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Civilisation : une semaine plus tard

Depuis sa sortie, j’ai du écouter chaque piste au moins vingt fois, ce qui m’a permis d’enrichir quelque peu mon analyse initiale. Cependant j’ai décidé de ne pas aller plus loin car ça ne m’apporte pas grand chose. Au contraire.

En effet, au hasard de playlists, je suis tombé sur des morceaux de ses albums précédents et j’ai eu ressenti comme une sorte de dégoût. L’impression que tout ce travail était maintenant gâché, souillé. Que je n’écoute pas/plus Civilisation est une chose, que ça m’empêche d’apprécier des morceaux que j’ai écouté des centaines de fois auparavant, là ça ne va pas. Il ne faudrait pas lui donner raison : Mes ex-fans déçus cherchent le Orelsan du début.

La solution envisagée : tourner la page. Ne plus rien écouter, ne plus rien regarder, ne plus rien lire. Et quand j’en aurai l’envie, retourner vers les albums que j’apprécie tant.

Alors histoire de tourner cette page, je vais essayer de synthétiser brièvement.

Ça ne fait aucun doute qu’à mes yeux cet album est une immense déception. C’est totalement différent de ce que j’appréciais dans son travail et ce nouveau contenu ce n’est clairement pas ma tasse de thé. Je ne me retrouve pas dans ce qu’il raconte, les textes sont très faibles dans la forme et dans le fond c’est ou inintéressant, ou d’une affreuse banalité.

Il semblerait qu’OrelSan ait évolué et souhaite le faire refléter dans sa musique. Très bien. Mais l’absence de prise de position, la maladresse constante et la naïveté générale qui en ressort porte à croire que tout ça est bien trop immature dans son esprit. Il manque clairement de recul sur ce qu’il tente d’exprimer. C’est mignon tout plein mais pour citer un groupe qu’il apprécie : Quand tu allais, on revenait. Qu’il découvre à 39 ans la triste réalité du monde et de la société, ça me fait un peu de la peine. Surtout pour tenir un discours digne d’un lycéen dans une putain d’manif.
Si c’est ça l’album de la maturité, et que ça n’arrive qu’aujourd’hui, c’est vraiment triste. Ça veut dire qu’il a vécu dans une bulle jusqu’à présent et tout ce qu’il racontait jusqu’alors était forcément biaisé.
Surtout, ce qu’il raconte j’en suis parfaitement conscient, je n’ai pas besoin qu’il fasse trois chansons pour tenter de m’ouvrir les yeux. Au contraire, ce que j’appréciais c’est qu’en écoutant sa musique je pouvais un peu m’échapper de toute cette réalité en me retrouvant dans des problématiques bien plus légères et sur lesquelles il était possible de relativiser en blaguant. Là, c’est ni profond, ni subtil, ni sincère, ni drôle, ni… rien. En un seul morceau, Mickey 3D fait tout cela bien mieux avec Respire. Encore une fois, Quand tu allais, on revenait.

Quand dans La Quête il dit Maman est prof’ de maternelle, c’est même la maîtresse d’à côté; je devrai être fou, me dire « Waouh mais c’est exactement moi, j’ai vécu la même chose !« ; alors certes c’était en primaire et pas en maternelle, mais quand même ! Combien de gens peuvent dire j’étais à l’école dans la classe à côté de celle de ma mère ? Et pourtant, non, ça ne prend pas, tout le reste fait que je n’arrive pas à m’y retrouver. Ça sonne faux.

Pour continuer sur IAM, un groupe qu’il apprécie : [Gringe: Haha, bâtard ! D’ailleurs, j’ai jamais trop été fan d’IAM] Orelsan : Putain, alors que, moi, c’était ma came J’rêvais d’ressembler à A.K.H., « Ombre est lumière » : c’était ma Bible; on voit immédiatement la référence dans Shonen et Civilisation quand il répète ombre et lumière, mais on peut en voir d’autres, comme son Regarde dans L’Odeur de l’essence ou encore Tout s’transforme, rien n’se perd qui en plus de Lavoisier, pourrait rappeler un Une étoile s’éteint, une autre la remplace Il en est ainsi pour toute chose, c’est inévitable et je pourrai continuer surement longtemps. Mais quand on regarde les textes de Civilisation et ceux de Ombre est lumière ou L’école du Micro d’Argent, on se rend un peu plus compte du vide absolu du premier.

J’en parlais déjà il y a une semaine, mais j’insiste sur le fait que Skread aurait du sortir ses prods seules ou avec un autre artiste, car comme l’illustre Ganesh2, tu peux dire n’importe quoi dessus, ça passe. Sur Bébéboa ou Ensemble les instru sont folles, un gros goût de Random Access Memories. Quel gâchis.

Sur ce, je vais conclure en disant que c’était mieux avant, en tout cas ce nouvel album ce n’est pas du tout ma came. Pour autant, je vais continuer d’écouter les albums que j’aime dès que j’en aurai retrouvé l’envie et je garde espoir qu’il ressorte un jour un CD qui soit à la hauteur du talent qu’il avait pu démontrer par le passé.