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Le Free(k) c’est chic

Le magazine Capital de novembre consacre un important dossier à Free intitulé « Free sa méthode commando contre Orange, Bouygues, SFR et les autres… » dans lequel plusieurs informations sont dévoilées.
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Chose plus étonnante, en interne, le fondateur de Free n’exclut pas, de racheter un de ses concurrents SFR ou Numéricâble. Mais la plus belle prise serait Bouygues Télécom, dont le patron a été le plus farouche opposant à Free Mobile.
[Free va s’attaquer aux cartes prépayées et n’exclut pas de racheter SFR ou Bouygues sur UniversFreebox.com]

On commence la semaine avec du gros lulz.

Même pas un an après son arrivée sur le marché du mobile, Free se voit déjà racheter la concurrence ? Pourtant, les chiffres tendent à prouver qu’ils risquent de passer un anniversaire compliqué. De plus, pendant ce temps, les concurrents ne sont pas avares d’âneries non plus.

La seule explication logique, c’est que Niel est au courant que la Taxe Google va être mise en place, et qu’il pourra alors récupérer un paquet d’argent.

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Survivors

Ils portent un nom, pas toujours assumé: celui de survivalistes. Ces personnes qui cherchent à se protéger d’une catastrophe économique ou naturelle susceptible de les placer dans une situation de survie. Le phénomène, bien connu outre-Atlantique, prend de l’ampleur en France
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Cet engouement fait les affaires d’un secteur de niche: celui de la vente de nourriture lyophilisée ou aliments déshydratés qui se conservent de 2 à 25 ans.
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Malgré le coût de ces aliments – entre 4,50 et 6,50 euros le repas -, ses clients n’hésitent pas à ouvrir leur portefeuille, comme cet homme qui a acheté pour 30.000 euros de provisions. «À ce prix, il a pris un an de stock confortable (petit déjeuner, plats, desserts) et un an de stock de survie (un repas par jour)», précise la fondatrice du site [lyophilise.fr].
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Le profil de ces nouveaux acheteurs est varié: «Des couples, des familles, des jeunes. Une minorité évoque la fin du monde à la fin de l’année 2012, mais la grande majorité achète au cas où il y aurait une crise grave ou une catastrophe naturelle qui paralyserait la distribution. Ce sont des gens pas du tout illuminés, très rationnels mais aussi très discrets, qui ne veulent pas forcément que le voisinage sache qu’ils stockent», remarque Ariane Pehrson
[Les Français stockent de la nourriture lyophilisée sur LeFigaro.fr]

Très important de garder le secret, cela vous évitera d’être pris d’assaut par ceux qui n’avaient pas prévu le coup.

P.S. : Le titre est également un hommage à une regrettée série.

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Open your eyes

Les éditeurs de presse français contre l’ogre américain Google. […] En fait, une manipulation très réussie de l’opinion et du gouvernement qui ne correspond en rien à la réalité. Elle vise juste à prolonger artificiellement des modèles économiques à bout de souffle et des groupes de médias détenus pour la plupart par des géants du capitalisme, français cette fois, de Dassault à Niel en passant par Arnault, Rothschild, Pinault et Perdriel.
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Dans un projet de loi remis au gouvernement, Nathalie Collin, coprésidente du groupe Perdriel (Le Nouvel Obs notamment), envisage de réformer le droit d’auteur pour créer un droit voisin sur l’indexation des contenus […] Concrètement, le moteur de recherche devrait rémunérer les éditeurs de presse pour chaque mise en avant de leur contenu sur son service Google Actualités, voire sur Google tout court.
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La mauvaise foi des patrons de presse français est de plus déconcertante. […] La presse est en crise et certains des milliardaires qui possèdent les titres les plus en vue dans ce combat feront tout pour ne pas avoir à investir pour la sauver. Il faut donc trouver des solutions pour survivre, d’autant que les lecteurs boudent les kiosques et que les aides de l’Etat – 500 millions d’euros par an […] – devraient servir à autre chose qu’à remplir des caisses de journaux incapables de se transformer et de s’adapter au monde tel qu’il est.

Mais si Google est en position dominante, à qui la faute ? Combien de formations pour journalistes s’intitulent «écrire pour Google» […] ? Donner accès à son contenu, via Google, en respectant certaines des règles du moteur n’est pas honteux. Après tout, si les lecteurs l’utilisent comme un kiosque, il serait stupide de refuser d’aller à leur rencontre. […] Vouloir reprendre un jour ce qu’on a donné la veille s’apparente à de la pure mauvaise foi.

Alors oui, c’est vrai, Google gagne indirectement de l’argent avec le contenu des éditeurs. Il ne le vole pas. […] Google gagne de l’argent en nous offrant des services gratuits qu’il monnaye par ailleurs. […] Les promoteurs de cette loi semblent croire que l’Internet que Google indexe, c’est eux. Or Internet, et Google, n’ont pas besoin du contenu produit par la presse pour survivre (mais la presse a aussi besoin d’être trouvée pour survivre). Les milliers d’articles d’informations référencés par le moteur ne sont qu’une infime portion des contenus du Web, lui-même infime portion d’Internet […] Et la plupart des sites de médias agrègent du contenu trouvé sur Internet pour augmenter leur trafic, et par là même leurs revenus publicitaires. Créer une nouvelle usine à gaz juridique et fiscale ne réglera aucun des problèmes auxquels la presse, française ou pas, est confrontée.

Le réflexe pavlovien de la presse installée d’aller quémander encore et toujours à l’Etat des subsides pour survivre est une fausse solution et ne répond à aucun des enjeux auxquels nous sommes confrontés à l’ère d’Internet. La presse française ferait mieux […] d’investir réellement et massivement dans une vraie modernisation et la naissance de nouveaux modèles. Sinon, c’est le destin de la sidérurgie qui la guette.
[Non, ça ne réglerait pas les problèmes de la presse sur Libération.fr]

Il est à noter que les trois auteurs de l’articles sont tous des journalistes du Web (Owni, Slate et Atlantico), et que contrairement à leurs collègues passéistes, ils savent donc ce qu’ils doivent à Google. Et non l’inverse.

 

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Hypocrisie

Alors que depuis quelques semaines, la guerre fait rage entre la presse française et Google, voici un élément qui me pousse encore plus à prendre parti pour Google et à souhaiter le pire au SPQN (attention à vous).

Ce matin, comme à mon habitude, je fais un rapide tour des sites d’actualité. J’arrive alors sur LeMonde.fr (qui avait cette tête à ce moment là), et m’empresse d’aller lire ce que nos grand patrons ont bien pu dire encore.

Deux minutes plus tard, je n’ai pas appris grand chose de plus que ce que je pouvais déjà lire directement sur la page d’accueil. Je remarque surtout qu’il est question d’une lettre publiée par le Journal du Dimanche, mais aucun lien vers leur site.

Je me dirige donc sur LeJDD.fr, où je tombe rapidement sur l’article en question. A la hauteur des mes attentes.

Afin de m’assurer que seul LeMonde.fr a fait le sale coup de parler de l’article sans même faire un lien, direction Google News, qui m’amène sur l’article du NouvelObs.com. Je commence à lire*, et j’ai alors comme une sensation de déjà vu. Et c’est le cas.

Voici un comparatif entre l’article de LeMonde.fr et celui du NouvelObs.com. En vert, ce qui est identique, en rose, ce qui change.

Les deux articles sont publiés sous le label « LeMonde.fr avec AFP » pour le premier, et « Par Le Nouvel Observateur avec AFP » pour le second. On remarquera le travail réalisé par les deux rédactions; les parties en rose. Ce qui ne les empêche pas de mettre ce contenu tout sauf original en avant sur leur site.

Nous avons donc d’un côté la presse française qui se contente de faire des copier/coller des dépêches AFP sans sourcer, et qui réclame au site le plus visité du Web français, de les payer pour faire des liens directs vers leur contenu, et de l’autre, Google, qui répond de la façon la plus logique qui soit : si il faut payer pour rendre service, alors ne rendons plus service.

Tous ceux qui ont fait un minimum de SEO dans leur vie savent qu’une chose est primordiale dans ce domaine : le duplicate content est notre ennemi. Et malgré ces pratiques de la part de la presse française, Google continue à les mettre en avant, pas rancunier.

Quoi qu’il en soit, nous devrons obtenir rapidement des réponses sur la Taxe Google, puisque le gouvernement recevra Eric Schmidt la semaine prochaine.

* On notera que contrairement à l’article de LeMonde.fr, celui du NouvelObs.com fait un lien vers le site du JDD. Mais vers la page d’accueil, pas vers l’article en question…