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JDMAI #88

Network (1976) : Décrit comme un film satirique, je dirai que c’est vrai si on s’arrête purement à son titre et à son contenu premier, à savoir les networks américains de l’époque. Depuis le monde a bien changé et s’ils existent encore, la technologie a bien changé le fonctionnement des médias. Et cette partie là du film est limite ennuyeuse car vraiment datée et lente.
Ce qui fait la force du film, et je n’arrive pas à croire que c’est un hasard, ce sont certains de ses dialogues, vus comme un bruit de fond mais qui, aujourd’hui encore, sonnent d’une justesse tout simplement incroyable. Ainsi, ce monologue de Howard Beale, qui introduit les délires prophétiques du personnage, comment l’écouter et ne pas se dire qu’il a été écrit aujourd’hui même ?
D’autres de ses interventions ou échanges sont tout aussi justes et visionnaires.
Tout comme la réaction du public, mad as hell mais qui continue de faire la queue et d’applaudir au spectacle.
C’est fou !

Kafka on the Shore – Haruki Murakami : Ça se lit facilement, malgré la longueur, et c’est relativement plaisant et drôle, malgré des passages quelques peu compliqués; ce que je déteste encore plus que les scènes de sexe dans les films/séries ? Les scène de sexe dans livres.
Mais d’une manière générale c’est un peu trop perché à mon goût.
Cela ne veut pas dire que ça n’est pas bien, au contraire; c’est trop bien dans son genre, qui ne me parle pas personnellement.
A lire les critiques, je vois que certains en ont tiré plein de choses diverses et plus incroyables les unes que les autres, et c’est génial.

The strength I’m looking for isn’t the kind where you win or lose. I’m not after a wall that’ll repel power coming from outside. What I want is the kind of strength to be able to absorb that outside power, to stand up to it. The strength to quietly endure things – unfairness, misfortune, sadness, mistakes, misunderstandings.
[Kafka on the Shore – Haruki Murakami]

Better Call Saul (Saison 6) : Et ainsi s’achève cette série.
Pas vraiment convaincu. Les changements permanents de chronologie, même si parfois aidés par un changement de colorisation, rendent l’ensemble confusant.
Kim Wexler qui se déguise en Elizabeth Jennings de The Americans c’était également perturbant.
L’arrivée de Jesse Pinkman, Walter White et Marie Schrader vient même carrément tout gâcher puisqu’on est dans le fan service à 100%. Le premier sonne terriblement faux tant son interprète a changé physiquement et sa voix s’est assagie, résultat on ne voit que trop bien que c’est un quadra qui essaie de jouer un thug vingtenaire. Pour Walter, pareil, des changements physiques qui ne trompent pas. Enfin pour Marie, c’est presque l’inverse, elle apparaît bien plus forte qu’avant, l’opposée complète de ce qu’aurait du vivre le personnage.
Tout autour de cela, l’histoire de Jimmy/Saul/Gene/Whatever… et son entourage est limite ennuyeuse.
Résultat en dehors des stratagèmes qu’il développait, je n’ai pas beaucoup accroché.

The Dentist – Tim Sullivan : Absolument fan de DS Cross avec lequel j’ai énormément de mal à ne pas m’identifier tant les ressemblances sont troublantes.
A côté du personnage, l’intrigue est intéressante et bien menée, avec beaucoup d’humour. Vraiment bien, et dur de ne pas enchaîner avec le second, dont le titre ne fait que me motiver à lire.

In the interview room he could stare down the hardest of men while questioning them, but in normal social interaction he would always shy away from verbal confrontation.
[…]
But then again, personal relationships of any kind were a rare commodity in his life. This was partly because the effort required by him to maintain any form of permanent connection, or relationship, with someone on a personal, not work, basis was too much for him to cope with on a daily basis. Tailoring his behaviour and responses to be more « acceptable », whatever that meant in reality, and the constant need to read, discern or interpret other people’s interactions with him was simply too exhausting. He wasn’t sure that, in the end, the benefits sufficiently outweighed the emotional and physical effort. As it was, there were already times he got home from work completely drained from « behaving » normally throughout the day. He was sufficiently self-aware to know that he was essentially a selfish person, who often preferred his own company to that of anyone else, and that this was, to an extent, a result of his condition.
[…]
What Ottey didn’t appreciate, or wasn’t aware of, with Cross’ condition, was that it didn’t simply just make him awkward and reluctant to join in social situations outside of work. It meant that those situations actually caused him great anxiety. He didn’t go to the pub after work or at the successful conclusion of a case, not only because he didn’t drink alcohol – he found the effect confusing and frightening – but because he couldn’t tolerate the noise of so many people talking and shouting over the music. Nor could he deal with so many speedy social interactions in such an environment. His choice not to participate was part of his survival strategy. Not just to avoid the stress that they inevitably evoked in him but also the upset he knew his behaviour would cause to others when it all became too much for him. Which it invariably did.
[The Dentist – Tim Sullivan]

#Playlist

Au Revoir à Vous – Bagarre : Totalement obsédé par ce son. La musique incroyable, contrebalancée à la perfection par les paroles. Et un clip superbe. En plus avec le concept de radio d’artiste sur Spotify, le nom de la leur est forcément génial.

Not For Want Of Trying – Maybeshewill : Leur musique arrive à sublimer le discours extrait de Network, ce qui m’a poussé à me renseigner sur son origine et à regarder le film en question.

Note de fin : l’image représente un dentiste lisant un livre, sur le rivage, avec la Statue de la Liberté en arrière-plan. A faire correspondre avec certaines des œuvres commentées dans l’article.

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JDMAI #85

This Place Rules (2022) : Très friand du travail d’Andrew sur Channel 5; je me demandais ce que ce format long et dans un média autre que sa propre chaîne allait donner. Ma plus grosse déception vient du fait que de trop nombreuses séquences ont été spoilées par la promotion du film. Sinon la construction est intéressante et contrairement à d’habitude, il explique bien plus en détails les faits pour que l’on puisse se positionner vis à vis de ce que racontent les personnes interviewées. Par contre j’ai peur que cela soit mal reçu car dans un soucis de rester impartial, la durée et l’intensité des paroles d’un camp semble bien supérieure à l’autre. En partie parce qu’il n’y avait qu’un camp le 6 janvier 2021, mais surtout parce que les camps sont en réalité mal compris de manière générale. Ce n’est pas Démocrates VS Républicains; Biden VS Trump; Antifa VS Proud Boys… Non, c’est la population générale VS une minorité manipulatrice. Et dans ces deux camps, on retrouve des Démocrates et des Républicains; des supporters de Biden et des supporters de Trump; des Antifa et des Proud Boys… C’est à mes yeux le message que ce film documentaire cherche à faire passer, mais d’une manière beaucoup trop floue pour être compris de tous. Surtout pour un tel sujet; car comme le dit si bien Alex Jones : the proletariat […] really likes dumbed-down stuff.

SAS: Rogue Heroes – Ben Macintyre : Le troisième livre de cet auteur, je ne devrai plus m’étonner de son style hautement addictif, mais pourtant je me suis fais une nouvelle fois surprendre. Une lecture très intéressante, encore plus en tant que français n’ayant eu que la version française édulcorée de cette tranche de l’histoire. Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est très impressionnant comme récit et qu’au final, peu importe la détermination et les qualités intrinsèques de chacun; à la fin, le facteur chance a une influence énorme sur la façon dont un individu va traverser une guerre.

He was openly contemptuous of the mid-level military bureaucracy, which he referred to, variously, as ‘a freemasonry of mediocrity’ and ‘layer upon layer of fossilized shit’.
[…]
Not being a regular soldier, he is more interested in war than in the army.
[SAS: Rogue Heroes – Ben Macintyre]

South Park (Saison 23) : Regardé très sporadiquement sur plus d’un an, difficile de tirer une conclusion globale; surtout que j’avais l’impression d’avoir déjà vu certains épisodes. Cependant comme d’habitude c’est intéressant ce que cela amène comme réflexion.

South Park (Saison 24) : Seulement deux épisodes, dédiés à la pandémie. Sans surprise ça énerve une tranche de la population qui jusqu’à présent se sentait épargnée, ou pas suffisamment visée, par la série. Mais c’est un régal. Ils tirent tellement juste.

South Park : Post Covid (2021) : Que ce soit la durée ou le format, on a vraiment l’impression de retourner aux origines. Et là encore c’est un régal. Leur vision du futur est beaucoup trop juste.

South Park: Post COVID: The Return of COVID (2021) : C’est impressionnant la façon dont il arrivent à toujours aussi bien saisir l’évolution de la société et de s’en moquer plus ou moins subtilement à plusieurs niveaux. J’avais déjà un attachement personnel à Jimmy, mais alors là c’est tout simplement du génie ce qu’ils ont fait du personnage. Et Alexa. Incroyable.

Simple Sabotage Field Manual – Office of Strategic Services : A l’occasion de la grève du 19 janvier j’ai échangé sur la question avec différentes personnes et ai de nouveau donné mon avis sur la question, en indiquant que j’étais plus un partisan du sabotage. Me référant alors à ce célèbre guide que l’on m’avait suggéré il y a quelques années. L’occasion de le relire, tant c’est rapide et plein de bon sens. La partie sur les machines/moteurs/carburants/incendies est évidemment à prendre avec le recul des années et de ce qu’était la situation d’alors. Par contre ce qui concerne les organisations humaines, c’est toujours aussi juste. La version complète est disponible gratuitement sous divers formats sur le projet Gutenberg.

To lower morale and with it, production, be pleasant to inefficient workers; give them undeserved promotions. Discriminate against efficient workers; complain unjustly about their work.
[Simple Sabotage Field Manual – Office of Strategic Services]

Oryx and Crake – Margaret Atwood : Que c’est chiant… Ça enchaîne des scènes sans intérêt, mélangées avec des flashback encore plus ennuyeux et des réflexions assez simplistes. On se demande vraiment où ça va. Et puis, miracle, arrivent les dix derniers pourcents du livre et, enfin, ça décolle. Sauf que ça va bien trop vite, on saute des choses qu’on aimerait voir approfondies. Résultat ça se termine horriblement, ni une réelle conclusion, ni une ouverture sur une suite (qui existe, mais que je ne m’infligerai pas, merci). Le livre date de 2003 et déjà ça se ressent qu’il est daté. J’imagine que cela peut intéresser ceux qui n’ont jamais pris de recul sur notre civilisation et son avenir, mais en 2023 il y a déjà eu tellement de contenu, même grand public, que j’ai du mal à voir comment ça peut paraître intéressant tant c’est superficiel. Et le style, je n’arrive pas à identifier ce qui me dérange, mais il manque terriblement de fluidité.

He should have been pleased by his success with these verbal fabrications, but instead he was depressed by it. The memos that came from above telling him he’d done a good job meant nothing to him because they’d been dictated by semi-literates; all they proved was that no one at AnooYoo was capable of appreciating how clever he had been. He came to understand why serial killers sent helpful clues to the police.
[Oryx and Crake – Margaret Atwood]

Les trois frères (1995) : C’est le genre de film dont je connais tellement de répliques que je ne sais pas dire si je l’ai déjà vu ou simplement que trop de gens autour de moi utilisent des répliques de manière régulière. Au moins cette fois je suis fixé, c’est vu. Mais impossible pour autant de décider si je l’avais déjà vu. Bref. C’est rigolo et toujours aussi juste. Malheureusement.

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Bilan 2022

J’ai réussi à encore plus traîner que l’année dernière pour faire ce bilan, mais pour une bonne raison. En effet, je voulais atteindre une série d’au moins 365 jours de lecture d’affilée sur Kindle.

Pour ceux qui ne seraient pas familiers du concept, cela veut simplement dire que depuis le 17 janvier 2022, j’ai lu au moins une page chaque jour sur ma Kindle. Le concept de page sur une liseuse étant très flou, l’important est de retenir que j’ai simplement lu chaque jour. Et ce sans m’y astreindre. De manière totalement naturelle. Nous y reviendrons.

Les chiffres

Fin 2022, on a été littéralement inondés de your year in review de la part de tous les services, résultat ça m’a clairement saoulé et je n’ai même pas fait de screenshots des données fournies.

Todoist n’en a pas proposé, Spotify fait partie de ceux que je n’ai pas extraits avant qu’ils disparaissent.

Niveau activité physique, un léger déclin avec 11h de moins de vélo qu’en 2021 pour 300km de moins.
Même chose côté marche.

Chez Trakt.tv, c’est la dégringolade : de 626 heures devant des séries TV en 2021 à… 162 heures en 2022. Même chose pour les films où l’on passe de 247 heures à… 61 !

Mais alors qu’est-ce que j’ai fait de tout ce temps libre en plus ? Comme l’introduction le laisse supposer, j’ai lu ! Ça se ressent également fortement dans les JDMAI.
53 livres en 2022 contre 12 en 2021 !

L’analyse

Si je devais résumer l’année 2022, je dirai que c’était une année de changements.

Le principal est le changement d’employeur et partiellement de métier. Mais j’ai également changé d’opérateur mobile, de fournisseur d’électricité, de banque, de home-trainer, de liseuse, de plaque de cuisson, de blender, d’écrans, d’OS, de fournisseur d’email, d’hébergeur web, de trackball, de literie, de permis de conduire, de carte d’identité, de portefeuille…

Et enfin, évidemment, j’ai changé la façon dont je consomme de la culture.
Pourquoi j’ai quasiment remplacé les films et séries TV par des livres ?

En partie par lassitude. Car s’il y a de plus en plus de contenu produit chaque année, rendant la sélection d’autant plus complexe, j’ai également le sentiment qu’il y a de moins en moins de contenu réellement original, qui se détache de la masse. Résultat aucun attrait particulier pour une série plus qu’une autre. Et face à l’incertitude des annulations, je n’ai pas envie de rentrer dans un univers pour être puni par une diffusion incomplète.

En partie par un changement de rythme. J’avais l’habitude de regarder du contenu au petit-déjeuner, au déjeuner, au dîner et jusqu’à l’heure d’aller me coucher. Je ne prends plus de petit-déjeuner; je déjeune moins chez moi et quand c’est le cas, c’est beaucoup plus court. Et enfin, le soir, une fois que j’ai fini mon repas, j’ai qu’une envie, c’est d’éteindre les écrans qui m’entourent (oui, une liseuse, techniquement, c’est un écran) et débrancher complètement, pour terminer la journée à mon rythme. Quand on regarde un film ou une série, on subit le rythme imposé, alors qu’un livre, on le vit au rythme auquel on lit. Enfin, passant plusieurs heures par semaine dans le TGV, la liseuse est bien plus pratique pour passer le temps que regarder son téléphone ou devoir sortir le Mac.

En partie pour continuer à progresser en anglais. Maintenant que je suis suffisamment à l’aise pour suivre n’importe quel contenu audio/vidéo sans sous-titres, le meilleur moyen de développer mon cerveau anglais, c’est la lecture. Pas les articles techniques ou l’actualité, dont le vocabulaire et le style sont relativement limités, mais la vraie littérature. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ça fonctionne. A tel point qu’il m’arrive de plus en plus de devoir chercher mes mots lorsque je m’exprime en français alors que j’ai le mot anglais qui m’est venu naturellement: j’y reviendrai sûrement plus tard, quand j’aurai approfondi le sujet.

Si je devais n’en retenir qu’un de ces 53 livres, c’est évidemment Anna Karénine. Ça peut paraître cliché tant c’est un immense classique mais il faut bien croire qu’il tire ce statut de quelque-part. Et mon délire de lire en anglais tombe à l’eau car c’est un des rares que j’ai lu en français mébon.

La bonne nouvelle c’est que tous ces changements ont amené, au pire, de la neutralité, au mieux, du positif, parfois beaucoup ! Ce qui n’était pas donné après des premières semaines très compliquées.

Une petite note sur le vélo pour finir. Je n’avais aucun objectif particulier en début d’année, je n’ai donc rien fait de spéciale en dehors de ma première sortie IRL de plus de 200km. Mais je retiens surtout qu’en roulant comme je l’entendais, je ne me suis jamais senti contraint d’aller rouler pour préparer quelque chose; comme ça a pu être le cas d’autres années; tout comme je ne me suis pas senti nul de ne pas avoir roulé assez. Donc là aussi, j’en tire un bilan positif !

Voilà; on verra les surprises qu’apporte 2023; à dans un an !

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JDMAI #84

The Quartet Murders – J.R. Ellis : Intrigue bien plus poussée que ce à quoi je m’attendais, vraiment bonne surprise. Le fil rouge est un peu trop focalisé sur l’ancien que les deux plus jeunes, mais sinon ça se tricote pas trop mal comme série.

Strange, thought Oldroyd, how music and theatre have become the new spirituality for many people as the churches decline. But who wouldn’t rather hear a string quartet than a bigoted old ranter going on about hell, damnation and the evils of drink?
[The Quartet Murders – J.R. Ellis]

Ali au pays des merveilles (1975) : La forme est intéressante, avec les montages, superpositions d’images, jeux de musique… Les images de Paris de l’époque sont très parlantes (les #SaccageParis en PLS). Par contre le fond n’est pas dingue. Des propos bruts mais qui ne présentent rien de neuf. Peut-être qu’à l’époque c’est quelque-chose dont peu de gens avaient conscience, mais aujourd’hui c’est différent. Heureusement ?

Atlanta (Saison 3) : Le fait que ce soit totalement décousu, au sein de chaque épisode et de la saison dans son ensemble rend le visionnage compliqué, raison pour laquelle cela m’a pris pas loin de six mois. Mais surtout, chaque épisode est tellement étrange, dans son écriture, son interprétation et sa réalisation qu’il faut vraiment s’accrocher pour ne pas être totalement perdu. Je pense d’ailleurs être passé à côté de 90% de ce qu’il y avait à voir et/ou comprendre. Mais rien que ces 10% sont terriblement efficaces. Finalement très différent des deux premières saisons, cette fois on sent que Donald Glover y est allé franchement et a laissé de côté le divertissement pour se focaliser sur ses idées. Difficile de rendre justice à son travail.

So British Ou Presque – Paul Taylor : J’avais vraiment accroché à son premier spectacle et j’avais continué à suivre son travail via sa chaîne YouTube et son Patreon. Je dois avouer que je reste sur ma faim sur celui-ci. Il y a des choses très drôles, mais globalement c’est un peu bordélique et ça ressemble plus à une compilation d’anecdotes qu’un vrai spectacle construit.

To Kill a Mockingbird – Harper Lee : Voilà un classique américain que j’ai apprécié ! Non seulement pour le style très accessible, mais surtout pour les thématiques abordées d’une manière honnête et crédible. C’était presque parfait à deux détails près : le côté surnaturel qui entoure le personnage de Boo Radley, même si ça peut s’expliquer par le regard porté par des enfants, ça dénote trop du reste, très encré dans la réalité; et également la façon dont la narratrice (qui a entre six et neuf ans au cours de l’histoire) s’exprime comme une adulte manque cruellement de crédibilité. La vision du monde par un enfant est parfaitement rendue et le texte ne sonne pas faux; mais à chaque fois que l’on nous rappelle l’âge de Scout, ça arrive comme un choc puisqu’on est persuadé de lire le récit fait par un adulte.

– “Well, most folks seem to think they’re right and you’re wrong. . . .”
– “They’re certainly entitled to think that, and they’re entitled to full respect for their opinions,” said Atticus, “but before I can live with other folks I’ve got to live with myself. The one thing that doesn’t abide by majority rule is a person’s conscience.”
[To Kill a Mockingbird – Harper Lee]

A Christmas Memory – Truman Capote : Pas forcément très client de ce genre d’histoire, je dirai que c’est suffisamment léger pour passer; uniquement dans le contexte actuel de fêtes de fin d’année.

If only I could, Buddy. It’s bad enough in life to do without something you want; but confound it, what gets my goat is not being able to give somebody something you want them to have.
[A Christmas Memory – Truman Capote]

The Lord of the Rings: The Rings of Power (Saison 1) : A chier. Non, je peux essayer de faire preuve de toute la bonne volonté du monde pour dire du positif de cette série; c’est impossible.
Les deux premiers épisodes semblaient attractifs quoi que lents, mais derrière rien ne progresse réellement. Pire, à partir du sixième épisode c’est l’enterrement complet. Absolument plus rien n’a de sens et les deux derniers épisodes ont été un véritable supplice à regarder.
Il n’y a absolument aucun personnage attachant. Même ceux envers lesquels j’étais resté neutre ont fini par devenir tout aussi insupportables que les autres. Alors que cinq minutes après l’arrivée de Gandalf dans la Comté dans La Communauté de l’Anneau; on a envie de devenirs meilleurs amis avec cette bande et de les rejoindre dans leurs aventures.
Ici ils sont tous atrocement vides, sans personnalité, sans émotions, rien…
Visuellement c’est correct mais tant les costumes que les décors (les bateaux censés transporter 100 hommes et leurs chevaux qui accueillent à peine vingt personnes sur le pont…) manquent de créativité et de précision.
La musique est correcte mais j’attendais bien mieux.
Et finalement l’écriture, une véritable catastrophe. L’histoire n’a aucune constance, ça part dans tous les sens, impossible de s’y intéresser. Et les dialogues sont d’un ridicule. Ça dégueule de clichés et de mièvrerie à chaque réplique. Les personnages n’hésitent pas à se contredire régulièrement, tant dans leurs paroles que leurs actes.
Les rares scènes de combat sont passables.
Les paysages très peu présents.
Au final ça ressemble à un pauvre drama sentimental Disney dans l’univers de Tolkien. Ils ont réussi à faire encore pire que le sequel de Star Wars. Chapeau.
J’avais réussi à ne pas me hyper face aux nombreuses campagnes de promotion et au budget monstre pour éviter une grosse déception. Mais ça n’aura pas suffi. C’est tellement nul bordel !

Little Women – Louisa May Alcott : Je savais que c’était un livre qui ne laissait pas indifférent. Soit on adhère, soit on déteste. Et après avoir lu les cinq premiers chapitres, il est clair que j’appartiens à la seconde catégorie. Raison pour laquelle je me suis arrêté là.
Les personnages sont fades au possible. Pour l’instant il ne s’est rien passé de concret. Mais chaque scène dégueule de mièvrerie et de bons sentiments. Au secours.

The Man Who Died Twice – Richard Osman : Après deux déceptions, ça fait du bien de retomber sur quelque chose de plaisant. Rien qu’au premier paragraphe on est happé. C’est très drôle et suffisamment prenant pour que sans m’en rendre compte, je le lise d’une traite pour occuper ce dernier jour de 2022.

‘Do you think a dog might be good company?’ asks Joyce. ‘I thought I might either get a dog or join Instagram.’
[The Man Who Died Twice – Richard Osman]

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JDMAI #82

It’s Always Sunny in Philadelphia (Saison 14) : Dans la lignée de la saison précédente, ça devient beaucoup plus sérieux dans les sujets abordés tout en conservant l’esprit fou de la série. Très plaisant.

Looking for Alaska – John Green : Partagé. Ça se lit bien, c’est parfois très drôle et c’est en partie intéressant. Mais je n’ai jamais réussi à m’attacher aux personnages tant ils me laissaient indifférent; et le côté prétentieux d’un ouvrage finalement très léger…

You spend your whole life stuck in the labyrinth, thinking about how you’ll escape it one day, and how awesome it will be, and imagining that future keeps you going, but you never do it. You just use the future to escape the present.
[Looking for Alaska – John Green]

Louis C.K.: Sorry (2021) : Avec le titre, j’avais peur qu’il essaie réellement de faire un spectacle dans lequel il cherche à s’excuser. Heureusement ce n’est pas le cas. Certes, il y fait quelques-fois subtilement référence, mais sinon il fait du Louis et c’est tout ce qu’on demandait !

The Thursday Murder Club – Richard Osman : Drôle et passionnant et drôle et passionnant.

Sorry, the ring at the door was a parcel for upstairs and we always sign for each other, so that’s where I’ve been. Sometimes, if I know Joanna is sending me flowers, I pretend not to be in, just so a neighbour picks them up and sees them. Terrible of me, really, but I’m sure people do worse.
[The Thursday Murder Club – Richard Osman]

Louis C.K.: Chewed Up (2008) : Oui ! C’est d’ailleurs intéressant de voir comment il pose ici les fondations de la série qui sortira quelques années plus tard.

Louis C.K.: Hilarious (2010) :
Louis C.K.: Live at the Beacon Theater (2011) :
Louis C.K.: Oh My God (2013) :
Louis C.K.: Live at The Comedy Store (2015) : Revue groupée car c’est difficile de le faire individuellement sans se répéter et l’exercice de les regarder à la suite pour voir l’évolution était pour le moins intéressant.
On distingue clairement un style et un format particulier. Parfois ça sonne creux, mais souvent drôle et de temps en temps c’est du génie.


Sincerely Louis C.K. (2020) : Celui-ci se distingue des autres car il marque un tournant et je n’ai jamais su trop comment me placer en tant que spectateur par rapport à ce qu’il disait. Assez décousu mais plutôt bon.
Pour ceux qui douteraient, j’ai fait l’acquisition du pack de l’ensemble de ses specials sur son site, d’où l’enchaînement de visionnage.

Sneakers (1992) : Probablement très en avance sur son temps vis à vis des idées qui sont véhiculées. Par contre forcément comme ça tourne autour de la technologie ça a très mal vieilli et le côté James Bond est de trop, surtout que ça fait durer inutilement la chose. Mais sinon c’est divertissant.

The Great Gatsby – F. Scott Fitzgerald : Quel ennui ! Ici je pense que l’on est clairement sur une œuvre sans réel intérêt; tant dans le fond que la forme; mais dont sa vision par la société et les gens individuellement en dit plus qu’elle-même. Ainsi, le fait que ce livre soit considéré comme l’un des plus grands de la littérature américaine est très révélateur de… la culture américaine.
Je n’ai même pas surligné un seul passage tant c’est vide.
Pour essayer de comprendre à côté de quoi j’étais passé j’ai lu quelques critiques/analyses et la conclusion à laquelle je suis arrivé c’est que devant le vie absolu qu’est ce livre, les gens se sont automatiquement mis à essayer de donner un sens à chaque chose pour combler le vide. Comment est-il possible d’écrire quelque-chose d’aussi insipide ? Non, c’est qu’il y a un sens caché; au lecteur de l’inventer ! Et à chacun de donner un sens tout à fait personnel à ce vide. Étant souvent l’opposée du sens que donnera une autre personne avec un autre vécu, une autre expérience.
Un peu comme-ci le lecteur se voyait confier une boîte de Lego sans la moindre instruction et devait alors construire de lui-même sa propre histoire.
Pourquoi pas. Mais dans ce cas c’est des simples briques de plastique, c’est pas l’une des plus grandes œuvres de l’histoire.

Black Cat, White Cat (1998) : Pour quelqu’un comme moi qui aime l’ordre; c’était assez compliqué de réussir à rentrer dans ce joyeux bordel qui part dans tous les sens en permanence. Mais on s’y fait et au final, un grand et simple sentiment de bonheur s’installe.
Et c’est toute la force de ce film, réussir à faire passer un sentiment de manière totalement naturelle. Sans les artifices utilisés habituellement et face auxquels on se sent gavés, contraints de ressentir une émotion particulière.
C’est donc ça, l’art ?

High-Rise (2015) : WTAF?! J’ai plutôt bien saisi le premier tiers, même si c’était déjà un peu particulier; mais alors quand ça a commencé à partir en sucette je me suis retrouvé complètement perdu et dans l’impossibilité totale de donner un quelconque sens à ce que je voyais. Comme le titre l’indique indirectement, je pense que non seulement les auteurs étaient sous l’influence de psychotropes relativement puissants quand ils ont réalisé ce film; mais surtout, le spectateur lui-même doit mettre son cerveau dans des conditions particulières pour apprécier les subtilités de la chose.

The Body in the Dales – J.R. Ellis : J’ai conscience que ce n’est pas incroyable tant dans le fond que la forme mais c’est carrément ma came. C’est fluide et suffisamment équilibré pour que ça se déguste tout seul. Bonne nouvelle il existe déjà sept autres tomes dans la série !

I like to create a few of my own acronyms to counter the idiotic ones that come from the morons that spout management speak. At least mine have some practical meaning.
[The Body in the Dales – J.R. Ellis]

The African Desperate (2022) : J’avoue être confus, car j’ai l’impression que ce film est finalement exactement ce qu’il cherche à parodier. Mais peut-être que c’est volontaire ? Honnêtement je n’en sais rien, c’est simplement pas fait pour moi. Heureusement la bande originale est stylée !

Andrew Schulz – INFAMOUS (2022) : Après avoir vu quelques-unes de ses interventions dans d’autres contextes et avoir trouvé ça drôle et relativement différent de ce qu’on peut croiser par ailleurs, j’ai tenté le special. Grosse déception. En dehors de quelques blagues plutôt bien senties, le reste est finalement très convenu et ressemble totalement à ce qu’était le Jamel Comedy Club à ses débuts. Un comble quand on sait que celui-ci était une adaptation du stand-up américain. Il passe énormément de temps à rire de ses propres blagues et alors qu’une partie de son jeu consiste à roast des spectateurs, on sent qu’il a peur des réactions des victimes et est parfois encore plus mal à l’aise qu’elles.

Jules et Jim (1962) : Même si le sujet principal ne m’intéressait pas; la qualité de la production fait que j’ai bien accroché au trois premiers quarts. Mais arrivé dans la dernière partie j’ai complètement décroché tant c’était insupportable et chiant.