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Médiapart, le malaise

Comme nombre de français, j’ai à plusieurs reprises suivi avec intérêt les différentes révélations faites par Médiapart au cours des années, et j’ai toujours admiré le travail qu’ils faisaient, car pour moi c’était plus ou moins l’image que j’avais du journalisme. A tel point que fût une époque où je m’étais abonné, avant tout pour apporter mon soutient financier à la cause.

Après quelques mois, je réalisais qu’à part la première semaine, je n’avais jamais lu le moindre article, et décidais donc de clore mon abonnement.

Depuis, je reçois régulièrement des mails m’invitant à profiter de diverses offres ou simplement m’informer des grands évènements de la vie du journal. C’est ainsi que ce soir, j’ai reçu ce mail :

ML_Mediapart_Antidote_FN

Ouvertement de gauche et pas frontiste pour un sous, j’aurai pu tomber en admiration devant un tel menu.

Malheureusement, je suis avant tout démocrate, et voir les termes « antidote » et « lutte contre » dans le programme d’un débat, cela me met véritablement mal à l’aise, surtout lorsqu’il s’agit de parler d’un parti politique qui semble légitime d’après les résultats qu’il fait. De plus, parler de débat lorsque les invités ne sont que d’un camp ou des experts de l’autre, bonjour l’opposition d’idées.

Sur son site, Médiapart se présente de la sorte :

Mediapart est un journal d’information numérique, indépendant et participatif. Il est né de la volonté de quatre journalistes: François Bonnet, Gérard Desportes, Laurent Mauduit et Edwy Plenel. Les deux autres fondateurs sont Marie-Hélène Smiéjan et Godefroy Beauvallet.
[Qui sommes nous ? sur Mediapart.fr]

Rien qui laisse entendre que Mediapart est un journal de gauchistes adeptes de l’autosatisfaction collective…

 

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Famille tuyau de casserole

« Famille tuyau de poêle » est une expression de la culture populaire péjorative issue à l’origine de la pièce de théâtre de Jacques Prévert intitulée du même nom (1933), relatant les péripéties d’une famille bourgeoise dépravée (pratiquant l’inceste, entre autres), mais se prétendant hypocritement très vertueuse.

[…]

Le terme « tuyau de poêle » […] s’appuie […] sur une analogie plus concrète, en effet les tuyaux de poêle s’assemblent en s’emmanchant les uns dans les autres. Une « famille tuyau de poêle » désigne donc dans sa première acception une famille dont les membres ont tous des rapports sexuels entre eux.
Aujourd’hui […], le sens de l’expression a sensiblement évolué, sa connotation sexuelle s’est fortement estompée, s’appliquant davantage aux familles nombreuses et peu cultivées issues de milieux défavorisés ou populaires, voire parfois plus simplement aux familles de « beaufs ».
[Famille tuyaux de poêle sur Wikipedia.org]

La seule personne ayant jamais utilisé cette expression dans mon entourage est ma mère. Je me souviens parfaitement la première fois où elle l’employa; j’étais alors très jeune et cela m’avait beaucoup amusé, même si je ne voyais absolument pas le rapport.

Plus tard, j’avais essayé de la réutiliser, mais ayant toujours eu du mal à savoir qui était la casserole et qui était la poêle, je lâchais : « oh, encore une famille tuyau de casserole ! »; ce qui cette fois n’avait pas manqué de faire rire ma génitrice.

L’expression est alors restée entre nous : « famille tuyau de casserole ».

C’est hier, dans le rayon cuisine de mon Carrefour, que j’y ai repensé et qu’en rentrant je suis allé chercher son origine sur le Web.

Aujourd’hui par contre, il est vrai qu’au delà de « beaufs », c’est surtout « cassos » qui est utilisé. Mais cela fera, ou non, l’objet d’un autre article.

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Kobo, six mois plus tard

Je ne sais plus exactement de quand date le premier article que j’ai lu et qui abordait le sujet des écrans à encre électronique, mais depuis ce jour, cette technologie a toujours eu mon attention.

Ainsi, quand est enfin sorti le premier modèle de liseuse grand public à un prix abordable (la Kindle V2 en Novembre 2009) j’ai tout de suite été tenté.

Et puis, voyant son tarif (150€ il me semble), celui des eBooks (quelques centimes de moins de la version papier), la pauvreté du catalogue, et aussi le fait que ma moyenne de lecture se stabilisait à un livre par an, je me résonnais et reportais l’achat à plus tard.
Mais régulièrement, l’envie me reprenait; je ne compte plus les fois où j’ai mis une Kindle (les versions variant au fil des années) dans mon panier Amazon.

kobo_glo_black

 C’est alors qu’en Avril dernier, après avoir attrapé un mal de tête en lisant sur mon iPhone plusieurs aventures du célèbre détective à la pipe lors d’un voyage en train, et profitant d’une occasion particulière, je faisais un crochet par la Fnac la plus proche et repartait avec une Kobo Glo black.

Six mois plus tard, je dois dire que je ne regrette en rien mon achat. J’ai commencé à un rythme assez élevé d’un peu plus d’un livre par semaine, puis me suis calmé pour me stabiliser à un livre par mois. Ce qui multiplie déjà par douze le précédent.

Du retard rattrapé, de très heureuses découvertes… La liseuse me permet de relire, pour le meilleur et pour le meilleur. En l’ayant en permanence sur moi, je peux ainsi facilement me lire un chapitre lorsque j’ai quelques minutes à tuer. Et quand je pars pour plusieurs jours, pas besoin de trimbaler plusieurs livres : ils sont tous dans ma carte micro-SD. Un vrai bonheur.
Enfin, à l’occasion d’une mission qui m’obligeait à passer au moins deux heures dans les transports quotidiennement, j’ai pu saisir tout l’attrait de la chose, et également me sentir membre d’une communauté en échangeant quelques sourires avec d’autres e-lecteurs.

Si je devais conclure sur un point noir, ce serait les librairies numérique : Amazon, Kobo (avec la Fnac)… qui vendent à prix d’or des eBooks DRM-isés (verrouillés) et dont les formats ne sont pas forcément compatibles avec les différents appareils.
Fort heureusement, cela m’a poussé à chercher des alternatives, et j’ai pu découvrir de petites librairies indépendantes qui proposent leur propre catalogue à des prix plus que corrects, dans des formats ouverts et ainsi faire connaissance avec l’oeuvre d’auteurs jusque là inconnus.
Et en ce qui concerne les œuvres plus mainstream, l’offre illégale est plus que bien fournie par une communauté de passionnés.

Pour ceux qui, comme moi, se poseraient la question de l’origine du nom Kobo, voici l’explication en deux mots.

P.S. : Suite à mon retour sérieux dans la lecture, j’ai décidé de créer une nouvelle page sur laquelle je mettrai des citations de livres qui m’auront interpellé.

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News is bad for you

In the past few decades, the fortunate among us have recognised the hazards of living with an overabundance of food (obesity, diabetes) and have started to change our diets. But most of us do not yet understand that news is to the mind what sugar is to the body. News is easy to digest. The media feeds us small bites of trivial matter, tidbits that don’t really concern our lives and don’t require thinking. That’s why we experience almost no saturation. Unlike reading books and long magazine articles (which require thinking), we can swallow limitless quantities of news flashes, which are bright-coloured candies for the mind. Today, we have reached the same point in relation to information that we faced 20 years ago in regard to food. We are beginning to recognise how toxic news can be.
[News is bad for you – and giving up reading it will make you happier sur TheGuardian.com]

En Avril dernier, au hasard d’un lien diffusé sur Twitter, je tombais sur cet article.

Ce n’était pas la première fois que j’entendais ce raisonnement : arrêter de se gaver d’actualités serait bon pour la santé mentale.

A cette époque, je me réveillais et m’endormais avec BFMTV, je profitais du moindre temps mort hors de chez moi pour lancer l’application LeMonde sur mon iPhone, et au travail, j’avais toujours un onglet ouvert sur la page En Continu de LeMonde.fr et un autre sur Twitter.

Autant dire que question gavage d’actualités, j’étais plutôt bien placé.

Je décidais donc de tester le sevrage.

Terminée la télé allumée sur BFMTV, bonjour Arte (sauf pendant le J.T.);  terminée l’application LeMonde, bonjour La Belote; terminés les onglets LeMonde.fr et Twitter. Tout ça, du jour au lendemain.

Étrangement, aucun manque. Et je dois dire que sur la durée, c’est effectivement reposant.

Ne plus avoir à subir les combats d’infirmes entre politiques, les faits divers qui font la une pendant quelques jours, et surtout la stupidité humaine à grande échelle, ça permet de se cacher la triste vérité concernant le monde dans lequel on vit, et du coup éviter la déprime, réellement.

Et c’est avec bonheur que je répond « pas au courant, désolé », lorsque l’on m’interroge sur une actualité.

Aujourd’hui, il m’arrive de consulter de temps en temps les sites de journaux de proximité (La Voix du Nord et Le Courrier Picard), mais c’est tout. Si je lis un article sur un autre journal, c’est parce que quelqu’un m’aura envoyé le lien, avec un commentaire me donnant envie de lire le dit article. De moi même, je ne vais plus sur ce genre de sites.

Bien entendu, je continue à suivre l’actualité de domaines pour lesquels j’ai un intérêt particulier (comme la High-Tech); mais tout ce qui est généraliste ne fait plus partie de mon répertoire.

Et je (le) vis très bien, mieux même.