~

Traîtresse de vieillesse

La semaine dernière, Renaud sortait une nouvelle chanson sobrement (!) intitulée Corona song.

J’ai tout d’abord cru à une blague, puis j’ai ressenti de la consternation avant une grande tristesse.

Pour citer un auteur plus jeune mais tout aussi talentueux Où sont passées les stars de ma jeunesse ? Morts ou devenus des parodies d’eux-mêmes.

Rien que le titre, avez zéro originalité, était déjà annonciateur du désastre. Et le refrain Coronavirus, connard de virus, soit le combo rime/jeu de mot le plus éclaté au sol de cette année vient faire s’envoler tout doute.
Mais ce n’est pas tout.

Si on s’attarde un peu plus sur les paroles, on a :

  • Une tentative de défense des petites gens (du vrai Renaud) Les caissières d’l’Intermarché. En ont ras-le-bol et j’les comprend. Elles sont masquées, toute la journée. Quant à leur salaire, parlons-en. On voit rapidement l’idée. Ça dénonce. Par contre pourquoi Intermarché et pas supermarché; puisque c’est pour la rime avec journée ?
  • Une volonté de garder son esprit rebelle en choisissant la (fausse) dissidence quand il prend la défense de Didier Raoult Quand j’pense au brave Docteur Raoult. Conchié par des confrères jaloux.
  • En contradiction avec Va donc salaud d’virus enfin. Chez nos amis américains. Là-bas ils ont une autre maladie. C’est Donald Trump et sa connerie. Puisque Trump a lui aussi chanté les louanges des méthodes de Didier Raoult.
  • Un autre jeu de mot pas drôle et sans originalité Moi j’m’en fous j’suis immunisé. J’ai des anticorps par milliers. J’ai aussi des anti-cons. Faut dire qu’en France ils sont légion.
  • Une attaque raciste T’as débarqué un jour de Chine. Retourne-y qu’on t’y confine. Dans c’pays où on bouffe du chien. Des chauve-souris, du pangolin.

Pour ce qui est du clip ce n’est guère mieux.
Avec le célèbre bandana rouge utilisé comme masque de protection mais mal porté la majorité du temps puisqu’il ne couvre pas le nez.
Une scène complètement absurde où on le voit brandir un vieux fusil.
Et plus généralement les plans où il est dans les bois avec quelques individus dans son style, entourés de vieux engins agricoles l’ensemble donne vraiment une impression de redneck.
Là encore en contradiction avec ses propos sur Trump puisque ce genre d’individus fait partie de son électorat.

Bref, l’absence d’originalité et le fait que tout ça ne ressemble pas du tout à ce qu’était Renaud est dur à voir quand on a tant d’estime pour son travail passé.

~

JDMAI #54

The Wire (Saison 2) : Que ça passe vite ! J’avais en mémoire une histoire très complexe mêlant une quantité impressionnante de personnages (c’est le cas) et finalement une fois que toutes les pièces sont en place, c’est déjà l’avant-dernier épisode. Ça aurait pu durer cinquante, cent épisodes, je prenais immédiatement !

Dunkirk (2017) : Visuellement impeccable. Le choix de ne jamais (ou presque) montrer l’ennemi sous forme humaine est bien vu. La narration un peu chaotique est raccord avec l’histoire. Pour autant, il manque un petit quelque-chose pour rendre le film totalement marquant. Et avoir mis de grands noms au casting n’était vraiment pas indispensable.

The Wire (Saison 3) : En cette période particulière, la saison résonne différemment et on réalise un peu plus à quel point l’écriture est d’une incroyable justesse.

Marcella (Saison 3) : Wow ! La première moitié de l’épisode initial est un bordel incompréhensible jusqu’à ce que l’on ait enfin droit à des explications. La suite est un pur plaisir, avec un mélange d’accents tirés au couteau, de cassosseries délicieuses, d’intrigues rocambolesques et de psychoses gênantes. Avant de terminer sur un final grandiose et complètement délirant, d’un niveau supérieur à ce qu’on pouvait attendre. Tout cela avec une fluidité relativement étonnante. C’est vraiment pas fait pour tout le monde, il suffit de voir les critiques, mais si on apprécie le genre c’est top.

The Wire (Saison 4) : De loin la saison qui prend le plus le spectateur par les sentiments. Que ce soit la joie ou la tristesse. Un régal.

Balle Perdue (2020) : Ça casse peut-être quatre murs de béton, mais pas trois pattes à un canard… Écriture très simpliste et bancale. Mais puisque c’est un film d’action, n’y prêtons pas attention. C’est plus un délire entre potes, et le plaisir qu’ils ont pris à tourner le film ressort assez clairement ce qui permet de passer un bon moment.

Brooklyn 99 (Saison 4) : Rigolo.

The Wire (Saison 5) : Et voilà, c’est (déjà) fini. Encore une saison bien différente des précédentes, avec une intrigue incroyable et de grosses évolutions de personnages. Le dernier épisode est un cran au dessus encore. Comme-ci cela était possible. Enchaîner les saisons était nécessaire car cela permet de réaliser à quel point elles réalisent un ensemble tout à fait cohérent, avec les dernières minutes qui rebouclent à la perfection les premières minutes. Une invitation à regarder de nouveau ce chef d’œuvre. Et quelle galerie de personnages. Impossible d’en choisir un.

Zoey’s Extraordinary Playlist (Saison 1, Épisode 1) : Après The Wire, je voulais calmer le jeu en passant à quelque chose de plus léger et ceci semblait tout à fait adapté. Finalement c’était peut-être trop léger. Le surjeu permanent, les dialogues totalement creux, les clichés constants, l’incohérence omniprésente… Et le pire c’est que j’espérais découvrir quelques perles musicales, comme avec High Fidelity, mais non, ce ne sont que des classiques archi-connus. Suivant.

Parlement (Saison 1) : Excellente surprise. Je m’attendais à un truc niais/bien-pensant visant à donner une belle image de l’Europe. La réalité est tout autre. C’est une critique comique documentée, bien écrite et vraiment très drôle de l’institution et de ses membres. En plus c’est disponible en libre accès sur le site de France TV, alors aucune raison de se priver.

Dark (Saison 3) : Deux solutions. Soit la saison est extrêmement pauvre mais les scénaristes se sont employés à complexifier à l’extrême la narration afin de focaliser l’attention du spectateur sur celle-ci, l’empêchant de réaliser la supercherie façon bonneteau, tout en offrant une explication finale sur un plateau d’argent pour flatter son intellect : bravo, tu as réussi à démêler ce sac de nœuds, tu dois être très intelligent ! Soit je ne suis tout simplement pas client de ce genre de production, ou trop con pour comprendre; le problème c’est moi. Dur de choisir… Une chose est sûre, Dark est vendue comme une série de science-fiction mais c’est faux. C’est au mieux une série fantastique. L’embrouille vient peut-être de là. L’histoire n’a rien de rationnelle. Il ne suffit pas de parler de voyage dans le temps et de balancer quelques théories scientifiques pour être de la SF. Non. En s’affranchissant de tout cadre et de toute contrainte au fur et à mesure de ce qui arrange les auteurs, Dark n’est au final qu’une série sentimentale fantastique. C’est à dire une perte de temps pour ceux qui, comme moi, pensaient être devant une pépite SF suite à la première saison. Heureusement c’est terminé.

Curb Your Enthusiasm (Saison 9) : J’avais oublié à quel point c’était si particulier et si drôle. Dévoré les 10 épisodes.

#Playlist

Hoshi – SQY : Right in the feels. Rarement été autant pris par une chanson nostalgique. Boule au ventre à chaque écoute. Le reste de l’album est tout aussi juste.