules ou de cascades mal finies, l’histoire est bien menée, avec de nombreux rebondissements qui ne paraissent pas tirés par les cheveux. Bien bien.

Louie (Saison 1) : Pas mal, pas mal.

Quantum of Solace : Oui ! Moins ça ressemble aux anciens films, plus j’apprécie. Beaucoup moins de délires de gentleman, beaucoup plus d’action réellement physique, c’est oui ! L’intrigue est un peu brouillonne, mais ça passe très bien.

Skyfall : Déjà vu, mais je ne me souvenais pas avoir noté ce caractère intéressant de l’évolution technologique dans l’espionnage, qui est probablement le seul vrai sujet pertinent du film, car à côté l’histoire est complètement absurde. Heureusement que l’image et l’action sauvent les meubles.

Spectre : Que c’est mauvais… L’intrigue est vraiment mauvaise, avec cet espèce de délire de faire le préquel des premiers films, et la faiblesse scénaristique qui est obligée d’utiliser de grosses ficelles pour tenir via le classique : Je ne tue pas directement un ennemi, ne m’assure pas de sa mort alors que j’avais parcouru la planète pour ça et, oh, surprise, il n’était pas mort et réapparait quelques minutes pour tard pour se venger, ça alors ! Et ce qui marchait bien avec Daniel Craig, à savoir les scènes d’action, même là c’est raté car ça a perdu de son élégance, on est dans la surenchère constante façon The Expendables. J’essaie de trouver un point positif mais non, vraiment, rien.

No Time to Die : Au contraire, j’aurai pu mourir cent fois tellement c’est long et mauvais. Interminable, pour la première fois on se retrouve devant un drama plus qu’un film d’action/espionnage et ça sonne faux. Comme sur le chapitre précédent, l’action est décevante. L’histoire est totalement ridicule, dénote complètement de la logique habituelle. L’utilisation à outrance de la technologie de façon absurde… Non, non et non !

Willy Wonka & the Chocolate Factory : Film pour enfants sans aucun doute, c’est moins niais que ce à quoi je m’attendais et il y a quelques notions morales intéressantes qui sont abordées. Dommage que ça reste une énorme pub pour le diabète et l’obésité; et pour les quelques scènes façon comédie musicale qui n’étaient probablement pas nécessaires.

Charlie and the Chocolate Factory : Pour pouvoir comparer plus facilement les deux adaptations, je m’étais dis qu’enchaîner la première et la seconde serait la meilleure façon de procéder. Effectivement, ça fonctionne, et le verdict est sans appel : la version Tim Burton est une énorme déception ! Elle est apparemment plus fidèle au livre mais ça ne suffit pas, au contraire. Les personnages déjà, le Willy Wonka est ici beaucoup trop bizarre, il a plus des airs de méchant qu’autre chose; tandis que les enfants ne sont pas du tout crédibles, tout aussi surjoués que leurs parents; et les Oompa Loompa ont perdu tout leur charme et là encore sont devenus effrayants. Les chansons fonctionnent beaucoup moins bien et de nombreuses scènes, inutiles, en dehors de la chocolaterie viennent rallonger l’ensemble sans raison. Contrairement à la première adaptation qui faisait dans la subtilité, ici la morale est totalement forcément, en insultant presque les mauvais personnages là où leur comportement et leurs actions se suffisaient pour les ridiculiser. Et sur l’ensemble, il y a nettement moins d’humour; les nombreuses subtilités de scènes et de dialogues ont laissé place à quelques répliques grossières. Finalement, cette version est beaucoup trop artificielle, tant par ses personnages, ses décors que par l’utilisation outrancière d’images de synthèse. Alors que la première est authentique ce qui lui procure un charme bien plus important. Je vous ai parlé de ma théorie des stries sur l’armature de la cheminée pour tenter de faire disparaître les câbles ?

Brokeback Mountain : Sans mauvais jeu de mot, je n’ai jamais réussi à rentrer dedans. Les dialogues, les intonations, les mouvements, la narration hachée… Impossible.

Ni juge, ni soumise : Incroyable ! Je suis passé par quasiment toutes les émotions possibles, avec des renversements de situation permanents. Difficile à décrire, même si le sous-titre « It’s not cinema, it’s worse » fait relativement bien le taf. Expérience intéressante après sa visualisation; je suis allé jeter un œil aux critiques et nombre de petits malins ont accusé les réalisateurs de racisme car la majorité (en fait, la totalité) des prévenus (ou un terme dans le genre) sont vraisemblablement issus de l’immigration. Alors que finalement, avoir noté cette particularité commune à ces individus, ça en dit beaucoup sur la personne qui l’a notée. Se prétendre tolérant et bien différencier les individus en fonction de leur origine, n’est-ce pas contradictoire ?

#Playlist

AREA21 – Time Machine : Ça marche plutôt bien. Bien mieux qu’une certaine La Quête sur le même sujet…